Mec qui pèse. Armand Jamier se met à nu.
En toute discrétion, Armand Jamier, ancien expert-comptable, est devenu en novembre dernier le premier président français de la Fédération internationale de naturisme depuis 40 ans. Tout un programme.
Comment devient-on président de la Fédération internationale de naturisme? Je suis naturiste depuis très longtemps. D’abord sans le savoir, puisque tout petit, déjà, je ressentais ce besoin de capter la lumière, ce que ma famille ne comprenait pas. Puis, j’ai rencontré les membres d’une association à la plage, avant d’accéder à la présidence de la région Bretagne un peu par hasard. Mais quand on aspire à ce genre de fonction, c’est surtout que l’on a un projet à défendre. Le mien, c’est de médiatiser le naturisme auprès du plus grand nombre. En France, il y a, selon la dernière étude du ministère du Tourisme, deux millions de naturistes. Ce qui peut déjà paraître beaucoup. Sauf que la même étude montre que 17 millions de Français sont disposés à franchir le pas. Notre travail, c’est de faire en sorte qu’ils le fassent. Mon rôle est de m’impliquer dans l’amélioration du vivre-ensemble.
On peut résumer votre démarche par une vision anticonsumériste et égalitaire de la société? Ce n’est pas anticonsumériste. Je suis naturiste, y compris quand je vous reçois habillé, et je vis dans la société d’aujourd’hui: j’ai besoin d’avoir un ordinateur, un téléphone portable, une voiture, une maison, des vêtements, même si la plupart du temps, j’ai envie de m’en affranchir. Et ce n’est pas vraiment une idée égalitaire non plus: ne pas porter de vêtements, ce n’est pas vouloir être l’égal de l’autre mais c’est vouloir exister au même titre que l’autre. Choisir ses vêtements, cela fait aussi partie de la culture, de la construction d’une identité, et le naturiste doit reconnaître cet aspect-là.
Vous apprêtez-vous à rencontrer les candidats à l’élection présidentielle de 2017 pour leur exposer vos idées? Je réponds positivement aux demandes des organisations politiques. Je suis ainsi intervenu aux journées d’été D’EELV, et nous sommes allés à la Fête de l’huma. Pourtant, la fédération n’est affiliée ni au Parti communiste, ni au Front de gauche, ni aux Verts. Il s’agit simplement de partager quelques clés, sans se préoccuper du bord politique. De la même manière, au niveau international, mon action sera de porter le message à la connaissance des chefs d’état.
Vous vous préparez donc à aller parler de naturisme à Donald Trump? Je me prépare à rencontrer le président des États-unis, pas Donald Trump. Quelles que soient les polémiques, mon rôle est de m’adresser au chef d’état. Et de le convaincre.