Extravaganza.
Allison Bouganim pose ses fesses là où ça fait mal.
Parce que Miami est en réalité le reflet exact de sa légende poisseuse, la série Wax That Ass de l’artiste Allison Bouganim a pour but de dénoncer le machisme ambiant d’une ville où le harcèlement sexuel quotidien atteint une fréquence proche de la normalisation. “Un de mes premiers souvenirs en grandissant à Miami, ce sont des mecs en voiture criant des remarques orientées porno lesbien à l’encontre de mes soeurs et moi, explique l’artiste. Avant de déménager à San Francisco, je pensais que toutes les villes américaines étaient comme ça.” Bouganim s’est donc attelée à mouler les fesses de différents modèles féminins eux-mêmes victimes de harcèlement, puis d’installer ces sculptures de cire dans les endroits les plus emblématiques de la goujaterie masculine locale: arrêts de bus, laveries automatiques, supermarchés (“J’ai carrément été bannie d’une chaîne de supermarchés après avoir posé mes sculptures dans le rayon boucherie”) ou, plus inquiétant encore, sur des voitures de police et même devant une église. Autre particularité notable de cette invasion de postérieurs vengeurs, son caractère interactif. En effet, une voix préenregistrée se déclenche lors du moindre contact physique avec les oeuvres. “Chaque phrase est différente et a été choisie par les femmes avec lesquelles j’ai travaillé, afin de raconter leur histoire. Parfois, c’est juste de la musique de films porno des années 70 ou des paroles de rap comme: ‘Emmène-moi au magasin de bonbons, je te laisserai lécher la sucette.’” Un travail qu’allison juge elle-même “incroyablement important” en pleine folie Trump, duquel elle a également tiré la série Trump Rumps –blobs oranges couverts de poils pubiens blonds géants, dont le toucher déclenche les tirades misogynes les plus édifiantes du 45e président des Étatsunis. Drôle d’époque, quand même.