Le STEN
En mars 2015, un Arrageois de 42 ans un peu nerveux se fait contrôler dans un bus par des policiers, qui découvrent un mitrailleur Sten dans son sac à dos. “J’ai trouvé cette arme en débroussaillant un terrain il y a quelques années”, se justifie-t-il. Et pourquoi pas? Ce pistolet mitrailleur britannique des années 40, si particulier avec son chargeur disposé latéralement, a été parachuté en masse dans les maquis français à la fin de la guerre. Deux cent mille armes tombées du ciel, à l’intention des résistants, au lendemain du débarquement du 6 juin 1944. Les milices de civils collaborant avec les nazis s’en emparent également. Puis, dans les années 50, le Sten devient l’arme des truands. Elle est légère et rustique, mais elle s’enraye facilement. “Au cinéma, les acteurs tiennent le pistolet par le chargeur… Mais dans la réalité, mieux vaut éviter pour ne pas perturber le tir en rafale”, éclaire Jean-pierre Duriez. Il observe l’arme plus en détail: “Là, vous voyez, c’est une poignée qui n’est pas d’origine. Elle a été modifiée, peut-être par le résistant, car il y a un nom français gravé dessus et je vois mal un malfrat inscrire son identité.”