Society (France)

Sauts de puce.

Quand les jouets connectés deviennent des mouchards

- – GRÉGOIRE BELHOSTE

Attention, ces jouets sont des espions.

Janvier 1999.

Quiconque croise un Furby doit “contacter le personnel du Bureau de sécurité”. Voilà les consignes données par un mémo interne circulant dans le quartier général de la NSA, à Fort Meade, Maryland. Selon l’agence de sécurité américaine, ces peluches aux faux airs de Gremlins risquent d’enregistre­r une conversati­on top secrète pour la répéter plus tard, hors des bureaux. Novembre 2015.

Quelques semaines avant Noël, un hacker pirate les serveurs de Vtech, constructe­ur de jouets commercial­isant tablettes éducatives et peluches parlantes. Les données de cinq millions de parents et plus de 200 000 enfants sont volées. Des adresses mails, des enregistre­ments audio et près de 200 gigaoctets de photos font partie du butin. Mais le malfaiteur décide de ne rien diffuser. “Franchemen­t, ça me rend malade d’avoir pu mettre la main sur tous ces trucs”, explique-t-il même au site Motherboar­d. Décembre 2015.

Le principe est simple: à chaque question posée par un enfant, la poupée Hello Barbie envoie la demande dans un Cloud, chargé d’analyser la requête et d’y apporter une réponse. Problème: connectée en wi-fi et présentant quatorze failles de sécurité, la Barbie fait figure de proie facile pour les hackers. Suffisant pour provoquer la colère de l’associatio­n américaine Commercial-free Childhood, qui lance une campagne exigeant son retrait. Février 2017.

Quarante-six centimètre­s de haut, de grands yeux bleus et une longue toison blonde en guise de chevelure. Voici Cayla, “poupée intelligen­te” équipée d’un micro contrôlabl­e à distance par un smartphone, à qui les enfants peuvent poser des questions. Un petit bijou de technologi­e? Les autorités allemandes la qualifient de “dispositif d’espionnage dissimulé”, puis l’interdisen­t à la vente sur l’ensemble du territoire.

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