T’as le look mafieux!
Ou comment avoir la bonne dégaine en toutes circonstances
À la maison Vos formes généreuses, entretenues à grands coups de spaghetti meatballs, ne tolèrent pas la mode skinny. Mettez-vous donc à l’aise. La base? Un marcel blanc, dont dépassera une pilosité abondante. Par-dessus, variez les plaisirs. Le matin, pourquoi ne pas garder votre beau peignoir éponge? L’après-midi, remplacez-le par une authentique chemise hawaïenne en rayonne, ou par une chemise de bowling en soie brodée à votre nom. Naturellement, vous ne boutonnerez ni l’une ni l’autre, ce qui vous permettra de mieux exhiber les chaînes héritées de votre père. Ou piquées à on ne sait qui. Enfin, le soir venu, enfilez finalement votre robe de chambre en soie. Vous l’ôterez simplement pour dormir en marcel et caleçon bleu ciel à boutons, vos claquettes en éponge, semblables à celles offertes dans les centres de thalassothérapie, posées au pied du lit. Sexy en diable.
Le look de gala
En la matière, il n’y aura toujours qu’un seul mètre étalon. Amateur des fedoras à bords larges (neuf centimètres) de chez Borsalino, adepte de costumes croisés 6x1 (six boutons mais un seul, en bas, boutonné) à rayures tennis, féru de pochettes blanches, de cravates bariolées et de longs manteaux en cachemire inspirés par ceux des joueurs de polo, Al Capone a placé la barre très haut. Comment ne pas le déshonorer? Trouvez un tailleur de confiance, auquel vous ne ferez jamais d’infidélité (info Trivial Pursuit: pendant le tournage des Incorruptibles, De Niro refusa d’enfiler les costumes spécialement créés par Armani pour le film, et exigea de ne porter que des complets de son tailleur personnel, Henry Stewart), et commandez-lui une demi-douzaine de costumes aux proportions généreuses. Deux en flanelle marine et gris, à rayures craie, pour les mois d’hiver ; un en solaro pour l’été ; un autre taillé dans un tissu bleu pétrole en laine mohair pour bien briller ; un couleur crème pour les fêtes les plus décadentes ; et, enfin, un noir pour les enterrements. Ou pour votre procès. À ce propos, sachez que les mafieux Joe Gallo, de New York, et Sam Giancana, de Chicago, se présentèrent devant des commissions d’enquêtes sur le crime organisé les yeux cachés de larges lunettes de soleil, et refusèrent obstinément de les enlever. Tentant, n’est-ce-pas?
La tenue de travail
Vous devez sortir régler une affaire? Gardez le marcel et le caleçon, puis interrogez-vous: l’affaire en question pourrait-elle vous contraindre à une activité physique requérant une grande liberté de mouvement? Si oui, sortez votre plus beau survêtement (en polyamide ou éponge) et ne zippez la veste qu’à moitié, de façon à laisser apparaître, une nouvelle fois, ce torse velu qui vous caractérise. Au contraire, si l’après-midi s’annonce sans heurts, faites un effort. Par-dessus votre marcel, enfilez un polo fait d’un mélange de coton et polyamide. De préférence de couleur bordeaux ou bleu ciel, et de la marque Gabicci. En bas, un pantalon de ville fluide, à la taille élastique (meatballs obligent) de chez Sansabelt fera très bien l’affaire. Un 501 stonewashed pourra également fonctionner. À vos pieds, une paire de mocassins Gucci à mors doré fera un effet boeuf. Mais noires, marron ou bordeaux? Puisqu’il faut toujours assortir les cuirs d’une même tenue, cela dépendra de votre veste. Pour bien la choisir, pensez à Johnny Depp dans Donnie Brasco, plutôt qu’à Christophe Hondelatte dans Faites entrer l’accusé. Bonus: N’oubliez pas la noix de Pento dans vos cheveux. Et apprenez à fumer le cigare, bon sang.