SANTÉ
Vous allez coûter cher à la Sécu (ou mourir)
Si vous êtes aujourd’hui jeune et fort(e), il y a de grandes chances pour que vous abordiez la deuxième moitié du xxie siècle vieux(vieille) et fragile. Ainsi va la vie, certes, mais la nouvelle prend une tournure nettement plus dramatique lorsqu’on sait que d’ici quelques années, un été sur deux pourrait être aussi chaud que la canicule de 2003, qui avait fait 15 000 morts rien qu’en France. Une étude publiée en juillet dernier par le Cerfacs, le CNRS et Météo France évoque ainsi la possibilité d’atteindre d’ici 50 ans des températures record de 55,3°C dans l’est de la France et de 54,4°C dans le Nord, soit l’équivalent des records mondiaux actuels. Ce réchauffement risque aussi d’avoir un certain nombre d’effets indirects sur votre santé. Si les catastrophes naturelles, qui devraient s’intensifier (voir par ailleurs), feront certainement plus de morts qu’aujourd’hui, elles ont également un effet sur la santé mentale de la population. Une étude de l’institut de veille sanitaire (désormais Agence nationale de santé publique) a ainsi montré que le risque de commencer un traitement aux psychotropes avait doublé pendant les trois semaines suivant la tempête Xynthia –qui avait fait 59 morts en février 2010–, dans les quinze communes où des zones de solidarité avaient dû être créées. Moins grave, mais embêtant tout de même: votre rhume des foins sera plus en forme que jamais en raison d’une période de pollinisation commençant plus tôt et durant plus longtemps. Et si vous êtes encore en vie malgré tout ça, vous devrez slalomer entre les nouveaux animaux venus profiter du climat plus chaud du pays et potentiellement vecteurs de maladies infectieuses. Le moustique tigre, vecteur de la dengue ou de Zika, est par exemple déjà en train de coloniser la France en remontant chaque année un peu plus au nord. Un petit chiffre pour se faire peur: le nombre de personnes infectées par la dengue est pratiquement multiplié par deux tous les dix ans.