Society (France)

Étudiants révoltés

À l’instar d’emma Gonzalez aux États-unis, une lycéenne qui milite contre les armes à feu, certains étudiants ne se sont pas contentés d’aller en amphi et de profiter des soirées BDE.

- MANON MICHEL – NICOLAS FRESCO ET

1976 Hector Pieterson

16 juin 1976, à la Soweto High School. En plein apartheid, le gouverneme­nt sud-africain annonce que les cours seront désormais dispensés en afrikaans pour la population noire, et non plus en anglais. Antoinette Sithole, 15 ans, organise en réponse une manifestat­ion étudiante lors de laquelle elle emmène son petit frère Hector, 13 ans. Mais la police tire dans la foule, et Hector tombe sous les balles. Le photograph­e Sam Nzima, présent sur les lieux, publie un cliché de l’enfant mort, provoquant une indignatio­n internatio­nale et accélérant le processus qui aboutira à la fin de l’apartheid.

1989 L’homme mystérieux de la place Tian’anmen

Du 15 avril au 5 juin 1989, l’armée chinoise massacre les protestata­ires de la place Tian’anmen. Au dernier jour de carnage, aux alentours de midi, un homme, en chemise blanche et sac plastique à la main, s’interpose face aux chars d’assaut, à 800 mètres de la place la plus meurtrie du pays, avant de se faire arrêter par des policiers habillés en civil. Si personne ne sait qui il est réellement –l’une des théories l’identifie comme Wang Weilin, un fils d’ouvrier de 19 ans– ni ce qu’il est devenu –certains le disant exécuté quatorze jours après son arrestatio­n et d’autres affirmant qu’il vit toujours, reclus–, il incarne pour l’histoire le symbole de la résistance.

1871 Gaston Da Costa

En 1871, alors que la colère gronde dans les rues de la capitale française, le jeune Gaston Da Costa se rallie à la Commune de Paris. Étudiant blanquiste, Gaston porte les premiers coups lors de la démolition de l’hôtel particulie­r d’adolphe Thiers, avant même que les ouvriers ne se mettent au travail. Dans un premier temps condamné à mort, il sera finalement soumis à des travaux forcés à perpétuité au bagne de Nouvelleca­lédonie. Amnistié en 1880, il rejoindra le Comité central socialiste révolution­naire. On ne se refait pas.

1968 Daniel Cohn-bendit

Inscrit à l’université de Nanterre, le jeune Daniel Cohnbendit y est considéré comme un perturbate­ur dès le début de ses études et menacé d’être transféré à la Sorbonne. Mais c’est avec le Mouvement du 22 mars que sa réputation s’établit au niveau national et qu’il devient “Dany le rouge”. Des décennies après Mai-68, Il est finalement fait docteur honoris causa de l’université de Nanterre en 2014. Une façon bien personnell­e de boucler la boucle.

2017 Ahed Tamimi

Depuis quelques mois, son visage est partout sur nos écrans. Et pour cause. En décembre dernier, la jeune étudiante palestinie­nne Ahed Tamimi giflait un militaire israélien en marge d’une manifestat­ion. Une scène devenue virale. Et un militantis­me qui remonte à son enfance, puisqu’à 11 ans, Ahed Tamimi était déjà photograph­iée en train d’empêcher l’arrestatio­n de sa mère, levant le poing face aux soldats israéliens. Le mercredi 21 mars, la jeune femme a finalement été condamnée à huit mois de prison.

1943 Hans Scholl

Jeune étudiant en médecine né en 1918, un temps membre des jeunesses hitlérienn­es, l’allemand Hans Scholl a rapidement décidé que la justice était ailleurs. Devenu opposant aux nazis, il est l’un des piliers du réseau résistant La rose blanche. Un nom qu’il aurait d’ailleurs choisi lui-même. Dénoncé par le concierge de l’université de Munich, Hans Scholl est arrêté avec sa soeur Sophie en février 1943. Ils seront tous deux guillotiné­s le jour même. Petite vengeance posthume: le juge mourra deux ans plus tard lors d’un bombardeme­nt.

1870s

“Aujourd’hui, vous nous tuez, demain, c’est vous qui serez à notre place” Hans Scholl

“Tout parent aimerait que sa fille soit comme Ahed”

Le père d’ahed Tamimi

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