STOP AUX GENS QUI S'ADOSSENT A LA BARRE DES TRANSPORTS EN COMMUN
Bien calé dans le peloton de tête des moments pénibles de la vie entre la petite coloscopie et l’épilation du maillot, le trajet en transport en commun est une épreuve dont l’honnête usager(e) sort rarement gagnant(e). Passons rapidement sur le quidam qui force l’entrée d’une rame dont vous n’êtes pas encore sorti(e) ou celui qui s’arrête net dès le seuil de la porte franchi, là n’est plus le combat. Car, indifférent à toute altérité, un usager à l’altruisme de chef d’état russe vient de s’affaler sur (“s’adosser à”) la barre métallique, écrasant au passage vos petits doigts et vos rêves de stabilité. Sa vie est un appartement dont vous êtes le paillasson.
Mètre étalon de l’individualisme urbain, le voyageur qui s’adosse à la barre métallique n’est pas venu là pour lustrer la tige. Peu lui importe d’envoyer valser les plus basiques règles de vivre-ensemble comme le “partage de la barre”. Peu lui importe de se mettre 562 espèces de bactéries (selon la revue Cell) à dos. Peu lui importe d’aller ensuite les distribuer comme un(e) agriculteur (rice) répandrait du glyphosate. Peu lui importe quoi que ce soit, il est à son aise. Pas vous.
Car enfin qu’est ce que l’usager qui s’adosse à la barre métallique sinon un manspreadeur dorsal? Êtes-vous au courant pour ces histoires d’organes préhensiles effecteurs que l’on appelle “mains”? Et surtout, pourriez-vous placer la barre de votre individualisme un peu plus bas?
Usagers, usagères, ensemble reprenons la main sur ces pole-danseurs de pacotille.