VOUS AIMERIEZ RÉCUPÉRER CE LIVRE QUE VOUS AVEZ PRÊTÉ À UN(E) AMI(E)

DÉTAIL DE LA SITUATION: voilà une situation beaucoup plus épineuse qu’il n’y paraît. Et ne vous laissez pas abuser pas certains termes de l’intitulé ci-dessus, renvoyant à des notions de confiance et de civilisation: vous vous êtes mis(e) dans un sacré bourbier dont vous sortirez forcément les mains sales. Et que vous n’ayez, au fond, aucune envie de relire ce livre là, tout de suite, n’a aucune sorte d’importance. Vous pourriez en avoir envie. D’ailleurs, c’est drôle comme vous en avez de plus en plus envie maintenant qu’il n’est plus chez vous! N’allez pas croire non plus que la durée de prêt exagérément longue –huit mois et trois jours– pour un roman de 200 pages facilite votre démarche ; plus le temps passera, plus votre “ami(e)” pensera pouvoir transformer ce prêt en don, plus vous aurez de chances de passer pour un(e) maniaque psychorigide quand vous vous lancerez. Mais vaut-il mieux passer pour un(e) maniaque ou pour un(e) faible qui se laisse voler ses livres?

LA PHRASE À ÉVITER: “Dis donc, ce serait pas à toi que

j’ai prêté le Fred Vargas?” Vous laisseriez à la proie la possibilité d’un élémentaire “non” qui vous mettrait dans l’embarras ainsi que dans l’obligation de passer à un autre type d’interrogatoire.

LA MÉTHODE: oubliez toutes vos insinuations inefficaces et optez pour la simplicité du mensonge. Prétextez donc que le livre en question vous a lui-même été prêté par un(e) ami(e) “un peu psychorigide qui [vous] relance déjà depuis plusieurs

semaines”. Le nombre d’avantages à ce subterfuge est considérable –à commencer par celui de médire sur un(e) innocent(e) en toute impunité.

L’ALLIÉ POTENTIEL: Nicolas Dupontaignan. L’élu essonnien reste sans égal dans le domaine de la récupération.

LA PROCHAINE FOIS, PENSEZ-Y: arrachez la dernière page avant prêt.