La percée de l’extrême droite en Espagne
L’andalousie, nouvelle victime européenne de la vague populiste? Ça y ressemble, au vu de la récente percée électorale du nouveau parti populiste local, Vox, lequel prospère sur l’immigration et la faillite de l’état. Reportage.
On l’appelle “la mer de plastique”. La région d’almeria, dans le Sud de l’espagne, était jusqu’ici connue pour avoir abrité les tournages des westerns-spaghetti de Sergio Leone. Elle l’est désormais pour son intense production agricole, l’une des plus fortes d’europe. Et pour ce que cette révolution a apporté avec elle: appât du gain, immigration, exploitation, misère et, depuis les dernières élections, succès électoraux de la nouvelle extrême droite locale, Vox. Reportage.
Le monastère à la façade blanche et légèrement lézardée rappelle que l’endroit fut, il y a quelques décennies, le décor d’une scène de Le Bon, la Brute et le Truand. Un paysage typique de cette Andalousie qui jouait à l’ouest sauvage dans les années 60. Si le réalisateur italien de westerns-spaghettis Sergio Leone revenait sur les lieux du tournage de l’un de ses chefs-d’oeuvre et s’amusait à changer de valeur de cadre aujourd’hui, il révélerait une terre beaucoup plus fertile que cette reproduction d’une plaine du désert de Sonora. Tout autour du monastère s’étalent désormais, à perte de vue, des champs de cultures maraîchères au milieu desquels des ouvriers agricoles prennent leur pause. Il est 10h. Ils sont une petite centaine, assis sur des caisses en plastique, pour la plupart indiens. Ils viennent tous les jours en car depuis la région de Murcie, à deux heures de route, pour ramasser des laitues qui seront ensuite conditionnées en sachets et exportées vers l’europe du Nord.
José Garcia vient de descendre de sa camionnette garée à l’ombre du monastère. Il porte sur l’épaule le drapeau blanc et vert à rayures de l’andalousie frappé du logo du syndicat d’extrême gauche auquel il appartient, le SOC, pour Sindicato de Obreros del Campo (Syndicat des ouvriers agricoles). Il s’avance vers chacun d’eux et distribue des tracts sur lesquels est écrit le salaire horaire qu’ils devraient légalement percevoir. En leur remettant en mains propres, José répète en boucle: “6,90 euros de l’heure. Vous devez être payés 6,90 euros de l’heure. C’est la loi.” Alerté par l’arrivée subite et imprévue du syndicaliste, un contremaître tente de joindre au téléphone le propriétaire de l’exploitation. En vain. Face au spectacle improvisé, il écarte les bras de dépit et tente une timide résistance: “Il faut une autorisation, une autorisation.” José rigole et lui trouve rapidement un surnom: “L’épouvantail”. Puis, le militant remonte dans sa camionnette et dépasse des camping-cars conduits par des retraités français venus chercher leur dose de soleil d’hiver dans le Sud de l’espagne, avant de rejoindre une autre exploitation agricole du même village de Los Albaricoques. Là, travaille un groupe de femmes marocaines, dont de très jeunes filles auxquelles il rappelle aussi leurs droits de salariées agricoles. Il prend des nouvelles de leur patron, dont il croit savoir qu’il trafique du “chocolate”, du haschisch venu du Maroc, en complément des pommes de terre.
Les environs de la ville d’almeria produisent 80% des cultures maraîchères consommées dans l’union européenne. Salades, tomates, poivrons ou concombres y poussent sous des serres de plastique tout au long de l’année, avant d’être transportés vers les rayons des hypermarchés de l’europe du Nord. Le paysage témoigne de cette quasi mono-activité qui a poussé en 40 ans sur les contreforts méridionaux de la Sierra Nevada, à la faveur de la création du marché européen et des envies de tomates cerises
en décembre. Comme on l’appelle ici avec un brin d’ironie, la région a pris des allures de “mar de plastico”. Une mer de plastique –celui des serres collées les unes aux autres sur des dizaines de kilomètres– qui a transformé en quelques décennies le visage de la région et son destin démographique. Pendant longtemps, les habitants de la province d’almeria sont partis chercher une vie meilleure ailleurs. Depuis trois décennies, l’immigration a permis d’inverser la tendance dans la province, qui est passée de 300 000 à 750 000 habitants. Dont près de 100 000 étrangers, pour la plupart venus travailler dans les champs et les serres du miracle agricole d’almeria. La première vague était constituée de Marocains du Rif, puis une main-d’oeuvre arrivée d’europe de l’est, notamment roumaine et balte, lui a succédé. Et depuis quelques années, des hommes d’afrique subsaharienne les ont rejoints. Ils sont les derniers arrivés et les plus éloignés du salariat. Tous les matins, certains font le pied de grue sur les rondspoints de la ville de San Isidro de Nijar, en espérant qu’un employeur s’arrête pour leur proposer du boulot. De leur côté, ceux qui ont la chance d’avoir déjà un contrat enfourchent leur bicyclette et pédalent au petit matin jusqu’à leur lieu de travail, éclairant de leur gilet jaune les étroites routes qui mènent aux serres. Dans cette Andalousie agricole, il y a toujours des “derniers arrivés” pour proposer leurs bras et supporter les cadences exigées par les employeurs. Un réservoir sans fin suspecté d’être utilisé par les patrons pour maintenir des salaires bas et des conditions de travail discutables. Mais avec le temps, ils ont appris à se défendre.
“Marcher? Non, tu ne peux pas”
Ce samedi matin, Fatima s’est rendue au local du SOC, au rez-de-chaussée de ce qui ressemble à un logement social de l’est d’almeria, pour trouver de l’aide. Âgée d’une cinquantaine d’années, elle était femme de ménage à Melilla, l’une des enclaves espagnoles sur le territoire marocain, avant de perdre son emploi en 2008. Alors, elle a pris le ferry pour l’andalousie et s’est tournée par défaut vers le secteur agricole. Elle y a découvert la réalité du travail dans les serres: huit heures par jour à courber l’échine et à suer sous les toits de plastique. “Dans les champs, tu dois courir d’une serre à l’autre. Marcher? Non, tu ne peux pas, dit-elle. Et les employés ont peur de certains chefs qui les surveillent. Si tu es un peu en retard, ils te crient dessus.” Un jour, exténuée après une énième journée harassante à ramasser des tomates, pressée par le surveillant de la propriété, Fatima se blesse à la tête. “Il y avait un morceau de fer qui dépassait de la structure de la serre. Je ne l’ai pas vu et en me précipitant, car il faut toujours se précipiter, je me suis relevée et je me suis coupée le crâne.” Avec l’index, elle mime un trait au-dessus de son voile. “J’ai failli tomber dans les pommes et quand j’ai voulu voir le médecin, ils m’ont dit non.” Son cas n’est toujours pas réglé. À ses côtés, Mourad, un compatriote, raconte les journées dans les serres où la température peut monter jusqu’à 50 degrés l’été, à respirer les désherbants chimiques et attendre une paie qui ne correspond jamais à ce que l’employeur promet. “J’ai travaillé cinq ans sans papiers. Quand il me devait, par exemple, 900 euros à la fin du mois, il m’en donnait 400 ou 500 maximum.” L’exploitation, qui a compté jusqu’à 120 travailleurs, a été fermée en 2012 sur décision d’un juge. Les terres ont été confisquées et Mourad espère récupérer 5 000 euros de salaires non versés. Sauf qu’il ne sait pas à qui s’adresser.
Le lendemain, Fatima et José repartent sur la route des serres. Ils embarquent dans le fourgon du SOC, alors que le soleil levant illumine la mer de plastique. Ils se rendent dans une exploitation d’agrumes où une vingtaine d’employés, pour la plupart marocains, se méfient de la dernière demande de leur employeur. Depuis la visite des inspecteurs du travail sur le site, ils sont pressés par leur patron de signer un papier définissant les “bonnes conditions” de travail sous les serres. Un document rédigé sans concertation, que les employés hésitent à parapher. Leur maîtrise limitée de l’espagnol renforce leur suspicion. L’entrée de la propriété est sécurisée. “Le gars derrière, la dernière fois qu’on est venus, a voulu nous frapper. Heureusement, on était dans le fourgon”, se souvient José au moment de se garer. Emmitouflés dans des vestes polaires, les travailleurs arrivent au compte-gouttes. À vélo, en covoiturage. José scrute le document. L’un des contremaîtres de l’exploitation est un peu nerveux: si le papier n’est pas signé, il risquera gros lors de la prochaine visite des inspecteurs, prévue quelques jours plus tard. José embarque un exemplaire pour l’étudier au siège de son syndicat et conseille aux ouvriers agricoles de temporiser: “Retournez travailler, vous signerez le papier plus tard!” Les employés s’exécutent. Une nouvelle journée de corvée dans les champs les attend. La plupart d’entre eux seront payés 5,50 euros de l’heure, les plus chanceux, 6,50 euros.
El Ejido, le Hénin-beaumont espagnol?
Cette main-d’oeuvre payée au bon vouloir des employeurs est arrivée dans le sillage du rattrapage économique de l’espagne sur le reste des pays européens, dans les dernières années du siècle.
Pendant longtemps, les habitants d’almeria sont partis chercher une vie meilleure ailleurs. Puis, l’immigration a permis d’inverser la tendance. La province est passée de 300 000 à 750 000 habitants. La plupart travaillent dans les serres agricoles
Symbole de ce boom agricole en milieu périurbain, la ville d’el Ejido, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’almeria. Près de 90 000 habitants, une économie monopolisée par les cultures maraîchères et ses besoins périphériques: le plastique des serres et des emballages, la logistique du conditionnement et du transport routier de l’exportation. Ici, la mer de plastique s’étend du rivage de la Méditerranée aux versants des collines côtières. Une pollution visuelle dont les habitants s’accommodent puisqu’elle a permis l’augmentation du niveau de vie et la prospérité de la cité. Le centre-ville témoigne de ce décollage économique. Comme toutes les communes d’espagne, El Ejido a sa Plaza Mayor. Sauf qu’ici, une architecture moderne remplace le style baroque habituel. Un témoignage de l’essor récent de la commune que personne, à El Ejido, ne semble pourtant vouloir réellement assumer. À l’hôtel de ville, pas grand-monde ne s’exprime sur le sujet. Selon le service communication, le maire, Francisco Gongora Cara, et ses adjoints sont tous à Séville pour la cérémonie d’investiture du nouveau gouverneur de la région. Et quand ils ne sont pas dans la capitale andalouse, ils sont à Madrid pour la convention nationale du Parti populaire, bien que le maire en soit une figure presque anonyme. Même mutisme du côté de l’opposition. Le représentant local du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) n’a rien à dire sur les conditions de travail des employés agricoles. Les associations d’aide aux migrants non plus. Au local du collectif Cepaim, planté au milieu des serres, une jeune femme sort en trombe de sa voiture et prévient: “N’entrez pas! Sinon, la police va venir!” Dans ce silence général et cette atmosphère un brin paranoïaque, les seuls à vouloir s’exprimer viennent du nouveau venu sur la scène politique espagnole: le parti Vox.
La présence d’étrangers en Espagne est devenue un thème sur lequel ce néo-parti espère, comme tant d’autres en Europe, bâtir sa conquête électorale. Aux dernières élections régionales du 2 décembre 2018, Vox, qui ambitionne de récupérer les désabusés du Parti populaire et se défend de l’étiquette extrême droite qu’on lui colle, a réalisé un score de 10,96 % en Andalousie. Un résultat encourageant pour une formation créée en 2013. À la loupe des résultats commune par commune, le parti dirigé par Santiago Abascal place en tête cinq villes de la mer de plastique. À El Ejido, Vox est même arrivé premier, en réunissant 29,51% des suffrages, son meilleur score. Un signe que le discours du parti populiste a rencontré un écho particulier dans une ville dont 30 % de la population est étrangère. Et cet essai pourrait se convertir en victoire lors de l’élection municipale de mai. Vox pourrait ainsi faire d’el Ejido son Hénin-beaumont, soit une victoire fondatrice de son projet de conquête nationale et un laboratoire de son action politique. Juan Francisco Rojas est le président de Vox dans la province almeriense. “Dieu–patrie–roi”, indique sa description sur la messagerie Whatsapp. Au pied d’un immeuble du centre-ville de la capitale de la province, il s’affaire dans un petit local de deux pièces. Quelques militants traînent devant les bureaux, dont un certain Paco. Teint hâlé et cheveux courts gris, la cinquantaine, il ironise sur l’intérêt suscité par son parti depuis les dernières élections: “La presse, c’est du pain bénit, plus besoin d’appeler!” Paco est zélé. Il s’improvise chef de la sécurité, confisque les téléphones portables sans explication, sans même que son candidat ne le lui demande. Derrière le bureau de Juan Francisco Rojas, le drapeau espagnol et un portrait de Felipe VI, le roi d’espagne depuis 2014, illustrent les quelques symboles chers à la nouvelle formation politique. Rojas, expertcomptable d’une quarantaine d’années, est un novice en politique. Il a préparé des notes et des éléments de langage qu’il lit consciencieusement. Ils tiennent en trois thèmes. Souveraineté, identité et lutte contre l’immigration. “Les résultats aux régionales traduisent un sentiment nouveau. Les gens disent désormais tout haut ce qu’ils exprimaient chez eux en famille, estime-t-il.
Ils ont aussi constaté l’échec des différents gouvernements.” Il prend une pause, puis enchaîne, toujours les yeux sur ses notes, avec ce qu’il considère être la définition de l’identité espagnole: “Elle est inspirée de la philosophie grecque, du droit romain et de la religion chrétienne.” Gêné, il pose maintenant à plat ses mains sur la table, reprend son souffle et tente un numéro d’équilibriste sur le sujet sensible de l’immigration. “Nous ne sommes pas opposés à l’immigration mais nous voulons que le gouvernement soit ferme sur la question de la légalité, dit-il. Le gouvernement régional d’andalousie connaît leur identité. Il faut les transmettre aux forces de sécurité de l’état. Parce que s’ils sont illégaux, il faut faire respecter la loi et les renvoyer chez eux.” En novembre, lors de la campagne pour obtenir des sièges au Parlement andalou, Santiago Abascal, le leader du parti, avait pris moins de gants. Il n’avait pas hésité à hiérarchiser les nouveaux arrivants dans la péninsule ibérique: “Un immigré venu d’un pays frère latino-américain, avec la même culture, la même langue, la même vision du monde, ce n’est pas la même chose qu’un immigré venu d’un pays islamique.” Où se situe réellement le parti? Dario Salinas, professeur en géopolitique à l’université Paris 8, explique d’où vient Vox: “Depuis quelques années, les gens de droite ont un discours un peu raciste, dénonçant le fait que les Marocains veulent nous envahir pour récupérer Al-andalus. Et Vox, dans ses discours, fait référence à une période de l’histoire qui est celle de la Reconquista, à la présence des Maures dans la péninsule ibérique au VIIIE siècle. Ce qui est ridicule, car il n’y avait pas de nation espagnole à cette époque.”
“Mort aux Maures!”
La dernière fois qu’el Ejido a vécu des tensions sérieuses liées à la présence de sa main-d’oeuvre étrangère ne date pas d’hier. En février 2000, la commune avait été secouée par trois meurtres survenus coup sur coup, en l’espace de quelques jours seulement. Cherki Hadij, un saisonnier marocain, avait d’abord été accusé d’avoir assassiné deux agriculteurs. Le premier avait été tué à coups de pierres. Le second, venu le secourir, avait succombé à une attaque au couteau. Une banale dispute au sujet d’un chien battu avait été à l’origine du drame. Quelques jours plus tard, une jeune femme, Encarnacion Lopez, était tuée à l’arme blanche par un schizophrène d’origine marocaine. Les deux drames n’avaient aucun lien, mais ils avaient déclenché une vague de représailles contre les étrangers ou tous ceux qui leur ressemblaient. Des habitants d’el Ejido, armés de barres de fer et de battes de baseball, avaient détruit magasins, boucheries halal ou restaurants marocains en criant “mort aux Maures!”. Certains migrants pris en chasse avaient trouvé refuge au commissariat. Le lendemain, quelque 10 000 personnes s’étaient réunies sur la Plaza Mayor. Dix-neuf ans après les événements, Vox a annoncé, fin janvier, le nom du nouveau coordinateur du parti à El Ejido. Une nomination qui annonce probablement sa candidature aux municipales de mai prochain: il s’agit de Juan José Bonilla, fils du deuxième agriculteur décédé en 2000. Le sentiment que les étrangers sont à l’origine de la délinquance ou un facteur de criminalité n’est pourtant pas le principal argument développé par Vox. “Ils ont surtout axé leur campagne sur le domaine de l’état. Le problème des indépendantistes catalans a plus pesé que celui de l’immigration. Car l’unité territoriale est devenue un enjeu en Espagne”, estime Darios Salinas. Juan Francisco Rojas ne dit pas le contraire: “Vox a été créé pour rétablir l’unité de l’espagne et défendre sa souveraineté mise à mal par le régionalisme.”
À El Puche, un district de quatre ou cinq rues quadrillées par des bas immeubles décrépits et recouverts de graffitis, des Africains nouvellement arrivés partagent leur quotidien avec la communauté gitane. Selon un certain nombre d’indicateurs sociaux, El Puche détient le titre peu glorieux de quartier le plus pauvre d’andalousie. Si le barrio souffre d’une réputation de foyer de trafic de drogue, de prostitution et d’insécurité, il est aussi l’un de ces exemples de la disparition de ressources de l’état. “Vox a obtenu la majorité de ses voix dans les classes populaires. Après la crise économique, ce sont celles qui ont le plus souffert de la baisse des budgets dans la santé et l’éducation. Et dans les quartiers populaires, les Espagnols font face à ces carences de services publics et se sont sentis concurrencés par les étrangers dans l’accès au peu de ressources restantes”, estime Dario Salinas.
Cauchemar pour certains, les logements sociaux d’el Puche font figure de rêve pour d’autres. À Los Albaricoques, un bidonville de cabanes construites avec du bois de récupération et étanchéifiés grâce à des bâches en plastique tout proche des champs et des serres, des familles se sont sédentarisées. Ici, le provisoire est devenu le quotidien. Sauf que la communauté vit à l’écart des infrastructures publiques, comme l’accès à l’eau potable ou le toutà-l’égout. Une verrue posée sur la terre de la province, visible, qui incarne aussi la défection de l’état-nation espagnol selon Juan Colomina, secrétaire général d’hortiespana, la filière professionnelle des producteurs maraîchers: “Sur les 68 000 salariés étrangers, 10 000 vivent dans des conditions lamentables. Une situation que personne ne tolère au
XXIE siècle en Europe. Pourquoi perduret-elle? Parce que le gouvernement n’investit plus pour porter assistance à ces gens ni pour freiner l’immigration illégale. C’est ce qui inquiète l’électorat: le sentiment que l’état ne contrôle plus rien.” Il estime d’ailleurs que le vote Vox “n’est pas nécessairement xénophobe. Il y 120 000 étrangers ici et tout se passe bien. Le souci, ce sont les illégaux. Ils sont aussi nombreux que ceux qui ont la nationalité espagnole ou des permis de résidence”. Avec fatalité, il évoque la raison principale, selon lui, de cette immigration qui porte à la fois l’économie locale et annonce les futurs succès de Vox: “Pour deux pays aussi proches que le Maroc et l’espagne, les différences de salaire sont énormes. C’est la raison pour laquelle le flux d’immigration est sans fin. Les gens viennent en Espagne en pensant résoudre
problèmes.”•tous tous leurs
“Vox a obtenu la majorité de ses voix dans les classes populaires. Après la crise économique, ce sont elles qui ont le plus souffert” Dario Salinas, professeur en géopolitique