Pas un jeu d’enfant
En France, depuis presque 20 ans, la loi garantit aux femmes la possibilité de se faire stériliser et donc de ne pas –ou plus– avoir d’enfant. Pourtant, très peu vont au bout du processus. Pourquoi? Comment?
En France, depuis presque 20 ans, la loi garantit aux femmes la possibilité de se faire stériliser et donc de ne pas –ou plus– avoir d’enfant. Pourtant, celles qui souhaitent y avoir recours décrivent un parcours de la combattante fait de médecins méfiants, de regards culpabilisateurs et de disputes familiales. Résultat: très peu vont au bout du processus. Témoignages.
ÀNarbonne, dans l’appartement qu’elle occupe seule, Olivia a longtemps passé des nuits entières à remplir des cases. “Pour: l’amour qu’un enfant peut apporter” ; “Contre: s’inquiéter pour lui toute sa vie” ; “Pour: faire plaisir à mes parents” ; “Contre: ce monde part à vau-l’eau”. De nombreuses feuilles de cahiers de fac remplies de griffonnages, pour finir par former, au bout de tant de petits matins, une vérité soudainement impossible à ignorer. “Contre: faire naître un être humain, n’est-ce pas lui donner la possibilité de souffrir?” ; “Contre: je n’en ressens ni le besoin ni l’envie” ; “Contre: je suis prête à le regretter”. Olivia, 21 ans à l’époque, n’était pas enceinte. Un an auparavant, son petit ami avait fondu en larmes de joie à l’idée d’avoir des enfants avec elle un jour. Il était ivre. Elle n’avait pas cillé. Ni rien ressenti, malgré la vodka et l’amour. “Je trouvais ça mignon, mais ça ne venait clairement pas de moi”, rit-elle aujourd’hui. Cinq ans ont passé, et Olivia ne peut plus avoir d’enfant avec personne. Un matin, elle a regardé ses feuilles noircies et accepté qu’au fond, elle connaissait déjà la réponse qu’elle cherchait depuis un an. Alors, elle a pris son téléphone et a commencé à appeler des gynécologues pour leur demander de lui ligaturer les trompes afin de devenir stérile.
Qui “peut” faire des enfants, qui a “le droit” de se reproduire? Mais aussi: qui est “capable” de les élever? Et comment, avec qui? En France, ces questions agitent la rue, l’assemblée et les repas de famille. Mais qui pour se préoccuper du sort des femmes comme Olivia, celles qui ne veulent pas avoir d’enfant? En réalité, le législateur s’en est déjà mêlé ; c’était il y a 19 ans. Depuis la loi 2001-588, toute femme majeure dont la volonté est “libre et délibérée” est autorisée à se faire opérer afin de devenir complètement stérile. Seul un “délai de réflexion” de quatre mois est obligatoire. L’âge, le statut marital, le fait d’avoir déjà des enfants ou non n’entrent pas en ligne de compte. Pourtant, une fois sa décision prise, le parcours d’olivia a été semé d’embûches. Comme l’ont été ceux de Marie, Alexandra, Marjorie, Aude, Charlotte et des centaines d’autres femmes décidées à ne pas ou plus enfanter, et à qui le corps médical, la société, la famille, ont imposé jugements, leçons de morale, chantages affectifs et autres débats éternels sur la fonction de la femme dans la société.
“Personne n’acceptera de vous faire ça”
Aude, 31 ans, a abordé pour la première fois le sujet de la stérilisation avec son gynécologue alors qu’elle s’apprêtait à donner naissance à son deuxième enfant. Avec des règles douloureuses depuis toujours, trois fausses couches et une grossesse extra-utérine, elle estimait avoir “assez donné”. Mais Aude avait-elle assez donné? Elle raconte qu’elle a, dans le bureau du praticien, senti un malaise s’installer tout de suite. Et que la longue liste de médecins –hommes et femmes– qu’elle a rencontrés après lui ont fait sentir que non, elle n’avait pas assez donné. “Ils m’ont renvoyée à l’idée qu’il faut souffrir pour être mère”, témoigne-t-elle. On lui dit qu’elle “changera d’avis bientôt”, qu’elle est “encore sous l’influence des hormones de la grossesse”, que “le souvenir de l’accouchement est encore trop proche dans [s]a tête”. Sauf que Aude a mûrement réfléchi. Avec son compagnon, ils voulaient deux enfants et pas un de plus, c’est tout. “Trois, c’était hors de question. On est déjà trop sur Terre!” À tous ces médecins, Aude a envie de crier qu’elle n’a “plus 18 ans!” Marie ressent sensiblement la même chose. À sa deuxième grossesse il y a quatre ans, elle aussi avait voulu se faire stériliser. “On m’avait rétorqué: ‘35 ans, c’est trop jeune!’ Et puis: ‘Et si vous perdez votre mari dans un accident de voiture et que vous voulez refaire votre vie avec quelqu’un d’autre?’” se souvient-elle en soupirant. Pour Olivia, le parcours de la combattante a commencé par téléphone. Après six refus –“personne n’acceptera de vous faire ça”–, elle obtient
un rendez-vous. La gynécologue ne refuse pas, mais lui fait une demande surprenante et pourtant relativement commune: fournir deux lettres de deux psychologues. Histoire de certifier qu’elle n’est pas psychologiquement défaillante. Cette demande n’est pas inscrite dans la loi, mais Olivia ne le sait pas et s’exécute. Le premier rendez-vous, avec un vieux monsieur proche de la retraite, se déroule comme elle se l’imaginait: “Il m’a dit: ‘Je pense que vous faites une connerie’, mais m’a expliqué que c’était mon droit. Il a écrit une lettre qui certifiait que je savais ce que je faisais, que je n’étais pas psychologiquement malade.” La deuxième psychologue est une femme, trentenaire, maman. Et Olivia va vite le sentir. “Elle m’a dit qu’à la place du médecin, elle ne m’aurait même pas reçue et elle m’a fait le coup du ‘Moi aussi j’ai été comme vous, je ne voulais pas d’enfant et en fait c’est merveilleux’. J’ai essayé de m’expliquer mais elle ne voulait rien entendre.” Dans la lettre rédigée, Olivia retrouve des termes comme “des choix inconscients à explorer”. Nouveau coup dur. Au-delà de ces commentaires paternalistes, certains médecins, peut-on lire sur les groupes d’entraide, vont parfois jusqu’à demander “une autorisation écrite” du conjoint. Ce fut le cas en Polynésie en juin dernier. “Cette autorisation n’a aucune valeur légale, il est en revanche illégal de la demander, explique le docteur Martin Winckler. Ce qu’une femme fait de son corps et de sa vie ne regarde pas son compagnon si elle a décidé de ne pas lui dire. On ne demande pas à une femme l’autorisation du père biologique pour commencer une grossesse!” Le médecin, aux engagements féministes bien connus, a établi une liste des gynécologues qui acceptent de pratiquer cette opération devenue une référence dans les groupes d’entraide et sur les réseaux sociaux. “En France, reprend-il, beaucoup de médecins pensent encore qu’ils peuvent opposer leur autorité morale aux choix des individus, et en particulier des femmes. Mais quand une personne est majeure, ses décisions lui appartiennent puisque ce sera à elle d’en assumer les conséquences. Lui demander si elle est sûre, ça laisse entendre que la femme a pris cette décision sans réfléchir ou qu’un médecin saurait mieux qu’elle ce qui est bon pour elle.” Derrière ces remarques à base de “et si?” qui invoquent d’éventuels regrets et de brusques changements d’avis, se cache-t-il une vérité? Même pas. “La proportion de regrets a été étudiée dans les pays où la stérilisation est légale depuis longtemps, et elle est de moins de 10%”, illustre Martin Winckler. Selon les chiffres du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information), les patientes qui regrettent l’opération et ont recours à une “dé-ligature” ou à une FIV pour procréer à la suite d’une stérilisation ne représentent pas plus de 0,5% des dizaines de milliers d’opérations effectuées. Pour Martin Winckler, en outre, les regrets ne regardent personne: c’est le propre de l’humain adulte de prendre des décisions qu’il pourra un jour regretter. “Le délai de quatre mois est fait pour ça”, fait-il d’ailleurs remarquer. Pourtant, cette pression sociale et médicale que l’on rencontre en France semble avoir des conséquences. Selon l’inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), en 2016, seules 4,5% des Françaises de 15 à 49 ans ont ainsi eu recours à cette technique définitive (en 2009, elles n’étaient encore qu’1%). Alors que d’après les Nations unies, elles étaient plus de 22% aux États-unis en 2013.
“Le début d’une nouvelle vie”
Alexandra, elle, n’a pas eu à courir les médecins et argumenter à outrance. Très simplement, il y a quatre ans à Nantes, la jeune femme, 25 ans à l’époque, s’est fait stériliser dans la sérénité, sûre de son choix. Grâce à un médecin aujourd’hui retraité qui “opérait des femmes avant 2001, c’est-à-dire avant que ce soit légal”. Alexandra n’a pas eu à lui expliquer les innombrables raisons pour lesquelles elle ne voulait pas d’enfant –refuser de “s’enchaîner à un homme”, la catastrophe annoncée du dérèglement climatique ou encore une tendance à hausser les épaules devant “cette injonction sociale à fonder une famille”. Mais lorsqu’elle s’est rendu compte qu’elle était une exception qui avait simplement été bien renseignée, et pour “permettre à tout le monde d’avoir les noms des médecins qui opèrent sans subir trop de barrages et rappeler que c’est possible et tout à fait légal”, elle a créé le groupe Facebook Stérilisation Volontaire. “Ça permet la diffusion libre des informations importantes, et puis c’est rassurant de parler à des personnes qui suivent le même parcours”, argumente-t-elle. Aujourd’hui, le groupe d’alexandra rassemble plus de 10 000 membres. Parmi elles, Aude et Marie. Équipées de la précieuse liste de Winckler et du partage d’expériences du groupe Stérilisation
Volontaire, les deux jeunes femmes ont fini par trouver la perle rare: un gynécologue compréhensif qui a respecté leur choix. Aude s’est tournée vers une clinique privée à quelques kilomètres de chez elle. “Il a été à l’écoute, il a considéré que j’étais très motivée, a lancé le délai de réflexion et j’ai pu me faire opérer le 5 décembre”, racontet-elle. Marie aussi a enfin une expérience positive à partager: “J’y suis allée avec mon mari pour qu’il l’ait sous les yeux, au cas où il voulait lui demander quoi que ce soit une bonne fois pour toutes. Mais en fait, il l’a complétement ignoré.” Marie s’est fait opérer le 5 septembre dernier. Toutes les deux décrivent un immense “soulagement” et “le début d’une nouvelle vie”.
Marjorie, 24 ans, fait aussi partie du groupe Stérilisation Volontaire. Elle est persuadée depuis sa plus tendre enfance “qu’il y a des gens qui veulent des enfants et qui le sentent, et d’autres qui n’en veulent pas et qui le sentent aussi”. Pour le dire clairement: Marjorie ne pense tout simplement pas qu’elle se réveillera un beau jour avec l’envie de procréer avec la “bonne personne”, qu’elle aura rencontrée un nombre d’années raisonnable auparavant. “Depuis le début de ma vie sexuelle, j’ai développé ce qu’on appelle une ‘tocophobie’. C’est la peur de tout ce qui touche à la grossesse et à la maternité, explique-t-elle. Au moindre symptôme, je suis terrifiée à l’idée d’être enceinte. C’est une énorme source d’anxiété dans ma vie.” Un peu la nausée, un ventre un peu gonflé? Marjorie
“Juste avant mon opération, ma mère m’a fait une vraie scène, elle m’a posé un ultimatum, genre: ‘Si tu le fais, déménage, change de ville.’ J’avais vraiment l’impression que mes parents me reniaient” Olivia
part dans des abysses de paranoïa pendant deux semaines. Enchaîner les tests de grossesse ne la rassure qu’à peine, et elle se retrouve “prisonnière de cette peur”. Après une adolescence à mentir pour faire comme tout le monde, Marjorie a fini par assumer son choix à 20 ans. Les réactions, raconte-t-elle, sont “toujours un peu les mêmes: globalement, on remet en cause ma maturité”. Grâce au groupe Facebook, Marjorie trouve néanmoins facilement une gynécologue, qui accepte son choix et lance le délai de quatre mois nécessaire. Sur Twitter, la jeune femme exprime brièvement sa joie à l’idée d’être bientôt stérile. Douche froide. “J’ai reçu des milliers de messages de personnes, essentiellement des hommes, qui m’affirmaient avec assurance que j’allais le regretter, tentaient de me faire culpabiliser en me disant qu’enfanter c’était le but ultime de la vie, que je me privais de mon pouvoir de femme, que j’étais égoïste et égocentrique et que je serais bien malheureuse plus tard. Sans compter, bien sûr, les insultes reçues”, raconte-t-elle. Ces réactions violentes n’ont pas ébranlé la motivation de la jeune fille. “Mon copain me soutient, ça me suffit.” Ce qui n’est pas toujours le cas. Charlotte, 36 ans, s’est fait stériliser en février dernier. En couple depuis ses 20 ans, elle a toujours dit à son conjoint ne pas vouloir d’enfant. “Mais les garçons, à cet âge-là, ils n’y pensent pas, se souvient-elle. La décision de ne pas en avoir correspond vraiment à notre style de vie, mais c’est plus mon choix que le sien. Quand je lui ai dit que j’allais vraiment me faire opérer, ça a été une période difficile pour lui et pour notre couple. Je pense que s’il avait été avec quelqu’un d’autre, il aurait eu des enfants, et j’ai eu peur qu’il me quitte. Je l’aurais compris, mais en aucun cas ça ne m’aurait fait changer d’avis.” Pour le copain d’olivia aussi, cela a été dur à accepter. “Au début, il ne l’a pas très bien pris mais on en a longuement discuté, on a pu avoir un vrai échange et il m’a ensuite soutenue à 100% dans toutes mes démarches.”
Avec ses parents, ce fut une autre histoire. Le jour où Olivia s’apprête à se rendre à son deuxième rendez-vous, les quatre mois du “délai de réflexion” passés, sa mère lui tend une lettre, le visage fermé. Et lui dit de la lire avant d’y aller. Alors, dans la salle d’attente, Olivia lit. Puis se met à pleurer. “Elle m’a écrit que j’avais toujours été une gentille fille, une personne empathique et que ne serait-ce que par compassion pour mon père qui a perdu un enfant quand j’avais 2 ans, je ne pouvais pas faire ça.” Se priver de “cette magie d’avoir un enfant” est impensable pour les parents d’olivia. Son père la supplie de ne pas “se faire mutiler”. À travers les larmes, Olivia assiste tout de même à son deuxième rendez-vous, l’esprit ailleurs. Elle entend le médecin lui dire qu’il n’accepte de l’opérer que par une technique “de clips” –a priori réversible et souvent préférée par les médecins pour les plus jeunes– mais la jeune fille tient absolument à subir une salpingectomie (l’ablation d’une ou des deux trompes) et refuse un corps étranger. Alors, elle s’en va. Perdue. Avec ses parents, c’est silence radio. Olivia continue son parcours dans la discrétion. Un autre rendez-vous à Lyon doit être annulé à cause d’une grève SNCF. L’été suivant, elle en obtient un nouveau dans le Vaucluse ; c’est un sacré road trip pour elle, mais ce sera enfin le bon. “Trois semaines plus tard, j’étais opérée!” Olivia n’oubliera pas cette date: c’était le 11 septembre 2018. L’opération s’est bien passée, mais le voyage a été triste. “Juste avant de partir, ma mère m’a fait une vraie scène, elle m’a posé un ultimatum, genre: ‘Si tu le fais, déménage, change de ville.’ Mon père, lui, m’a envoyé un texto d’insultes, alors que ce n’était jamais arrivé entre nous. J’avais vraiment l’impression qu’ils me reniaient.” Si son père est si en colère, c’est qu’il vient de comprendre qu’olivia en a parlé à sa petite soeur de bientôt 14 ans. “J’allais quand même me faire opérer, je voulais qu’elle soit au courant, mais ils ont très mal pris que je la ‘mêle à ça’. De son côté, elle m’a demandé si c’était de sa faute, si je l’avais dégoûtée des enfants.” Après l’opération, Olivia reste loin de sa famille pendant une semaine. Puis la situation s’adoucit et la jeune femme rentre chez elle. Dans le silence. Plus d’un an après, personne n’a plus abordé le sujet. Dans la famille de Marie, on a été compréhensifs. Dans sa belle-famille, moins. Marie a alors déjà un fils de 11 ans d’un précédent mariage et son deuxième mari a quelques années de moins qu’elle. Si lui est parfaitement satisfait d’élever le fils de sa femme et leur fille à tous les deux, sa famille pense qu’il voudra d’autres enfants et que Marie, en se faisant stériliser, le prive de ce nouveau bonheur. Pendant un temps, elle n’a pas envie de se fâcher avec eux et baisse les bras. Mais l’année dernière, alors qu’elle porte un stérilet, Marie tombe enceinte. Elle avorte. “Je ne voulais plus jamais en passer par là, alors je me suis dit: ‘Ça suffit maintenant, c’est mon corps, c’est moi qui décide.’” Pour Marie, la stérilisation n’est pas une solution excentrique ; sa soeur et sa bellesoeur se sont fait ligaturer les trompes. Quelques mois plus tard, sa meilleure amie leur a emboîté le pas. “Pour moi, c’était assez logique. Je n’ai jamais supporté les hormones. On est issues d’une génération pour laquelle, généralement, deux enfants suffisent, et on en a surtout marre des pilules et des hormones que l’on prend toutes depuis des décennies sans vraiment savoir ce que ça nous fait.” Aude aussi s’est longtemps sentie piégée, “obligée de prendre une contraception hormonale qui ne [lui] convenait pas et qui avait des conséquences sur [son] corps”. Marjorie, elle, n’en a plus pour longtemps avant d’arrêter la contraception. Son deuxième rendez-vous est fixé en février ; ensuite, le médecin pourra poser la date de son opération. Pour elle, sa décision est une évidence. Et quand elle regarde autour d’elle, elle la trouve de moins en moins surprenante. “Les jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à envisager la stérilisation, ça va totalement de pair avec le processus d’émancipation dans lequel nous sommes avec le féminisme, dit-elle. Ce choix porte en lui le message que ‘mon corps = mon choix’.” Elle ajoute: “Personne ne dit à une jeune femme de mon âge qui tombe enceinte qu’elle va le regretter, non? Oui, la stérilisation est une solution définitive. Mais avoir un enfant aussi, c’est définitif.”
“En France, beaucoup de médecins pensent encore qu’ils peuvent opposer leur autorité morale aux choix des individus, et en particulier des femmes. Mais quand une personne est majeure, ses décisions lui appartiennent” Martin Winckler, médecin