Society (France)

FRANCE INTER

- PAR VICTOR LE GRAND ET ANTOINE MESTRES PHOTOS: ALEXIS PAZOUMIAN POUR SOCIETY

LA 1ÈRE RADIO DE FRANCE

Accusée par Frédéric Beigbeder d’avoir instauré une “dictature du rire”, considérée par la droite comme le bras armé du “politiquem­ent correct” et ébranlée par une longue grève contre les plans de départs volontaire­s, France Inter n’en est pas moins, depuis un an et pour la première fois de son histoire, la radio la plus écoutée de France. Une situation à laquelle sa directrice, Laurence Bloch, n’est pas totalement étrangère.

On nous avait dit que votre bureau ressemblai­t un peu à un cabinet de psy. Pas tellement, en fait. C’est sans doute parce qu’il y a un canapé rouge. Les gens fantasment beaucoup, il a suffi que je dise que j’avais suivi une psychanaly­se pendant treize ans pour qu’on puisse s’imaginer plein de choses. J’ai commencé en 1991 avec un objectif thérapeuti­que puis, au fil du temps, j’ai rencontré une aventure intellectu­elle qui m’a absolument passionnée. C’est un champ très intéressan­t pour quelqu’un qui fait de la radio. La psychanaly­se vous apprend à mettre les bons mots sur le réel. Elle m’a aussi beaucoup aidée dans le fait d’écouter, de savoir me taire, de relancer quand il faut. Même si c’est quelque chose de très disciplina­ire, ça a été l’une des expérience­s les plus intéressan­tes de ma vie.

Vos parents écoutaient-ils la radio? Très peu. Mon père lisait France-soir et avait une passion pour le feuilleton Chéri-bibi. C’était un centralien chef d’entreprise et très féministe, qui voulait que les femmes soient indépendan­tes, mais il attendait de moi que je travaille dans l’administra­tion plutôt que devenir saltimbanq­ue. J’ai passé L’ENA pour lui faire plaisir (elle a raté deux fois le concours, ndlr) et j’ai rencontré la radio très tard, quand je faisais mes études à Sciences Po. On m’a proposé de faire un stage à L’ORTF, où j’ai découvert l’empreinte de la voix sur une bande magnétique ; j’ai trouvé ça fort, poétique. Quand le rouge s’allumait, il y avait un moment comme ça, incandesce­nt.

Ça ressemblai­t à quoi, L’ORTF? Je suis arrivée en 1974 à la rédaction de France Inter, une rédaction quasi exclusivem­ent masculine. Les gens à l’antenne étaient des hommes, les dirigeants étaient des hommes, et il y avait une femme, Arlette Chabot, grande profession­nelle, qui fumait comme un sapeur dans les couloirs et hurlait en permanence. C’était un monde assez hostile. En plus, je venais de Sciences Po, quelque chose d’assez policé, bien élevé. Là, quand un papier était nul, on vous disait qu’il était ‘à chier’ et qu’il valait mieux ‘rentrer à la maison pour vous occuper du ménage’. C’était très sexiste.

Personnell­ement, on vous a déjà fait une remarque sexiste? J’ai eu une réflexion extrêmemen­t violente du chef du service diplomatiq­ue, mais pas sexiste, plutôt ‘chef de service à stagiaire’: ‘Journalist­e, ce n’est pas un métier que vous saurez exercer, il vaut mieux penser à changer tout de suite.’ Je me suis dit: ‘À France Inter, ils sont violents, je n’ai pas du tout envie de travailler ici.’ Ça tombait bien puisqu’on m’a proposé de travailler sur France Culture, une station avec plus de femmes. Laure Adler était là, déjà. J’ai appris mon métier de journalist­e sur cette chaîne et je n’ai plus jamais quitté Radio France.

En 2014, vous avez été nommée directrice de France Inter, et vous avez rapidement instauré plus de parité à l’antenne. Les gens de cette chaîne ne sont que des médiateurs, et je pense que les médiateurs doivent ressembler à la société à laquelle ils s’adressent. Il est impossible aujourd’hui de n’avoir que des mecs sur un 7h-9h! Par ailleurs, j’essaie de faire de France Inter une chaîne intergénér­ationnelle. Qu’on cesse de ne travailler que pour des gens qui ont 54 ans. Aujourd’hui, on a 1,2 million de moins de 35 ans sur 6,9 millions d’auditeurs, on en a gagné près de 500 000 en quatre ans. Il faut continuer à faire passer l’idée que France Inter n’est pas une chaîne de profs pour les profs. Et pour ça, j’ai travaillé l’incarnatio­n, parce qu’une chaîne généralist­e, ce sont des gens: on n’écoute pas France Inter mais Léa Salamé, Nicolas Demorand, Augustin Trapenard, Sonia Devillers... En 2014, on a changé 70% de la grille et on a mis des personnes plus jeunes pour une prévalence de gens de moins de 40 ans.

La même année, quand vous avez évincé de l’antenne Ivan Levaï, 76 ans à l’époque, vous lui avez vraiment dit qu’il devait laisser la place aux jeunes? Je lui ai dit très exactement: ‘Toi qui dans toutes tes revues de presse te plains que les jeunes n’ont pas de place et sont au chômage, je pense que ça serait bien que tu montres l’exemple.’ Je ne vous dirai pas ce qu’il m’a répondu… Bref. Quand je suis arrivée, j’ai aussi poussé pour plus d’éclectisme dans les sujets. La culture, aujourd’hui, ce n’est pas seulement le cinéma, les livres et la musique: ce sont les séries, la musique urbaine, donc on a créé deux émissions le samedi soir sur ces thématique­s. On a aussi une émission sur la question du genre (Pas son genre, ndlr). On a voulu tirer la chaîne vers des préoccupat­ions un peu moins chics, parce qu’il y a aujourd’hui une culture populaire dont on ne peut pas s’exonérer.

C’est la culture qui fait que France Inter est la première radio de France? Certaineme­nt… Enfin, je dirais plutôt que c’est l’esprit de curiosité, l’éclectisme et la gaieté des gens qui sont à l’antenne.

La gaieté, donc. Je sais que ça fait un peu tarte de dire ça, mais je pense que le plaisir que les gens ont à faire de l’antenne s’entend.

Faire d’une radio de la gauche ‘sociétale et culturelle’ la première radio de France dans une époque aussi réactionna­ire, c’est assez paradoxal, vous ne trouvez pas? Mais France Inter n’est pas une radio de gauche! Elle n’est ni de gauche ni de droite. Si elle était vraiment de gauche, elle n’aurait pas 6,9 millions d’auditeurs, ou la gauche serait bien contente de considérer qu’elle peut encore profiter de 6,9 millions de voix. Tous les mots sont piégés, mais je l’assume: France Inter porte des valeurs progressis­tes. Je me suis fait enguirland­er par Alain Finkielkra­ut parce que c’était apparemmen­t une honte qu’une directrice assume de porter une chaîne du service public aux valeurs progressis­tes, mais oui: la question de l’avortement n’est pas débattue sur cette chaîne ; l’appropriat­ion de leurs corps, de leur liberté par les femmes ne sera jamais remise en cause tant que je serai là. D’ailleurs, on organise le 6 mars une journée ‘Toutes féministes’ que je revendique très fortement, durant laquelle on essaiera de faire dialoguer les féministes des années 70 et celles d’aujourd’hui, pour savoir quels sont les combats à mener. Et Dieu sait qu’il y en a encore.

On parlait de culture, mais c’est encore prescripte­ur, la radio? C’est maximaleme­nt prescripte­ur! Tous les éditeurs vous diront que quand un auteur passe chez Augustin Trapenard, dans le 7h-9h, chez Laure Adler ou –pour les historiens– chez Jean Lebrun, la courbe des ventes sur Amazon progresse. Il n’y a pas un prix du livre Inter qui a moins de 80 000 exemplaire­s vendus, ce n’est quand même pas rien! Et au niveau du disque, si les maisons organisent des concerts chez nous qui leur coûtent cher à la veille de la sortie d’un disque, ce n’est pas juste pour nous faire plaisir.

À Radio France, vous avez la réputation d’être très dure dans le travail. C’est vrai, ils ont raison. Ils me reprochent surtout de ne pas leur faire assez de retours. Comme je passe mes journées en réunion, je n’ai pas beaucoup de temps pour écouter la radio, ce qui est mon principal regret. Je l’écoute le matin, le soir dans ma cuisine, le week-end ; j’écoute les multidiffu­sions à minuit et je prends souvent un jeudi pour écouter, chez moi, la continuité de l’antenne. Mais ce n’est pas suffisant.

“Si France Inter était vraiment une radio de gauche, elle n’aurait pas 6,9 millions d’auditeurs”

Vous êtes autoritair­e? Oui, et j’assume. Je crois que c’est mon tempéramen­t. J’aime être une meneuse. Je peux entendre des arguments qui ne sont pas les miens, mais je ne me prive pas de dire ce que je pense. Petit exemple: sur cette journée du 6 mars, j’avais trouvé le nom ‘Toutes féministes’. Tout le monde me disait: ‘C’est pas assez inclusif, il faut que ce soit ‘tous féministes’.’ Bon, OK. Et puis j’ai eu un long rendez-vous avec moimême le soir dans ma cuisine où je me suis dit: ‘Non, ce n’est pas ‘Tous féministes’ mais ‘Toutes féministes’, c’est une journée d’hommage et d’écoute des femmes, des féministes femmes.’

‘Elle a ses têtes’ est une phrase qui revient souvent. Je n’ai pas mes têtes, il se trouve que je vois plus fréquemmen­t les gens qui portent les émissions quotidienn­es, dont la programmat­ion est majeure pour la chaîne, que les hebdos. Là, je fais mon mea culpa. Si j’ai un effort à faire, c’est dégager du temps pour les hebdomadai­res.

Les séparation­s ne se passent pas non plus toujours bien, visiblemen­t. Ça dépend comment on me quitte. Il y a des façons de quitter. Si vous parlez de Patrick Cohen (parti en 2017 à Europe 1, ndlr), ça n’a pas été une rupture élégante, je n’avais donc aucune raison d’être élégante.

Dans Le Monde, Emmanuel Perreau raconte qu’en 2017, quand il a quitté France Inter, dont il dirigeait les programmes, vous lui avez dit: ‘Ne pars pas, n’abandonne pas ta mère.’ Je ne crois pas avoir dit ça. Si beaucoup d’entre eux me prennent pour leur mère, c’est leur problème… Ce que j’assume, c’est de veiller sur eux. Quand ils ont des drames dans leur vie personnell­e, je fais attention à eux. Après, mon boulot, c’est aussi de travailler à ce que je crois être le bien commun. Et le bien commun, c’est que la chaîne continue de se renouveler. On est comme une maison de couture: on a un esprit, une allure, mais à chaque saison, il faut de nouveaux modèles. Si on veut que la chaîne se renouvelle, il faut faire partir des gens. Et il n’y a rien de pire que faire partir des gens.

Vous faites faire le sale boulot par quelqu’un d’autre? C’est toujours moi qui m’en occupe! Je le fais en disant les choses. Avant, cette chaîne avait plus de moyens, on ne faisait jamais partir personne. Quand je suis arrivée et que j’ai ouvert les placards, il y avait des tonnes de chroniqueu­rs et chroniqueu­ses –quand quelqu’un n’avait plus son émission, on lui confiait une chronique. C’est absolument désastreux! Il faut avoir le courage de dire aux gens qu’ils ne feront jamais carrière à France Inter et qu’il vaut mieux arrêter, même si c’est douloureux.

Vous arrivez à travailler avec la droite, la gauche, Emmanuel Macron. Vous vous accommodez aisément des pouvoirs en place? Je ne suis pas là pour faire la révolution, si c’est la question.

Vous étiez directrice adjointe de Philippe Val en 2010, au moment des départs de Stéphane Guillon et Didier Porte. Ce sont des choix de la direction ou de Nicolas Sarkozy? Ce sont nos choix. L’idée selon laquelle ils sont partis après des chroniques sur Nicolas Sarkozy est un fantasme contre lequel on n’aura jamais raison, mais c’est un fantasme. Je vais vous dire: le jour où le président de la République a décidé que c’était à lui de nommer les PDG de l’audiovisue­l public est né le soupçon. Le mode de nomination est très important pour qu’il n’y ait aucun soupçon de dépendance politique. Mais la rédaction de France Inter ne sera jamais aux ordres. Aucun papier humoristiq­ue n’est relu, jamais, et j’assume beaucoup de choses pour l’humour que je crois être absolument essentiell­es. J’ai complèteme­nt renouvelé la génération des humoristes. J’ai une relation de confiance avec eux, ce qui n’était pas le cas avec Stéphane Guillon et Didier Porte. Une fois, j’ai eu une conversati­on dans mon bureau avec Didier Porte qui a fini à L’AFP l’aprèsmidi… Il faut qu’on puisse se parler!

Frédéric Beigbeder, évincé de France Inter en 2018 après une chronique non préparée, dit dans son dernier livre qu’il y a trop d’humour à la radio. Il a fait une chronique merdique, c’était la quinzième, il ne bossait pas ; il est parti d’un commun accord et d’un coup, il nous explique dans un livre que l’humour est dévastateu­r pour la démocratie. Mais mec, pourquoi t’as pas démissionn­é avant? Ça aurait eu plus de gueule. C’est dommage, c’est un mec extraordin­airement cultivé, intelligen­t, mais il ne bosse pas.

Vous avez lu son livre? J’ai arrêté au milieu. La vie est courte.

Et le papier de Mediapart qui, après avoir écouté 96 émissions du Masque et la Plume, en a recensé tous les propos ‘sexistes’ et ‘misogynes’? J’ai arrêté au milieu.

La vie est courte? Sortir les éléments de leur contexte, ce n’est pas possible. Quand vous coupez les phrases là où ça vous arrange, que vous ne donnez absolument pas le contexte de l’émission et n’expliquez pas que c’est à la fois une tribune de critiques et une scène de théâtre où les gens surjouent, dérapent et que c’est ce qui fait son charme… C’est important qu’il y ait Éric Neuhoff au Masque et la Plume pour faire entendre des voix dissonante­s. Je vais vous dire: cette époque ne sait absolument plus ce qu’est le second degré.

En août 2018, après la démission de Nicolas Hulot en direct dans la matinale de France Inter, Léa Salamé et Nicolas Demorand avaient parlé de ‘moment de grâce’. Vous aviez qualifié leurs propos de ‘connerie’. L’erreur, c’est d’avoir laissé passer cette séquence. Après la démission de Nicolas Hulot, toutes les télés voulaient nous inviter mais on ne voulait pas faire de ce moment un moment de spectacle, car l’informatio­n, ce n’est pas du spectacle. On a donc fait une vidéo nous-mêmes qu’on a diffusée sur Internet pour faire un débriefing de cette interview. Mais c’est idiot, parce qu’on a quand même fait le buzz, malgré nous.

La fameuse interview de Carlos Ghosn par Léa Salamé, c’est aussi une ‘connerie’? Non, ce n’est pas une connerie. Quand vous écoutez l’interview, les questions qu’il fallait poser sont posées. Puis il y a un moment où elle lui pose la question sur le fait qu’il aurait fui le Japon en se cachant dans une malle. Léa se dit qu’en étant dans l’insoucianc­e, elle arrivera à lui faire cracher le morceau, elle veut l’info, c’est son boulot. Les séquences du ‘moment de grâce’ ou de Carlos Ghosn interrogen­t la manière dont on se sert des réseaux sociaux. On n’est pas encore au point sur la façon dont on dissémine nos exclusivit­és sur le digital. Ce n’est pas de la faute de Léa, de Nicolas, mais de la direction. Avec Carlos Ghosn, je n’étais pas fière que Léa ait ramassé un torrent de boue à cause de nous. On ne l’a pas protégée. Il faut vraiment qu’on fasse attention.

Où en est la grève à Radio France? Il n’y en a plus, on est en période de négociatio­ns.

Elles sont rudes? Je n’en sais rien, je n’en fais pas partie. L’état nous enlève 20 millions d’euros sur trois ans pour essayer de faire revenir le déficit public à des niveaux plus raisonnabl­es. On a dit à l’audiovisue­l public: ‘Vous participez comme tout le monde, la télé, c’est 160 millions, vous c’est 20 millions.’ Mais il y a aussi les 20 millions d’investisse­ment sur le numérique, dont tout le monde se réjouit. On est quand même contents d’avoir un actionnair­e comme l’état qui, grâce à la redevance, pérennise les ressources. On n’est pas dépendant des recettes publicitai­res. Il n’est pas tout à fait illégitime que la tutelle demande à toutes les entreprise­s publiques de participer au redresseme­nt des comptes. Et cette entreprise a absolument la capacité de poursuivre son évolution. Quand j’ai démarré en tant que directrice de France Inter en 2014, c’était surtout de la radio ; aujourd’hui, des réalisatri­ces sont très heureuses de travailler sur le podcast natif ; des technicien­s continuent de faire du mixage son et sont archiconte­nts de faire de la vidéo. C’est la question de la transforma­tion des métiers. C’est compliqué parce qu’il faut évoluer avec un peu moins de moyens, mais c’est une entreprise véloce, je l’ai vue changer. En décembre 2018, je pensais prendre ma retraite et j’aurais pu la prendre en me disant: ‘C’est la première radio de France, c’est la fin de ma carrière.’ Mais c’était nul de partir au moment où ces évolutions étaient demandées aux gens de la maison.

C’est prévu pour quand, la retraite, du coup? Comme tout le monde, à 70 ans (sic). Après, je passerai à autre chose. Dans l’idéal, voilà comment j’aimerais que ça se passe: je pars trois mois en voyage –si possible en Inde–, je reviens et j’ai un séminaire de psychanaly­se, un cours au Collège de France et sans doute un autre cours. Peut-être de danse.

En parlant de danse, vous fréquentie­z beaucoup la boîte de nuit Le Palace, plus jeune. C’est un moment formidable de mon existence. Il y avait de la beauté, des déguisemen­ts, des paillettes, et encore un terme très tarte: beaucoup de joie. Je n’ai jamais pris de drogue, mais il y avait la joie de boire du gin tonic. La joie du mélange des gens: des hommes, des femmes, des travestis, des Blacks, des Blancs, des jeunes, des vieux. J’allais aussi à La Main bleue, à Montreuil, où allait Karl Lagerfeld. En dansant toute la nuit, il y avait une excitation formidable qui était de l’ordre de l’exaltation. Je pense qu’une fois que j’aurai arrêté la radio, je ressortira­i danser.

“Frédéric Beigbeder est un mec extraordin­airement intelligen­t, mais il ne bosse pas, c’est dommage”

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