CHECK POINTS
En considérant la 944 Turbo originelle et toutes ses déclinaisons ultérieures, de la Cup à la phase 2 de 250ch en passant par la TurboS et le cabriolet, ce sont presque 26 500 exemplaires qui ont quitté l’usine. L’offre est encore large, mais l’achat d’une auto de trentecinq ans ne s’envisage pas sans un minimum de prudence…
1 PAPIERS
Sur ces autos de plus de trente ans, le dossier de factures a plus de valeur que le kilométrage au compteur. Surtout, comme la 944, lorsque ces GT ont atteint des cotes ridiculement basses qui les ont parfois jetées entre des mains peu recommandables. Vérifiez que le VIN frappé sur la cloison moteur correspond bien à celui de la carte grise et aux spécifications du modèle qu’on vous présente. Avant de détailler les défauts sur le rapport de contrôle technique, vérifiez qu’il s’agit bien de celui de la 944 que vous avez sous les yeux…
2 MOTEUR
Extrapolé du V8 de la 928, le quatre cylindres turbo de la 944 est réputé être d’une robustesse à toute épreuve… dès lors qu’il est consciencieusement entretenu. Il ne souffre d’aucune “maladie” particulière, mais la tentation était grande avec ces moteurs de “gagner des chevaux” en triturant le turbo. Préférez toujours un exemplaire dont le turbo n’a jamais été touché. Si la courroie de distribution a plus de 80 000 km, vous pouvez toujours en exiger le remplacement avant l’achat, mais ça reste le signe d’un entretien négligé. Dans tous les cas, et ça vaut généralité, si la présentation de l’environnement mécanique laisse à désirer (plastique cassés, câbles électriques altérés, etc.), sa remise en état sera vite onéreuse. La 944 n’est pas une 924, n’espérez pas vous en tirer à bon compte avec de la pièce de Passat bon marché. C’est une Porsche ! Dernier détail qui n’en est pas un : la 944 est une Porsche… à refroidissement liquide, donc avec un vrai joint de culasse. Des nuances bleues aux fumées d’échappement ne seront jamais bon signe…
3 HABITACLE
Jusqu’à 1985 et l’arrivée de la Turbo qui impose un tableau de bord redessiné dans la gamme, c’était le point faible des 944. Le matériau de ce nouveau tableau de bord est moins sensible aux fissures qui finissaient par éventrer celui des millésimes précédents. Les matériaux restent objectivement un cran en-dessous de la 911 sauf lorsque le premier propriétaire avait commandé une des finitions optionnelles. Les tissus font généralement montre d’une belle tenue dans le temps (à l’exception des plus clairs), et tant mieux parce que le tissu “Porsche Sript” est particulièrement cher à remplacer aujourd’hui. Par ailleurs, si quelques “accessoires” comme l’horloge ou les lève-vitres électriques font des caprices, c’est à considérer comme usuel sur une 944…
4 CARROSSERIE
Dès le début de leur histoire, les 944 ont profité d’une galvanisation performante. Elles ne souffrent pas de corrosion majeure, mais restent sensibles en des points comme le bac à batterie, le tour du hayon et les charnières de portes, plus rarement les ancrages de suspension et de berceau. Ailleurs, c’est généralement le signe d’anciennes réparations. Entre matériaux de diverses natures (polyuréthane pour les boucliers, acier pour le reste), de légers décalages de teinte se manifestent avec le temps mais n’ont rien d’inquiétant. Pour le reste, on ne fait que se répéter : même assemblée chez Volkswagen, une Porsche est une Porsche, alignements et ajustages sont parfaits et doivent le rester. Malheureusement, ces autos ont souffert de leur cote basse, et de trop nombreux propriétaires, assurés au rabais, n’avaient pas les moyens de réparer dans les règles même de menus accrochages. Pensez à vérifier le bon fonctionnement des phares escamotables, ça n’a rien d’accessoire ! Et rappelez-vous que, sauf à dénicher sur Leboncoin des pièces dans des états aléatoires, le prix des éléments de carrosserie chez Porsche incite à réfléchir avant de choisir sa 944.
5 TRANSMISSION
Rien à signaler côté transmission, sinon que sa vidange devra avoir été réalisée tous les 50 000 km. Si, âge faisant, les joints sont à remplacer, il faudra démonter échappement et suspension pour accéder à la boîte…
6 CHÂSSIS
Lorsqu’elle est apparue en 1981, la 944 bénéficiait déjà des cinq ans de recul sur la 924, et de quelques “renforcements”. Autant dire qu’elle est à maturité, en 1985, lorsque arrive la 944 Turbo, exempte de quelque “défaut de jeunesse” que ce soit. Rien de plus à signaler sur le châssis que d’être attentif aux signes d’usure communs à toutes les autos de son âge, qui devraient rester mineurs si les freins et la suspension ont été régulièrement entretenus, et les pneus remplacés. Jetez un oeil à l’étanchéité de la pompe de direction assistée, dont l’échange peut se révéler onéreux.