En Vallée de Seine : Tradition Normande
EN VALLÉE DE SEINE La Canotière est presque adossée aux falaises de la vallée de Seine, non loin des ruines majestueuses du ChâteauGaillard qui ont tant inspiré les peintres impressionnistes. Un tel voisinage autant que son élégante façade lui confèrent u
C’est au XIIE siècle que la cité des Andelys entre dans l’histoire avec la construction du Château Gaillard par Richard Coeur de Lion, situé au creux d’un méandre de la Seine et bordé par de massives collines de craie. Tandis que le roi de France conquiert le Vexin normand et quelques places fortes le long des vallées de la Seine, de l’eure et de l’avre, le roi d’angleterre veut protéger l’accès à Rouen. En moins de deux ans, il fait édifier le château sur un éperon de 200 mètres de long et à peine cent mètres de large. C’est un travail de titans qui va requérir le travail de milliers d’ouvriers. Près de 5 000 tonnes de pierres seront hissées à plus de 100 mètres au-dessus du niveau du fleuve. Neuf siècles plus tard, l’édifice est toujours debout. Bien que réputé inviolable il aura à subir de nombreux sièges avant de tomber le 6 mars 1204 entre
Les pans de bois et les poutres dessinent une atmosphère bien normande et une décoration soignée.
˜les mains des Français. Monument historique depuis 1862, le Château Gaillard est le joyau des Andelys. Dans cet environnement de premier choix, sous ses colombages bruns que surplombent les falaises de craie, la Canotière abrite des chambres d’hôtes ravissantes. Depuis les fenêtres de la maison, l’on peut apercevoir de merveilleux points de vue. C’est une double atmosphère, tout à a fois épique et mystique, qui s’ouvre alors, car le regard peut s’attarder sur la forteresse du Château Gaillard, puis d’un coup d’oeil rapide distinguer la coupole de l’hôpital Saint Jacques, un édifice du XVIIIE siècle qui fut une ancienne halte sur les chemins de Saint-jacques de Compostelle. La Canotière qui nous ouvre ses portes était loin de posséder son cachet d’au-
jourd’hui lorsque Dominique-jeanne et Jean-jacques arrivèrent sur place. Il fallait quasiment tout refaire en termes de normes et de restitution du passé. Dans ce domaine, nombre d’aspects authentiques et décoratifs avaient été masqués. Une moquette recouvrait les chambres tout comme l’escalier en chêne massif, un escalier qui, à force de ponçages répétés, a récupéré ses tonalités anciennes, tandis que les chambres retrouvaient leurs parquets d’autrefois en pin. Désormais, tous ces sols bois patiemment huilés entament une nouvelle vie et les bois massifs des poutres, en majorité du chêne, ont également été rénovés avec soin. Cette demeure date vraisemblablement du milieu du XVIIIE siècle. Les archives ont certes disparu pendant la guerre, mais les
spécialistes s’accordent à lui donner cet âge. Dans la cave, on a retrouvé des poutres avec des inscriptions et des dates semblant confirmer cette hypothèse. L’habitation a donc été entièrement restaurée, pour ce qui est de ses éléments d’époque, et mise aux normes contemporaines, pour ce qui concerne l’isolation et l’électricité. La toiture, les ouvertures : tout a été remanié et rénové. Quant au nom qu’elle porte, la Canotière, il lui vient de son implantation au bord de l’eau, car un bras de Seine traverse la propriété. Un ponton face à la porte du jardin et un petit canot retrouvé à la cave en portent témoignage. ◆