En Vallée de l’eure : Le charme discret d’anciennes écuries
Cette longère abritait autrefois des écuries, parties intégrantes d’un grand domaine agricole dont les divers bâtiments, eux aussi rénovés de longue date, sont aujourd’hui de confortables résidences. Histoire d’écuries transformées en une habitation de st
Cette ancienne ferme, qui a appartenu à une grande famille française de parfumeurs mondialement connue, date du XIXE siècle. L’ampleur des maisons construites sur le site, disposées sous la forme d’un quadrilatère plus ou moins distendu, dont certaines sont grandes comme des manoirs, incite à penser qu’il se trouvait peut-être là une grange à dîmes qui a aujourd’hui disparu. Située à la sortie d’un village, la longère est la première d’entre-elles que l’on aperçoit au bout de la route. Sa façade neutre n’indique ni ce qu’elle fut autrefois, ni la décoration raffinée que l’on trouve à l’intérieur. Lorsque les actuels propriétaires se sont installés, il n’y avait guère ici qu’une succession de boxes en béton et la première tâche, en présence de pareille situation, était de savoir ce qu’il fallait faire pour décloisonner un tel volume et le rendre habitable. Mais, tout est possible pour qui fait preuve d’imagination, même de vivre dans d’anciennes dépendances et d’y vivre bien. Les élégantes et spacieuses demeures qui entourent la longère
avaient toutes étaient restaurés en 1999, date à laquelle Nathalie et son époux arrivèrent, « Toutes sauf l’écurie, précise notre hôtesse… Arrivés au plus fort de la tempête qui dévasta la France cette année-là, nos amis ont donc dû affronter une seconde tempête. Faire face à un projet ambitieux, assumer au mieux les tâches indispensables et conjointes de la rénovation et de la décoration. Laissons donc Nathalie nous expliquer ce qu’ils ont fait : « Nous étions partis dans l’idée de faire un patio central tout en verre ; finalement, on a opté pour une verrière « puits de lumière » qui suit la pente du toit et qui est située plein sud. Puis, nous avons créé une pièce cathédrale qui permet d’apercevoir l’étage. Ayant choisi un chauffage électrique par le sol, sous-entendant une isolation de qualité, nous avons renoncé à des murs en pierre apparente. Toute la
S’approprier un volume conséquent n’est pas chose facile quand il s’agit de l’espace linéaire d’une longère
décoration s’en est suivie : des sols bruts en pierre, mais des murs épurés (briques plâtrières), des grandes portesfenêtres en acier, une rampe d’escalier et une rambarde en ferronnerie, réalisée par Nicolas Martin, une cheminée double face Focus, permettant la vision de la pièce centrale à travers le feu… » S’approprier un volume conséquent n’est pas chose facile quand il s’agit de l’espace linéaire d’une longère, qui plus est un espace systématiquement morcelé en boxes. Il faut à la fois créer de l’harmonie et de la fantaisie, de la discontinuité et de la symétrie car on ne peut trop s’éloigner des contraintes « du terrain ». Il faut concevoir un plan d’ensemble et éviter de se répéter dans les nouveaux espaces reconçus. Au rez-de-chaussée, l’axe de la décoration fut l’implantation d’une cheminée à double face. De part et d’autre de cette cheminée partent
deux couloirs qui relient l’ensemble salle à manger-cuisine aux salons. Ces deux salons, d’importance inégale et avec une différence de niveau, constituent une belle salle à vivre. Un pan de mur, au-dessus duquel on distingue l’escalier menant à l’étage, a été conservé. Il permet, tout comme les premières marches de l’escalier, de réduire la largeur de la pièce et ainsi de faire en sorte que les volumes des deux espaces salons ne soient pas identiques. L’étage a été conçu pour que l’on ait une perspective à travers les quarante-quatre mètres de la maison, il suffit pour cela d’ouvrir toutes les portes. Tout dernièrement, une dernière pièce a été restaurée, c’est le bureau que l’on découvre au rez-de-chaussée : il se situe parfaitement dans l’esprit du projet initial avec la pierre apparente de ses murs et la cheminée traditionnelle, une réplique d’ancien. ◆