GÉNÉRATION SPRING BREAK
« Maintenant, je trouve ça terriblement vulgaire », se désole notre spécialiste fan des beach movies d’antan Thomas Lisanti. Car avec l’arrivée de la téléréalité, les choses ont pris une tournure nouvelle. En accumulant sexe, alcool et dubstep racoleur, la plage de la génération spring break correspond à tout ce que cherchaient à éviter les producteurs de films des années 60. Comme à un carnaval sur le sable, on y vient pour se libérer dans la fête et l’excès avant de reprendre le cours d’une vie bien rangée. C’est cette culture de l’explosion collective que relaie aujourd’hui Piranha 3D d’alexandre Aja ou Spring Breakers d’harmony Korine. Mais finalement, derrière l’action débordante et le culte du corps de ces films hédonistes, le message reste le même que dans les 60’s, celui d’une jeunesse qui veut sortir de la routine. « C’est plus que juste un spring break. C’est notre chance de voir quelque chose de différent », explique le personnage de Faith joué par Selena Gomez dans Spring Breakers. En réaction à ce mouvement qu’ils ont en partie créé, les producteurs d’alerte à Malibu comptent donc riposter dès 2017 avec une adaptation cinéma de leur franchise dans une version qui sent déjà fort la culture de l’excès : The Rock, Kelly Rohrbach et Zac Efron au casting, le retour de Pamela Anderson et une mention R Rated (mineurs accompagnés d’un adulte) déjà annoncée. Pourtant, à trop vouloir jouer la surenchère, le microcosme de la plage d’aujourd’hui est aussi devenu un sujet de parodie. Depuis quelques années, on ne compte plus le nombre de films qui s’amusent à reprendre la formule, à l’image de l’hilarant Son of the Beach ou des éternels remakes porno d’alerte à Malibu. Mais la palme revient tout de même à l’improbable Piranha 3DD, parodie version gros bonnets du film d’alexandre Aja. Car si le scénario est incroyablement mauvais et rarement drôle, il n’empêche qu’il met en scène un moment d’anthologie. On y voit David Hasselhoff campant son rôle culte de Mitch Buchannon, perché tout en haut d’une chaise pour sauveteurs. Alors qu’un enfant se met à crier au loin, il bondit, arrache sa veste et commence à courir vers l’eau dans un long plan filmé au ralenti. La foulée est patraque, les pectoraux plus flasques, mais le short rouge est toujours là, tout comme la musique du générique