PARCE QUE LA MODE A TOUT INTÉRÊT À JARDINER

Néanmoins, les raisons philosophiques n’expliquent pas, à elles seules, le nouveau printemps que vit la mode. « l’écologie est devenue un thème pour tous, car on est conscients désormais que la biosphère est notre limite, explique Sophie agata ambroise. mais la mode entretient depuis toujours un lien encore plus exclusif avec la nature, vu qu’elle dépend de l’industrie du textile qui est solidement ancrée à la terre. » Voilà pourquoi la recherche botanique est désormais un incontournable de l’industrie du luxe, que ce soit dans le textile (où des marques comme Stella mccartney et h&m s’engagent à trouver des solutions durables) ou la cosmétique. À laronxe, dans l’est de la France, un grandiose complexe de serres abrite des plantes spéciales dont on extrait les molécules rares et les principes actifs des soins signés chanel. dior, quant à lui, a racheté un domaine viticole entier afin de se fournir en antioxydants pour ses crèmes. car le vert est aussi un savant investissement et les propriétés terriennes permettent de varier les plaisirs, voire les investissements. en peu d’années, les maisons ont racheté toutes les parcelles de terrain sur lesquelles elles ont pu mettre la main : de Ferragamo à Roberto cavalli, en passant par le groupe Kering (François-henri pinault) et lvmh (Bernard arnault), chaque recoin du luxe possède désormais sa parcelle de vignes, où produire les bouteilles qu’on retrouve sur les étagères des meilleures caves à vin et même sur les tables des backstages des défilés. À la différence des fringues, la terre reste, elle, une valeur sûre (et comme nous l’ont appris les téléfilms de l’été, elle ne ment pas).