FAUSSES VICTIMES, VRAIS ESCROCS
Les vrais escrocs ne jouent pas dans la même catégorie. Les repérer est plus aisé. « Chez eux, le discours est plaqué, analyse Zélie. Ils n’ont aucune capacité à éprouver les symptômes qu’ils décrivent. » Leur but ? obtenir des avantages matériels, comme une indemnisation du Fgti, le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme. Fausses déclarations, faux certificats médicaux et faux témoignages à l’appui, ils essaient de se faufiler dans le système. « on s’est tous fait avoir au moins une fois », assure Antoine Casubolo Ferro, avocat de L’AFVT, l’association française des victimes de terrorisme. « Mon rôle est surtout de comprendre si la “qualité de victime” de ceux qui me contactent rentre dans les critères du Fgti. Ceux qui à Nice ont sauté la balustrade pour se sauver sont-ils des victimes ? psychologiquement, sans doute. Légalement, non », conclut-il. pour les attentats de paris et Saint-denis, une dizaine de dossiers ont éveillé les suspects du parquet, notamment aux abords du Stade de France, « où des plaintes éparpillées ont été mises en relation avec une victime blessée lors d’une explosion », confie une source proche du dossier. Il pourrait s’agir là d’une vraie victime qui a poussé ses proches, qui eux n’avaient rien subi, à faire de fausses déclarations. grâce à des vérifications systématiques, une femme de 31 ans qui réclamait dix mille euros pour avoir été blessée au doigt lors de sa fuite supposée par une fenêtre du Bataclan, où elle n’était pas, a déjà été condamnée à six mois de prison avec sursis. Une autre femme de 24 ans, qui demandait vingt mille euros pour une brûlure au bras lors d’une explosion imaginaire à la terrasse du Carillon, sera quant à elle jugée en novembre.