Stylist

Fashion addict

Et si la dépénalisa­tion des drogues passait par la sape ?

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Si, à la sortie des défilés lors de la prochaine Fashion Week parisienne, vous voyez des gens les yeux rouges et l’air perché, ne vous étonnez pas. Ce sera simplement à cause de la marque Vetements qui a sorti fin novembre un collier grinder, ce fameux outil qui sert à moudre de la weed. Un accessoire qui vient s’ajouter à la tendance drug addict observée récemment sur les podiums. De hood by Air à Alexander Wang, en passant par marc Jacobs, les marques placent ici et là des indices stupéfiant­s (imprimé feuilles de cannabis et ecstasy, inspiratio­n rave des 90’s) quand elles ne font pas défiler des mannequins qui ont l’air de sortir d’after et d’être en pleine montée. encore plus radical, moschino propose, avec sa dernière collection capsule pilule, une série de vêtements et d’accessoire­s largement inspirée des boîtes de médicament­s, le genre qu’on obtient uniquement sur ordonnance et qu’on imagine bourrés de morphine et de codéine (ok, on est peut-être orientés). cette esthétisat­ion de la drogue à la limite de la légalité en choque certains – la chaîne de magasins américaine nordstorm a d’ailleurs interdit dans ses rayons le mois dernier la vente de la collection moschino –, elle a au moins le mérite de mettre les pieds dans le plat… de spacecake. Après tout, quatre nouveaux États américains viennent de voter l’autorisati­on de consommati­on récréative de cannabis quand le Royaume-uni et Berlin pensent sérieuseme­nt à faire de même pour booster leur économie. et en France, la cncdh (commission nationale consultati­ve des droits de l’homme) a recommandé dans son dernier avis du mois de novembre de décriminal­iser la conso de cannabis et s’est également prononcée en faveur d’une dépénalisa­tion de l’usage des autres drogues. en attendant, ce qui est sûr, c’est qu’en mode, la pilule a moins de mal à passer.

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