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GREAT AGAIN

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Si l’amérique du gros Donald est en crise de mythologie, la série la plus hypée du printemps remet les dieux de la pop au centre du game.

Comment rêver encore d’amérique après le séisme trump ? depuis l’élection du milliardai­re orange, le monde traverse une éternelle gueule de bois. Le pays de tom sawyer, du magnifique Gatsby, de Bonnie, de Clyde, de ross et rachel, de tony soprano et de Carrie Bradshaw nous aurait menti ? La chute est rude mais la fiction ricaine n’a pas dit son dernier mot. La preuve avec cette série furieuse, poétique et violente qui décrit l’amérique comme l’alliage perpétuel du laid et du beau, du sacré et du profane. American Gods, c’est la rencontre de deux monstres de la pop culture. d’un côté Neil Gaiman, auteur révéré de sci-fi WTF, mixant philo new age et récits alambiqués. de l’autre Bryan Fuller, roi de la série tv divergente, du très kawaï Pushing Daisies au gorissime Hannibal. Au centre American Gods, ouvrage culte et monstrueux, devenu pour beaucoup la sainte Bible des geeks où les dieux vieillissa­nts de la mythologie classique se bastonnent avec les nouvelles divinités du monde contempora­in nommées Média, drogue ou technologi­e. Vous ne comprenez rien ? C’est normal. Ultra-violente, ultra-sexuelle (avec, chose rare à la télé, nudité masculine et érections), complèteme­nt détraquée et pourtant profonde, l’adaptation série expose l’amérique, ses mythes et son histoire dans une épopée qui explose la rétine et les neurones. saturé de couleurs criardes, de gerbes de sang, de grimaces et d’accoupleme­nts sauvages, le road trip de Mr Wednesday (beau come-back de Ian Mcshane, le redoutable patron de saloon de Deadwood), alias odin – descendu sur terre pour régler ses comptes –, et de son chauffeur/bodyguard shadow (ricky Whittle) – ex-taulard viril et mélancoliq­ue –, vire vite à l’orgie métaphysiq­ue et à l’absurde. Construite comme un labyrinthe, cette odyssée mystique mélange tout, déborde de symboles, joint le trivial au sublime avec un élan ravageur, une puissance visuelle, un sens du mystère et de la séduction qui laissent pantois. Et s’il était encore permis d’y croire ? r.c.

American Gods de Bryan Fuller et Neil Gaiman avec Ricky Whittle, Ian Mcshane, Emily Browing, Pablo Schreiber, saison 1 : 10 x 52 min., à partir du 1er mai sur Amazon Prime Video.

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