Sylvie Grumbach
Directrice de com de Visa pour l’image
Son grand-père a fondé la société de confection C.mendès qui sera développée par son frère Didier (président d'honneur de la Fédération française de la couture). Ado, elle est habillée par les fabrications maison : Patou, Givenchy… Elle est aussi la nièce de Pierre Mendès France et la soeur de Tiennot, avocat des luttes sociales.
Elle a été stagiaire pour Woolmark, a assisté à des salons de l’auto avec des fabricants de tissus pour sièges, a été attachée de presse des FMR, ces culottes en papier pour les hôpitaux et les masseurs, et s’est fait renvoyer d’un bureau d’achat parce qu’elle mettait des pantalons. Depuis, elle ne porte que ça.
C&I révèle les créateurs Emmanuelle Khanh, Issey Miyake, J-C de Castelbajac (« le Jacquemus de l’époque »). En , C&I ferme. Elle gère la presse de Valentino, dont C.mendès fabrique le prêt-à-porter.
Au Palace, elle a vécu les noces de Loulou de la Falaise et a vu Frédéric Mitterrand faire du trapèze habillé en Lana Turner, ainsi que les concerts de Prince, Gainsbourg, Bette Midler…
« En mai 1981, Fabrice, déjà malade, a chanté La Vie en rose et appelé à voter Mitterrand. Une aile du balcon s’est levée et le Palace s’est vidé des gens riches. À sa mort en 83, je me suis fâchée avec l’équipe, je n’y suis jamais retournée. »
« En trente ans, j’ai connu quatre générations de photoreporters : ceux qui ont couvert le Vietnam, ceux débutant avec la chute du mur de Berlin et couvrant Sarajevo, les reporters de hotnews et du quotidien (Van der Stockt, Terdjman, Bollendorff) et les post-printemps arabes.»
Lorsqu'elle a 4 ans, son père part vivre au Brésil pour produire du parfum. Peu après, sa mère et son frère aîné reprennent l’affaire familiale : « J’étais une petite fille bourgeoise en uniforme, je m’ennuyais avec des demoiselles au pair qui m’emmenaient visiter des monuments historiques. »
Avec l’équipe Valentino, elle découvre le club le Sept, où elle danse avec son meilleur ami Xavier de Castella (compagnon de Kenzo) et Jacques de Basher au son du DJ cubain Guy Cuevas. Elle devient très amie avec le proprio, Fabrice Emaer.
« Après le Palace, les gens me prenaient pour une droguée. Avec cette réputation mitigée, je n’arrivais pas à trouver de boulot. J’ai ouvert ce e bureau pour des clients étrangers en France. »
« On a l’image d’alain Pacadis, les décors de Garouste, mais pour moi, c'est le lieu le plus extraordinaire que j’ai connu, avec une vraie mixité où Roland Barthes ou le roi d’espagne était incognito.»
Elle a représenté presque bénévolement John Galliano de sa sortie d’école à son entrée chez Dior (« Il a dit qu’il avait survécu grâce à mes soupes ») ou propulsé Viktor & Rolf jusqu’au lancement de leur parfum : « Les jeunes créateurs me voient comme une grand-mère, ils ne savent pas ce que j’ai fait.»
Aujourd’hui, 2e Bureau s’occupe autant de mode que de culture et assure la com du Carreau du Temple, du festival Photomed et de la foire Première Vision, des jeunes créateurs Kenta Matsushige et Boris Bidjan Saberi.