Déterminisme

Votre envie n’est pas le fruit du hasard

VOUS ÊTES UNE ENFANT DES ’S

Cette année, vous n’avez été que mollement excitée par l’actualité. En revanche, la sortie du recueil de photos

That’s a Crazy One vous a provoqué un décollement de rétine de bonheur. Publié par deux anciens des kids d’astor Place, qui ont inspiré le film homonyme de Larry Clark, ce livre compile leurs clichés d’ado. Du noir et blanc, des ollies et des frontsides sur des trottoirs défoncés, des rooftops bétonnés, Justin Pierce, Harmony Korine, Chloë Sevigny… La vie, la vraie.

VOUS ÊTES UNE EMOKID

En 2011, vous restez aussi déprimée que pendant vos années lycée. Vos lectures, elles, ont heureusement évolué. Un peu. Vous avez dévoré Junkspace de l’architecte Rem Koolhaas, récit formidablement optimiste qui raconte comment l’architecture du XXE siècle se résume à la rencontre entre un Escalator et une climatisation, conçus dans un incubateur en Placoplatre, dans une ville anesthésiée. Grosse ambiance, quoi.

VOUS ÊTES UNE PARTY ANIMAL

En 2011 toujours (quelle année, dites donc), vous étiez à l’opening de la Concrete. Vous n’oublierez jamais ce dimanche matin, les deux pieds collés sur le sol de cette péniche amarrée quai de la Rapée. Ni le soleil, ni les vodkas ananas (oh ça va, c’était cool à l’époque) en guise de petit déjeuner, ni les gens qui montent et qui descendent. Et surtout, vous vous souviendrez toujours de cette impression de vivre quelque chose de fou, de complètement nouveau, bref, d’unique. Ça va pas fort, vous.

VOUS ÊTES SNOB

En 2008, quand vos copines ploucs se ruaient dans les salles de ciné pour voir

Sex and the City, vous, vous traîniez au Grand Palais pour l’expo d’art contemporain Art Paris. C’est là que vous avez découvert Barrel, oeuvre étrange signée Milène Guermont : une sorte de baril en béton polysensoriel, qui chante lorsqu’on l’effleure. Cette simplicité toute sophistiquée vous a bouleversée, et depuis vous jugez tout ce qui ressemble de près ou de loin à un cupcake.

VOUS ÊTES CHEESY

En 2002, vous aimiez l’heroic fantasy. Vous avez donc fait la queue devant un cinéma de banlieue pour manger du mauvais pop-corn en matant

Les Deux Tours, deuxième volet de la trilogie du Seigneur des anneaux de Peter Jackson. C’est en voyant Gollum se rouler par terre pour une ridicule bague en plaqué que vous avez compris que les choses les plus banales peuvent s’avérer les plus précieuses si on sait y faire attention.