Ce soir, c'est soirée solo
Célébrez votre sens de la fête avec votre meilleure party girl : vous-même.
Vous êtes votre meilleure party-girl
Il y avait Bear Grylls dans Man vs
Wild qui nous apprenait à survivre en plein désert dans une carcasse de chameau (bien vu l’astuce homestaging de recycler la peau en plaid), Antoine de Maximy de J’irai dormir chez vous qui nous montrait comment cohabiter au milieu de nulle part entourée d’une horde de fêtards sous MDMA et de jeunes filles aux tétons maquillés de fleurs au festival Burning Man (mention spéciale pour sa curiosité culinaire qui le pousse à goûter à un space cake, faudrait pas mourir bête), et puis il y a Robert Sutton, prof de psychologie à Stanford, qui propose également de vous aider à survivre dans un tout autre milieu hostile : le monde qui nous entoure, encombré de connards, comme il l’explique dans son nouveau guide The Asshole Survival Guide. Du troll au Youtubeur antisémite, en passant par le grand patron d’uber et bien évidemment Trump, on serait donc encerclés de trous du cul, de ceux qui « laissent une personne avec l’impression d’être rabaissée, sans énergie, de ne pas avoir été respectée », et dont le mauvais comportement serait aussi « viral qu’un rhume ». Et on ne vous parle même pas de votre entourage toxique qui a fini par aiguiser votre nature survivaliste et à vous pousser à adopter un mode de vie en solo – pas d’amis, pas de mec, pas de coloc’ –, cela vous a permis de vous rendre compte que vous étiez votre meilleure alliée et votre meilleur public (vous riez très fort à vos propres blagues). Même la science va dans votre sens : une étude d’un psychiatre suisse publiée en 2016 démontrait que les personnes solitaires étaient plus à même de réussir dans la vie (eh oui, vous êtes démerde, ne dépendez de personne et savez servir vos intérêts). Ne vous mettez pas pour autant en quarantaine, vous aussi avez le droit de sortir en solo tout en minimisant les interactions sociales. Stylist se propose d’être votre seul guide dans la nuit.
1/ REGARDER AILLEURS
Parce que généralement, lorsque vous vous retrouvez seule dans des lieux publics, vous vous sentez obligée de baisser les yeux et de regarder vos pompes. La parade, quand vous sortez toute seule, c’est de trouver un point d’intérêt qui va attirer l’attention, et ça sans jamais croiser le regard d’autrui ni que votre voisin ressente le besoin de taper la conversation. Parmi ces challenges : Jouez les inspectrices des travaux finis Vous avez passé votre été à vous secouer (parce que crevée ou droguée) sur le son électro de La Station-gare des Mines ? Une bonne raison en cette fin d’année d'entrer à nouveau en gare puisque le lieu a aménagé ses 600 m2 indoor (ça en fait de la distance à arpenter). On nous promet une soirée en collab’ avec La Villette Sonique le 19 octobre, et aussi la création d’un studio son, de webradio, et un espace expo d’art. Ça peut vite virer aux Journées du Patrimoine tout ça. La Station Indoor, 29, avenue de la Porte-d’aubervilliers, Paris-18e, lastation.paris
Mettez carrément le nez dedans Il n’y a pas que vos yeux que vous pouvez laisser traîner partout. À l’herbarium, bar à cocktails ouvert à tous de l’hôtel National des Arts et Métiers, ceux qui ont du pif pourront choisir leur(s) cocktail(s) selon l’odeur, puisqu’ici toutes les créations sont présentées dans des flacons-testeurs à humer. Si vous avez le nez qui coule, passez votre chemin SVP. Tous les jours de 18 hà 2 h, 243, rue Saint-martin, Paris-3e.
Admirez le paysage Avec ses 1 000 m2 de dancefloor, ses 400 m2 de rooftop et ses baies vitrées laissant apercevoir la tour Eiffel, le Terminal 7 du Parc des Expositions ouvrira ses portes en décembre pour accueillir chaque mois trois soirées électro. Autant vous dire qu’on ne vous remarquera même pas parmi les 1 200 personnes que le lieu peut accueillir. 1, place de la Porte-de-versailles, Paris-15e.
2/ PASSER DEVANT
L’avantage lorsqu’on est seule, c’est qu’on a peu de chances de se faire recaler. C’est le fameux « effet Berghain », dont les portes sont quasi infranchissables si l’on est plus de deux. Warum ? Parce qu’en solo, on sait pertinemment que vous allez consommer et pas partager votre vodka coca avec toute une bande de potes fauchés (ou radins). Sur le même principe des restos surblindés qui arrivent plus facilement à caser quelqu’un de seul qu’une bande de 4 fantastiques, votre solitude vous octroie un coupe-file naturellement. Mais pour mettre toutes les chances de votre côté :
Pariez sur la confidentialité Comme le berlinois House of Weekend situé au 12e étage d’un immeuble sur l’alexanderplatz, peu de gens pourraient se douter qu’un club se cache ici. Ouvert depuis cet été, Contrast s’est installé sous le centre commercial Dauphine à Dijon. Alors entre deux courses tardives, va chercher bonheur dans ce club électro qui fait également le grand écart entre trance et funk.
Ouvert du jeudi au samedi de minuit à 7 h, rue Bossuet, Centre Commercial Dauphine, 21000 Dijon. Misez sur l’obsolescence programmée et l’anonymat Le 824 heures investit la rue Oberkampf pendant… « 824 heures de fête sauvage et transpirante » – soit sept mois, depuis le 5 octobre jusqu’au 29 avril 2018. Un lieu éphémère où il est interdit de prendre des photos, comme au Berghain à Berlin. Résultat, sur les quatre jours d’ouverture (du mercredi au samedi), vous arriverez à vous y faufiler incognito car visiblement ce qu’il se passe au 824 heures reste au 824 heures. 114, rue Oberkampf, Paris-11e.
Intégrez un club d’initiés Qui pourrait croire que le Mikado, une discothèque pour adeptes de samba et autres sons caliente du Brésil (option chicha) le weekend, se transformait la semaine en repaire pour les disciples de Lionel Bensemoun, gourou de l’ex-baron à qui l’on doit aussi la Mano, le resto-club mexicain. Pas de com’ autour de ce Mikado, même leur Facebook fait de la rétention d’info en ne publiant que les flyers au graphisme digne d’une soirée mousse à Palavas. On balance le morceau, vous saurez. 11, rue Lallier, Paris-18e.
3/ S’OCCUPER AVEC LES MOYENS DU BORD
C’est pas parce que vous êtes en mode « me, myself and I » qu’il faut se caler sur une banquette, à faire la gueule en attendant que ça passe (chiant). Vous êtes la propre G.O. de votre soirée, et pour cela, acceptez challenges et activités diverses tel un candidat de Koh-lanta qui jouerait sa vie (dans son cas, un bol de riz et une douche chaude, moins fun). Pour rendre ce moment inoubliable :
Donnez de la voix Depuis septembre, le Boum Boum Club fait chanter la foule grâce à ses écrans géants qui affichent les paroles des chansons qui passent au fil de la soirée. Un karaoké auquel vous pourrez participer sans complexe puisqu’ici pas de micro qui passe de main en main, votre seule voix qui porte suffira. Paris est une fête.
Ouvert les vendredis et samedis de 22 hà 6 h, 37, avenue de Friedland, Paris-8e.
Jouez-la comme IAM Le One Again Club, c’est le club marseillais où avait été tourné le clip
Je danse le Mia, qui rouvre ses portes mais pas à la même adresse (pour l’instant inconnue mais on sait que ce sera dans le quartier du Vieux Port). Cependant, cela ne vous empêchera pas de rendre hommage à IAM, toute seule sans vous soucier de ce que pensent les fratés, Stan Smith aux pieds et le regard froid, scrutant la salle le trois-quarts en cuir roulé autour du bras.
Le One Again Club, quartier du Vieux-port, Marseille. Ayez la bouche pleine
Histoire de ne pas finir vraiment minable, gardez le ventre plein. À la Downtown Factory à Toulouse, vous pouvez manger de 19 h à 6 h. Rien de gastronomique, mais disons que le panier de Joels (friture de petits poissons et sauce béarnaise) accompagné d’un Bloody Mary, c’est plus tentant que des cacahuètes au pipi et de la bière chaude. Et puis vous aurez une bonne raison d’envoyer chier toute personne se sentant obligée de vous taper la discussion : « Bah tu danses pas ? Non je mange, le génie… »
Ouvert le mercredi de19hà3h, du jeudi au samedi de19hà7h ,14, boulevard Pierre-p aulriqu et ,31000 Toulouse, downtown-factory.com
4/ VOYAGER DANS L’ESPACE-TEMPS
Revival et nostalgie sont souvent les facteurs de la fête – by the way, c’est bien le fonds de commerce du film Stars 80, dont la suite sortira au cinéma le 6 décembre. Faites la fiesta comme durant vos années étudiantes (quand vous étiez une fille qui buvait du kir cassis), jouez la globe-trotteuse, ou visez carrément le futur (depuis votre canap’) : vous êtes comme Sam de la série
Code Quantum, un voyageur solitaire qui observe les énergumènes qui l’entourent. Pour ne pas que le temps ait d’impact physique sur vous :
Infiltrez les Woo Girls
Du nom de ces filles surexcitées qui gueulent à tout bout de champ « WOOO ! ». Gageons que c’est un peu pénible mais toujours drôle de les observer lors de rassemblements genrés (votre côté anthropologue), comme celui de L’arc Paris qui accueille tous les jeudis soir l’afterwork House of Dolls promettant « du champagne qui coule à flots ». WOOO ! Dès 22 h, 12, rue de Presbourg, Paris-16e, larc-paris.com Devenez membre du club des visionnaires La plateforme Thewavevr vous permet de faire la teuf comme dans le futur : c’est-à-dire chez vous et coupée du monde extérieur. Pour cela, il vous faut un casque de VR qui vous permet de vivre en live les soirées à travers la planète avec d’autres solitaires (ou agoraphobes). Soit une version augmentée de la Silent Party avec option open bar toute la nuit (votre frigo rempli de Kro). thewavevr.com Son of a Beast, c’est la toute nouvelle annexe en sous-sol du resto de gril texan The Beast Belleville, tournée vers la cuisine chinoise. Sous les luminaires-soucoupes volantes, une table rouge en longueur où l’on enchaîne toutes sortes de beignets. Pour être peinarde sans vis-à-vis, demandez la place face au mur en renfoncement. 78, boulevard de Belleville, Paris-20e, thebeast.fr
“VOUS ÊTES UN VOYAGEUR SOLITAIRE QUI OBSERVE LES ÉNERGUMÈNES QUI L’ENTOURENT”