SÉRIES DANS UN ÉTAT CRITIQUE

Cette année, les séries emblématiques des 90’s se prennent des skeuds sur Internet. Friends est considéré comme grossophobe, sexiste et

homophobe, Sex and the City est décrié pour son manque de diversité. Quant aux Simpson, ils ont récemment été mis à mal pour leur représentation raciste du personnage de l’épicier indien Apu, au point de devoir y répondre (maladroitement) dans un épisode diffusé le 8 avril dernier. Mais pourquoi tout le monde se met à post-critiquer les colosses de l’entertainment ? « Dans le contexte du mouvement #metoo, du body positive, de l’affaire Weinstein ou des débats actuels sur l’inclusivité, on se rend compte que ces séries n’ont plus rien à voir avec ce qu’on nous montre aujourd’hui à l’écran, analyse Johan Chiaramonte, rédacteur en chef de la revue ciné et pop culture Rockyrama. Mais il ne faut pas y voir de la bien-pensance : ce n’est qu’une remise en perspective des oeuvres du passé, comme ça a déjà été fait auparavant. La question principale est de savoir si on peut totalement détacher une oeuvre de son époque alors qu’elle est censée la refléter. Oui, ces séries sont drôles et culte mais ça ne suffit pas. Doit-on pour autant tout jeter à la poubelle ? Ça rejoint ce débat presque philosophique sur les artistes accusés de viols ou de harcèlement (Woody Allen, Polanski, Louis CK). Que faire de leurs oeuvres et jusqu’où placer le curseur personnel de l’acceptation ? Difficile d’y répondre. »