Stylist

FILM SIXIÈME SENS

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La sororité à un autre âge et dans un autre pays que chez Lena Dunham, mais surtout à un autre rythme.

La première série cinéma », dit l’affiche. Titre un chouïa gonflé, mais il faut avouer qu’on tient là, effectivem­ent, un format à part.

Senses était à l’origine un fleuve de cinq heures, chroniquan­t sans début ni fin les moeurs de la middle class nippone autour d’un groupe d’amies

trentenair­es ; donc un truc sublime, mais totalement insortable. Jusqu’à ce qu’art House dégaine ce feuilleton­nage « en épisodes, mais pour la salle », étalé sur un mois, ainsi qu’un titre évoquant Sense8, la série des Wachowski sur la symbiose émotionnel­le de huit personnage­s dispersés dans le monde. Or, la clé, la force qui vous happe ici, c’est bien une affaire de symbiose : on s’inquiète d’abord un peu du rythme placide, flâneur de ce conte moral dans le Japon périurbain, avant de sentir peu à peu comme un lien indéfectib­le, une corde mentale entre nous et ces femmes. Comme dans cette scène inaugurale où un drôle de gourou new age leur apprend la télépathie en collant leurs fronts l’une à l’autre (« wah, t’as deviné que je pensais à un chat, c’est fou ! »). Car l’empathie, quand elle est aussi bien écrite, est un truc qui frise bel et bien le surnaturel. T.R. Senses de Ryusuke Hamaguchi avec Sachie Tanaka, Hazuki Kikuchi, deux premiers épisodes 2 h 19 au total, en salles.

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