Cofondatrice du collectif Ferraille
Fille d’un ancien ministre du Commerce bolivien – et petite-nièce de l’ex-président René Barrientos Ortuno qui voulait la tête du Che – elle a vécu à La Paz jusqu’à ses 6 ans. En 1980, quand le dictateur sanguinaire Luis García Meza prend le pouvoir avec l’appui des narcotrafiquants et de l’ancien officier SS Klaus Barbie, son père est exfiltré par l’ambassade de France. Elle se cache avec sa mère et sa soeur pendant quelques mois avant de s’installer à Bordeaux. «Je suis passée d’une vie légère à l’austérité bordelaise, avec école chez les Dominicaines et les Jésuites, entre uniforme et confessions. Je devais me creuser pour me trouver des péchés... Mon père est parti en mission pour L’ONU en Asie et ma mère travaillait. Je traînais dans les rallyes de la bourgeoisie mais j’ai vite cessé de les fréquenter…» « J’ai rencontré Raphaël au comptoir de la salle Barbey à Bordeaux et quand j’ai voulu retrouver mon père en Bolivie, il m’a suivie. À ce moment, il fréquentait notamment l’équipe de la maison d’édition de bandes dessinées Les Requins Marteaux. On a eu l’idée de monter un festival de BD, dans une maison d’édition pour les auteur.e.s locaux.ales. » « L’idée du festival Formula Bula est venue d’une élue à la Culture de Saint-ouen et Marjane Satrapi lui a soufflé nos noms pour l’organiser. On y a exposé Sempé, Carlos Gimenez, Kim Deitch, Crumb.» « J’ai toujours bossé : j’ai été guide au centre culturel Cap Sciences, fait les vendanges pour Pessac-léognan, des inventaires de supermarché, la saisine administrative d’un notaire, distribué des flyers ou retiré à la chaîne les impuretés de savons Melvita, une marque fondée par un cousin de ma mère, aujourd’hui millionnaire. » «Après un stage à la Drac d’aquitaine pour valoriser les journées du Patrimoine, j’ai répondu à l’annonce d’une société d’événementiel et je me suis fait la main sur le festival de Jazz d’andernos et les bals estivaux à Arcachon.» « On est rentré en France avec l’envie de travailler avec nos amis Emile Bravo, Blutch, Luz, Liberatore, Thomas Ott et plein d’autres gens liés au monde de la BD. Raphaël a alors créé Ferraille, une association protéiforme qui conçoit des événements autour de la BD. » Avec Ferraille, elle a accompagné les expositions de Winshluss, BD Cul ou Blexbolex, créé Topozine, l’atelier pour enfants de la revue d’actu dessinée Topo, ou trouvé des financements pour
Resist !, la revue anti-trump créée par Françoise Mouly, la directrice artistique du New Yorker, et Nadja Spiegelman, la fille de l’auteur du culte Maus.