3 DOCUS BIEN MOULLET
Gnome étrange et méconnu de la Nouvelle Vague, Luc Moullet est, à ans, honoré par le cycle Génération documentaire (vous aussi vous avez fredonné Mylène Farmer ?) au Centre-pompidou. Le plus drôle des documentaristes français nous propose son droit de réponse aux trois pires clichés que se coltinent encore les documentaires. Ils nous apprennent des choses utiles
« Dans Barres (1984), j’ai filmé une étude approfondie sur les techniques de franchissement de tourniquet du métro. Avec même des techniques en armure, car l’objet m’évoquait un instrument de torture médiéval. C’est vaguement utile, mais ça l’est quand même un peu moins. »
Ils ne sont pas drôles
« Je n’ai rarement autant ri que devant La Vie des vers de terre dans l’humus cévenol
d’aurélie Valentin (2009), documentaire merveilleusement sérieux et détaillé sur les lombrics à la fin duquel on apprend que tout – scientifiques, expériences, enseignements biologiques – était faux. »
Ils sont bienveillants
« Dans Foix (1994), film de commande municipale, j’ai détourné le principe de publicité territoriale en prétendant avoir découvert la ville la plus ringarde de France. C’était bon enfant, mais le second degré manque à certain.e.s : vingt-trois ans plus tard, une Fuxéenne était encore assez énervée pour publier une lettre ouverte à mon endroit.» Focus Luc Moullet, en sa présence, du 9 au 11 novembre à la Cinémathèque du Documentaire, Centre-pompidou, Paris-4e. Infos : cinematheque-documentaire.org