get up Hair up
Stand up for hair rights. C’est une bonne cause, libérez vos cheveux.
Ces boucles ou frisures que vous avez mis tant d’application et d’énergie à étirer, lisser, défrisotter à coups de lisseur vous sont soudainement apparues comme le plus beau des atours ? N’en jetez plus, vous êtes en plein dans la tendance « retour à la nature » observée par bon nombre de coiffeurs, à commencer par Marisol. C’est simple, ses salons parisiens bruissent des mêmes conversations depuis la rentrée : « Faire du tri dans ses placards pour ne garder que les basiques éthiques et s’adonner à la slow life. Et cela se traduit aussi dans la façon de s’occuper de ses cheveux avec une coupe adaptée à sa nature, qui révèle qui l’on est vraiment », explique la pro. De fait, vous êtes de plus en plus nombreuses à demander un séchage naturel (exit le wavy californien, soupir de soulagement), voire à l’air libre quitte à rester un peu plus longtemps sur place. « À l’ère du #Wokeuplikethis et du #Bodypositivism catalysés par les réseaux sociaux, il s’agit en réalité d’optimiser le naturel plutôt que de se montrer au naturel, tempère Florence Bonhomme, responsable beauté chez Carlin Creative Trend Bureau. Faire comme si l’on n’avait rien fait, ce n’est pas si simple au final et cela nécessite une gestuelle maîtrisée et les produits adaptés. » En clair, une jolie coupe, des boucles pleines de rebonds, des frisures parfaitement dessinées et des reflets brillants, ça se travaille… Mais ça peut rapporter gros. Démonstration.
PASSER AU COURT
La santé de la chevelure, c’est comme parler de réchauffement climatique avec un lobbyiste de Danone. Il vaut mieux couper court.
Les pointes : puisque vous nous lisez, il y a de fortes probabilités pour que vous viviez en ville, donc dans une atmosphère polluée. « Dans ces conditions, les longueurs apparaissent vite en manque d’énergie et les pointes s’usent plus facilement, alerte Marisol. Le fait de couper moins d’un demi-centimètre tous les trois mois contribue à supprimer les fourches et à leur redonner de la force. » Une coupe courte, elle, s’entretient toutes les quatre à six semaines pour conserver une forme harmonieuse, et tous les mois si elle est dotée d’une frange.
À sec : « Si elle convient à tous les types de cheveux, la coupe à sec sera encore plus rassurante pour les cheveux frisés, fins ou longs qui craignent le coiffeur », explique l’experte. L’avantage : sans le poids de l’eau qui fausse la donne, aucune mauvaise surprise sur le résultat, ni pour le pro, ni pour la cliente. Le hic : tous ne sont pas formés à cette technique, donc mieux vaut aller dans un salon spécialisé.
La coupe des coupes : si malgré vos scrolls répétés sur Pinterest, vous ne trouvez pas l’idée de coupe qui va tout changer, misez sur la coupe universelle, adaptée à tous les types de cheveux du plus fin au plus frisé : le layered bob. En français, on l’appelle le carré dégradé mais 1/ c’est moins cool et 2/ donner cet adjectif dans un bench à un coiffeur, c’est s’exposer au risque de sortir avec la tête de Jennifer Aniston en 1996. « La longueur clavicules va à quasiment toutes les silhouette et toutes les formes de visage, assure Marisol. En créant des mèches de longueurs différentes, le dégradé est là pour donner un joli mouvement. »
Post-it mental : « Ces derniers temps, de plus en plus de filles passent au court, voire au très court. Qu’elles aient les cheveux raides, frisés ou souples, elles n’ont plus peur du résultat, elles ont juste envie de tenter un truc pour elles seules, une coupe avec laquelle elles se sentent sexy et c’est tout », Étienne Sekola, coiffeur chez David Mallett.
LA BOUCLER POUR DE BON
Pour une fois, ça ne vous fera pas de mal…
Le bon séchage : après avoir passé des années à tyranniser ses boucles pour les rendre faussement raides, l’heure est venue d’assumer leur mouvement et, mieux, de le magnifier. Le bon réflexe : miser sur un séchage naturel, 60 % au diffuseur et 40 % à l’air libre. Concrètement, séchez vos longueurs au diffuseur pas trop chaud, tête en bas, pour séparer les mèches. Les racines, elles sécheront à l’air libre de manière à conserver plus longtemps le poids de l’eau au niveau du cuir chevelu et à maîtriser le volume.
La bonne coupe : l’extra-volume, c’est la principale hantise des cheveux bouclés. Le hack, c’est la coupe d’un bon pro. « Il faut savoir adapter la longueur au type de boucles, généralement à hauteur de clavicules ou juste au-dessus de la poitrine, conseille Marisol. Le dégradé est souvent nécessaire sur quelques pièces de cheveux afin de créer une belle masse de boucles en longueurs et un côté hyper-healthy. »
Le bon entre-deux : besoin de raviver vos boucles à J+2 ? « Vaporisez une brume d’eau minérale sur les longueurs et les pointes en les froissant légèrement au creux de votre main, conseille la pro. Terminez par une noisette de crème texturisante et hydratante si vos cheveux
sont secs et répartissez le reste de produit sur le haut du crâne pour calmer les frisottis. »
Post-it mental : « Ultra-informées par les réseaux sociaux, les femmes finissent par trop en faire, accumuler les produits et les gestes de coiffage pour un résultat inverse à celui escompté. Face à cette perte de repères engendrée par le layering et le recovering, certaines comprennent qu’il est temps de revenir à l’essentiel : une bonne coupe et quelques bons produits », Florence Bonhomme.
FRISER LA PERFECTION
Et maîtriser enfin sa chevelure…
Mollo sur le low : qui dit nappy hair dit, dans 99 % des cas, cheveux secs. Dans la veine du no-poo puis du low-poo, de nombreuses filles se sont mises à se laver les cheveux avec des cleansing conditioners, des après-shampooings contenant moins de tensio-actifs agressifs. Fausse bonne idée d’après Marisol qui déplore leur aspect moins lavant et le résultat plombé et terne. Le must : un shampooing à la formule naturelle ultra-hydratant à bien rincer, puis l’application d’un sérum nourrissant sur les cheveux encore mouillés. Vous aurez le même effet, le shine en plus.
Le coiffage 100 % soin : « Un bon styling doit débuter par une bonne nutrition, assure Anna Seck, fondatrice de la marque Niir à destination des cheveux texturés. Le cheveu frisé ou crépu a besoin d’être nourri et hydraté pour avoir de jolies frisettes, à base de beurre de karité ou d’huile de brocoli, dont l’action gainante est comparable à celle des silicones. » Une autre règle : ne jamais coiffer ses cheveux à sec pour limiter l’agression et donc la casse.
Le sens du timing : « Poser un soin toute la nuit une fois par mois ne sert à rien. C’est la régularité qui paye », assure Marisol. La bonne fréquence : procéder à un bain d’huile systématique dix minutes avant chaque shampooing. Le bon mix ? Huile de ricin pour booster la pousse en racines (très peu car elle est épaisse et collante) et huile de coco sur les longueurs. Ensuite, faites un seul shampooing pour cleaner la masse sans décaper le cuir chevelu ni faire valser les lipides, quitte à malaxer puis ajouter de l’eau à deux ou trois reprises pour activer la mousse.
Post-it mental : « Le défrisage interroge de plus en plus de femmes qui ne veulent plus agresser leur cuir chevelu et leurs cheveux de façon régulière, idem pour le brushing ou le lissage. Il y a une vraie prise de conscience sur ce point, notamment par la prise de parole de femmes qui prônent un retour au naturel à travers des manifestations et des oeuvres culturelles qui traitent du sujet de façon positive », Anna Seck.
ÊTRE UNE FILLE BRILLANTE
Vous allez en mettre plein la vue.
Allez vous brosser : rien de mieux pour éliminer les résidus de poussière et de pollution, et faire gentiment glisser le sébum sur les longueurs. Oui, c’est ça qui fait briller votre chevelure. Là encore, la régularité paye (une fois par jour), ainsi que le bon outil. « Utilisez une brosse mixte avec des poils de sanglier proches de la kératine du cheveu et des picots pour bien attraper les fibres et les démêler », conseille Marisol.
Soyez cuir as folk : « D’après nos recherches, un cuir chevelu sain est à la genèse d’une chevelure saine, belle et brillante, explique Rolanda Wilkerson, experte en Scalp Health chez Head & Shoulders. Avec des pellicules par exemple, elle perdra jusqu’à 4 % de son éclat naturel. » Le bon geste : masser régulièrement son crâne avec une huile de soin afin de booster la microcirculation en racines et de favoriser la pousse d’un beau cheveu.
Arrêtez le plastique : en enrobant les cheveux à la manière d’un gloss (certes brillant mais pas hydratant), les silicones ont donné une impression de chevelure miroitante… Jusqu’à l’overdose. « Ces matières plastiques enrobent la fibre et la rendent bien glissante, ce qui semble intéressant pour les cheveux sensibilisés, mais elles ont tendance à l’étouffer à petit feu, assure la pro. Plombée, la chevelure ne bouge plus. » La bonne alternative : un shampooing naturel dénué de silicone et de SLS (ces agents moussants trop détergents) et un rinçage à l’eau froide et au vinaigre de fruit pour refermer les écailles et dissoudre les particules de calcaire qui font les cheveux ternes.
Post-it mental : « Les allégations free-from sur les emballages (sans parabène, sans sulfate et sans silicone en tête) étaient extrêmement recherchées ces cinq dernières années. Aujourd’hui, on assiste à la naissance d’un clean haircare, dans la veine de la clean beauty », Andrew Mcdougall, Global Haircare Analyst chez Mintel.