Stylist

Ici c’est Paris

La culture brasserie fait de nous ses plus fervent.e.s supporter.rice.s

- Par Déborah Malet

Depuis cinq ans, la brasserie est devenue l’équivalent de la licorne dans la Silicon Valley (comprenez un « most wanted ») et a su se réinventer à plusieurs sauces : en resto de gare comme Lazare d’éric Fréchon à la gare Saint-lazare à Paris, en repaire bobo et machine à gentrifica­tion comme la Brasserie Barbès en 2015 mais aussi en renaissant de ses cendres comme La Coupole en septembre dernier, ou encore en se faisant reprendre en main par un chef étoilé comme Jean-françois Piège, aux commandes de cette bonne vieille Poule au Pot. Alternativ­e moins guindée et moins chère aux restos « bistronomi­ques », la brasserie est historique­ment un lieu de liberté et de grosse chope, comme le rappelle l’historien de la gastronomi­e Patrick Rambourg : « Quand on pense brasserie, on pense bière. Avant sa profession­nalisation à la fin du Moyen Âge, brasser la bière était une tâche domestique réservée aux femmes. C’est au XIXE siècle que les brasseries deviendron­t réellement des lieux de restaurati­on. Au niveau de la carte, elles sont fortement influencée­s par les Alsaciens, installés à Paris après la guerre en 1870 et qui ont ouvert des brasseries (Jenny, Bofinger, Mollard, etc.). Donc on reconnaît une brasserie à son menu mettant en avant principale­ment les bières et la choucroute. Et puis aussi à la présence d’un écailler. La cuisine de brasserie est une cuisine roborative qui fait voyager à travers nos régions. Ce sont aussi des lieux de vie beaucoup moins élitistes que les cafés et restaurant­s implantés dans le Quartier latin, à Saint-germain, etc. On pouvait y fumer, s’y attarder autant qu’on voulait à table. On y donnait aussi des spectacles ! » Aujourd’hui encore, il reste pas mal de facteurs qui vont vous donner envie d’aller vous faire voir dans les brasseries parisienne­s.

Newspapers in French

Newspapers from France