Stylist

Pousser les tables

Les meilleurs restos pour faire tourner les serviettes

- Par Raphaëlle Elkrief

Depuis que vous avez passé l’âge d’aller en boîte (le jour où vous avez réalisé que les tampons à encre des videurs à l’entrée vous filaient de l’urticaire) et que vous n’avez même plus la force de groover en collants devant votre miroir en rentrant du boulot, vous devez bien vous l’avouer : ça fait une éternité que vous n’avez pas dansé. Pourtant, ce n’est pas l’envie de lancer un kuduro qui vous manque. Ça tombe bien, le nouveau truc de la restaurati­on, c’est le deux en un, où vous vous ambiancez pendant qu’on vous sert entrée/plat/dessert.

MAISON VAUBAN

Une cantine musicale ouverte par l’ancien producteur du groupe Synapson dans le quartier de Vauban, à Marseille. Ici, on ne sait jamais qui va débarquer derrière les platines (tant que c’est pas vous…) Rien de figé, beaucoup d’impro, ce qui n’est pas le cas de ce qu’on vous sert à l’assiette ni dans votre verre (le vin est chiné directemen­t chez les producteur­s du coin). Chaque premier vendredi du mois, la maison dépoussièr­e le concept des accords « mets et vin » en créant des soirées « accords mets et son ». Lobster rolls et groupes californie­ns, street-food et DJ Kheops (IAM) qui traîne souvent dans le coin. On dit ça…

109, boulevard Vauban, Marseille-6e LE PIAF

Caché.e par les épais rideaux rouges qui vous protègent du monde extérieur et anonymisé.e par les tables éclairées à la lumière des chandelles (ne poussez pas jusqu’à vous cacher derrière les banquettes), vous oserez accompagne­r de votre voix criarde fluette les envolées du pianiste. Du France Gall, du Johnny, du Aznavour, bref, une belle brochette musicale de gens qui ont passé l’arme à gauche. Allez-y mollo sur vos élans de groupie, il y a déjà du monde qui essaie de choper (le micro).

38, rue Jean Mermoz, Paris-8e, lepiaf-paris.com BALAGAN(1)

Le resto qui porte bien son nom (Bordel, en hébreu), ouvert depuis l’été 2017 déjà (on n’a pas vu le temps passer) au RDC d’un hôtel du 1er arrondisse­ment, n’a toujours pas désempli (prévoyez le coup à l’avance si vous voulez une table). L’endroit idéal pour faire péter de la story instagram : des murs (décorés par Dorothée Meilichzon), des plats (aux inspiratio­ns venues de toute la Méditerran­ée et orchestrée­s par les deux chefs israéliens Assaf Granit et Uri Navon) et surtout de l’ambiance, qui monte en flèche en fin de soirée, quand même le personnel lâche les vannes. Faites péter les youyous.

9, rue d’alger, Paris-1er, balagan-paris.com VOLUME II

Sympa en cette époque de RGPD tourmentée, la proprio des lieux qui a la main lourde sur les Insta fait des storys où elle « préserve l’anonymat des danseurs » : des images de pieds qui se dandinent, c’est cool, on dirait la vidéo de mariage de vos parents immortalis­ée par votre oncle José qui n’avait pas capté que le bouton rouge était allumé. Ici, la cuisine est du marché et depuis le juke-box en libre-service, vous pouvez choisir le prochain titre (on n’a pas dit faire main basse sur la playlist).

13, rue de Guienne, 33 000 Bordeaux

À défaut de faire tourner les serviettes, venez faire péter les assiettes chez Yaya, restaurant grec installé dans un grand loft de Saint Ouen. Des mezzés en veux-tu en voilà, des pitas à l’agneau confit, du poulpe grillé et des olives bien sûr. Pour danser le sirtaki, c’est aux « yaya partys » qu’il faut se rendre. Opa ! 8 rue de l’hippodrome, 93400 Saint-ouen, yayarestau­rant.com

FROUFROU(3)

Si vous avez pour habitude de hurler « c’est ma chanson !!! » comme une Belieber hystérique dès que vous entendez les premières notes de

Do You Love Me, époque Dirty Dancing, alors

c’est ici qu’il faut être : chez Froufrou, nouveau restaurant installé au RDC du Théâtre Édouard VII. Au moment du second service, on lance à l’arrache Spotify, les serveurs se mettent en mode karaoké entre les tables pendant que le maître des lieux orchestre tout ça (avec la fâcheuse manie de passer à la chanson suivante alors que vous étiez en pleine imitation de Céline Dion époque JJG). En revanche, vous serez gentil.lle d’enlever vos sabots avant de grimper sur les fauteuils, c’est Alexis Mabille qui s’est chargé de la déco.

Théâtre Édouard VII, 10, place Édouard VII, Paris-9e, froufrou-paris.com CHEZ OIM(4)

Après des années passées à cuisiner chez les autres comme chef à domicile, Julien Sebbag a décidé de poser son attirail une fois par semaine « chez lui » au premier étage du Bus Palladium, où il propose une cuisine méditerran­éenne servie dans des assiettes ou dans du papier kraft à même la table (sa touche perso). Au moment du dessert, vous serez probableme­nt en train de bouger vos cheveux frénétique­ment sur une playlist rock qui colle très bien au personnage et qui ne dénote pas avec le reste du lieu. Histoire d’arriver au boulot le mercredi matin avec une migraine salée. 6, rue Pierre-fontaine, Paris-9e, tous les mardis soir, chezoimpar­is.com

ROXO(5)

Après avoir accueilli tout le gratin parisien dans les années 80 (dont les 25 ans de Kate Moss, remember), les Bains-douches sont désormais un hôtel de luxe qui s’est doté depuis début novembre d’un restaurant-bar, à la carte conçue par le chef brésilien Bruno Grossi. Dès le début de la soirée, le DJ balance une playlist (pardon, la vieillesse) éclectique, du funk à l’électro et ça s’ambiance un peu partout, à côté du bar et entre les tables. Pour la jouer Cathy et David Guetta, direction le sous-sol du jeudi au samedi. Piquer une tête dans le bassin est une option (attention, on rappelle qu’il est recommandé d’attendre quelques heures histoire d’avoir digéré).

7, rue du Bourg-l'abbé, Paris-3e, lesbains-paris.com LA PETITE MAISON

Nicole, Nicole, Nicole. Ici, c’est elle qui règne en maître sur son restaurant depuis trente ans, après avoir appris le métier de son père, César, restaurate­ur star de Nice. Pas d’étoile mais la Légion d’honneur remise en 2010 par le maire de la ville, Christian Estrosi. Ça envoie de la pissaladiè­re, des poivrons grillés, des beignets de fleurs de courgette, des petits farcis, des rougets en friture et ça attire tout le gratin du showbiz en voyage sur la côte. Niveau sonore, un groupe de musiciens ambiance Gypsy Kings vous fera remuer pendant que vous finissez votre tiramisu.

11, rue Saint-françois-de-paule, 06000 Nice. ROXIE

Si vous n’avez réussi à traîner personne pour voir pour la énième foi Chicago à Mogador (votre passion honteuse pour les comédies musicales que même Mamma Mia n’a pas réussi à étriller), noyez le poisson en réservant une table chez Roxie, dernier-né du groupe Noctis, qui truste le game du gastro-festif et qui doit son petit nom au personnage de Roxie Hart (vous l’avez ?). Ici, on mange son Black Angus en matant le live band de six artistes, qui revisite les grands classiques des années 50 à nous jours (oui, il y aura du Aretha Franklin). 23, rue de Ponthieu, Paris-8e, roxie-paris.com

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