SUSAN PIVER, LE CHEMIN DE L’AMOUR
Son craft : enseignante bouddhiste, abonnée aux best-sellers du New York Times (9 au compteur, respect), elle est aussi prof de méditation et a créé le Open Heart Project, une communauté de mindfulness en ligne. Elle fait partie de l’école tibétaine, « différente de celle du zen », précise-t-elle. Rock star de son game, elle a une aura hypnotisante et donne régulièrement des conférences devant des milliers de personnes. Récemment, elle a également prodigué des conseils pour « apprendre à aimer Donald Trump (qu’elle déteste a-t-elle insisté, ndlr),
sans perdre son âme ».
Ses ouailles : des dizaines de milliers de personnes abonnées à ses vidéos sur susanpiver.com, parmi lesquelles on retrouve Garance Doré.
Son épiphanie : « Il y a vingt-cinq ans, j’étais bartender, et ma vie n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Par hasard, j’ai lu The Heart
of the Buddha, qui explique que la seule spiritualité possible est de faire l’expérience de sa propre vie. En vivant le plus pleinement possible, en ouvrant son coeur. Ça m’a bouleversée et je me suis convertie au bouddhisme. La religion n’est pas un système de croyance, ni un ensemble de dogmes, c’est un chemin. »
Ce qu’elle fait pour vous : vous aider à lâcher prise pour mieux vous connecter au monde et augmenter votre don de compassion. « Je lisais une interview du fondateur de Twitter, qui racontait qu’il avait fait une retraite méditative pour hacker sa conscience. C’est une façon d’appréhender la méditation à rebours. La méditation n’est pas un chemin pour aller quelque part, avec un but précis : c’est plutôt une découverte vers l’inconnu. C’est elle qui va vous hacker, qui va vous amener ailleurs. »
Sa mission : « J’essaye de rendre la pratique accessible au plus grand nombre, grâce à des conférences et des groupes de méditation spécifiques en fonction des besoins de chacun (il y a des groupes pour jeunes mères, par exemple, qui mêlent méditation, lecture et débat, ndlr). Je milite aussi pour plus d'inclusivité : en Occident, lorsque vous allez en cours de méditation bouddhiste ou de yoga, la plupart des gens sont blancs. J’essaye de former plus de professeur.e.s d’origines différentes et plus de membres de la communauté LGBTQIA+. »
Son obsession : « La méditation n’est pas un life hack. En Occident, cette science est vue comme une technique pour réduire votre taux de cortisol, faire baisser votre pression sanguine et vous transformer en meilleur manager. Sauf que le coeur de l’expérience est une transformation spirituelle : cela va vous rendre plus authentique mais aussi plus vulnérable. C’est parfois agréable, parfois c’est très dur. Les techniques New Age, comme l’utilisation de cristaux ou la conversation avec les esprits, ont pour but de vous aider à transcender le moment présent pour vous transporter vers un endroit sans douleur. Or, le premier état dans lequel vous met la méditation est une sorte de mélancolie. »
Son life hack : « Nous sommes constamment en train de travailler sur nous-mêmes, de nous sentir incomplet.ète.s, incapables. N’envisagez pas la méditation ou le wellness comme “un projet à accomplir” pour modifier votre personnalité. Arrêtez les challenges ! Vivez avec vous, entièrement, en accord avec vos côtés brillants et vos défauts. Comme lorsque vous vivez avec quelqu’un que vous aimez. »