3. TROP INADAPTÉ À SON ENVIRONNEMENT
« Il y a une période où les designers ont cru bon de domestiquer le mobilier extérieur, par exemple en imaginant des fauteuils “bulle” suspendus (la Bubble Chair d’eero Aarnio en 1968) qui font penser à un hamac ou encore le mobilier gonflable qui évoque les bouées de plage », rappelle Sara Guedj. Effectivement, le mobilier gonflable est devenu un cas d’école. Popularisé par
Blow, le premier fauteuil en la matière a été édité en série dès 1967 par le trio milanais De Pas, D’urbino et Lomazzi et a connu un succès éclair. Un design radical en guise d’« hymne à l’éphémère » comme le soulignaient ses créateurs mais qui n’a pas empêché Ikea de s’engouffrer dans la brèche. Dans les années 80, est commercialisé via l’enseigne le A.I.R.
Sofa. L’idée du siècle s’est avérée un gros flop comme l’affirmait le directeur du design d’ikea Marcus Engman lors des Democratic Design Days à Sydney l’année dernière : « Il fallait remplir le canapé d’air à l’aide d’un sèche-cheveux, c’était le côté facile, car nous partions du principe que presque toutes les maisons du monde avaient des sèche-cheveux. » Sauf que la notice ne précisait pas que c’était à l’air froid, du coup au contact de l’air chaud le plastique a fondu. Problemos numéro 2, le grincement émis par le canapé à chaque mouvement et ajoutez à cela d’autres facteurs comme les griffes d’un chat, une clope baladeuse, etc. Et vous obteniez un A.I.R. qui se dégonfle. En 1969, le réalisateur Gérard Oury avait déjà entrevu le problème majeur de cette tendance qui ne manquait pas d’air dans son film Le Cerveau, où le fauteuil Blow tombe à plat à cause d’un cigare écrasé sur l’accoudoir…