POURQUOI BEAU REGARD FAIT-IL SON CINÉMA ?

Lieu germanopratin hybride à la fois ciné-bar-resto, l’héritage cinéphile de Beau Regard est plus que revendiqué.

*Place Saint-germain-des-près, Paris-6e.

Saint-germain : comment redonner un coup de jeune à un quartier emblématique de Paris qui sent de plus en plus la naphtaline ? Pour Arnaud Frisch (Silencio, Wanderlust, Joséphine…), en collaboration avec Alexandra et David Henochsberg

(Ad Vitam et Etoile Cinémas), cela passe par la réunion du mythique cinéma de Saint-germain-des-près et d'une ancienne brasserie. Mais les cinoches, ce n’est pas ce qui manque dans le quartier. Ils remontent alors l’histoire de ce lieu, et piochent dans son passé. Car avant d’être un cinéma, le lieu était un café-théâtre qui s’appelait le Bilboquet. Le résultat aujourd’hui : un lieu multidisciplinaire où l’on mange un tarama truffé et boit un Beau Regard (rhum Baccardi cuatro, infusion de lapsang souchong, mezcal, ginger, sel), avant de s’endormir moins con, puisqu’on aura pu mater un film, assister à un concert ou encore à une rencontre.

Beauregard : inutile de faire appel à une flopée de pubard.e.s inspiré.e.s, le nom Beau Regard était déjà sous leurs yeux.

En 1988, le Saint-germain décide de rendre hommage au producteur Georges de Beauregard en rebaptisant sa salle de son nom et en l’affichant en toutes lettres sur son fronton. Tout comme les lieux, le parcours du bonhomme a connu plusieurs virages : Marseillais d’origine, il est entré dans la Résistance durant la seconde guerre mondiale, avant de devenir journaliste puis producteur de ciné. Cléo de 5 à 7 de Varda, Le Mépris de Godard, Beauregard est indissociable de la Nouvelle Vague. En 1984, il sera couronné d’un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Écran total : la carte du restaurant est signée Mathieu Pacaud (Apicius, Divellec...), l’identité graphique est créée par l’agence Be-pôles tandis que la déco a été réalisée par le Studio KO, derrière notamment le musée Saint Laurent à Marrakech. Derrière la sobriété de Beau Regard, un détail qui tue : l’écran coulissant derrière lequel se trouve une salle secrète où seront organisés des soirées et autres événements privés.