VOUS ALLEZ ENFIN CONNAÎTRE LA VRAIE ODEUR DE LA MONTAGNE 1
Les stations de ski sont sur la pente descendante, mais pas de panique, il existe des alternatives au planter de bâton.
Fini les remontées mécaniques du haut desquelles on chantait à tue-tête «Quand te reverrai-jeeee, pays merveilleuuuuux ? ». Pur produit de la société des loisirs développée durant les Trente Glorieuses, les « vacances au ski », et plus généralement sa pratique, sont aussi victimes de l’inévitable réchauffement climatique. Le tout-schuss tend à du tout-cuit. Selon les chercheur.euse.s de l’école polytechnique fédérale de Zurich, si on continue à ce rythme-là, les émissions de CO2 feront fondre comme neige au soleil 90% de la couche de glace des Alpes d’ici la fin du siècle… Les conséquences ne se sont pas fait attendre, puisque 169 stations ont déjà fermé depuis 1951, principalement à cause des problèmes économiques engendrés par cette absence de poudreuse. Ajoutez à cela le coût élevé de cette pratique (logement, matériels, forfaits), et les jeunes se font aussi rares sur les pistes de ski qu’à un concert de Madonna en 2020. Pas de quoi décourager certain.e.s acteur.rice.s du secteur touristique qui n’y voient pas de problèmes mais que des solutions. Tour de table des activités «hors pistes» pour connaître l’autre versant de la montagne.
LEVER LES YEUX AU CIEL
C’est à Saint-martin-d’uriage, au pied de la station de Chamrousse, que le chef Christophe Aribert a ouvert son hôtel-restaurant éco-responsable La Maison Aribert. Sur le papier, le lieu coche toutes les cases de la destination « instagrammable » (on se tape le front avec la main). Mais en grattant un peu la surface, c’est tout un réel art de vivre qui est promu ici. Amoureux de la nature et grand sportif, le chef, avec son équipe, propose toutes sortes d’activités « sur mesure » : ski de randonnée ou à pied avec un.e guide,
circuits à vélo, découverte des lacs et forêts alentours, etc. Mais surtout, on vous met des étoiles dans les yeux à défaut de paillettes avec les soirées de l’observatoire du Trièves à Gresse-en-vercors, qui propose les 17, 19, 24 et 26 février « une lecture du ciel et observation au moyen de télescopes ». Rise and shine. Maison Aribert: 280, allée du Jeune Bayard, 38410 Uriage-les-bains, maisonaribert.com Infos Observatoire du Trièves: astrieves.org
2 DONNER UN COUP DE Main
Parmi vos bonnes résolutions 2020, juste après « se désabonner du compte instagram d’arielle Dombasle (trop chronophage) », vous avez noté « se sortir les doigts du c** ». Et quoi de mieux que le woofing ? Cela consiste à prêter main-forte bénévolement à des agriculteur.rice.s en échange du couvert et du gîte. Sur le site Wwoof, on trouve ce mois-ci, par exemple, un séjour dédié à la cueillette sauvage à la ferme bio des Infusions des Aiguilles d’arves à Saint-jean-d’arves (Savoie). Attention, ça grimpe, 14 plantes sont cueillies manuellement en sauvage entre 1 200 m et 2 000 m d’altitude. Toujours en Savoie, entre les stations de Tignes et Val d’isère, la Chèvrerie de Villarenger vous initiera à la traie en alpage de ses 35 chèvres, et ce, matin et soir. Parce que vous pensiez vous reposer les doigts de pieds en éventail ? wwoof.fr
3 S’INTÉRESSER AUX NOUVELLES CRÉATIONS ARCHITECTURALES
Saviez-vous que Charlotte Perriand avait des origines savoyardes (incroyable) et que Méribel héberge un chalet qu’elle a construit en 1961, classé monument historique depuis 2016 ? Moins « show off » que la Cité radieuse à Marseille de ce bon vieux misogyne de Le Corbusier, le « chalet de Perriand » comme on l’appelle, ne fait que 40 m2 mais concentre tout L’ADN de la designer : ouvert sur la nature (« Tiens, mais ce serait pas la Dent de Burgin ?) et empruntant l’esthétique japonaise (cloisons coulissantes, tatamis). Dommage que le chalet ne soit pas ouvert au public, c’est une propriété privée familiale… On peut néanmoins se rabattre – si tant est qu’on a les bourses pleines (financièrement parlant) – sur Le Coucou, nouvel hôtel conçu par le designer du moment Pierre Yovanovitch, qui a eu la délicatesse de ne pas se prendre les pieds dans les clichés montagnards. On apprécie la finesse du mobilier en bois et les imprimés à carreaux discrets. Et que dire de cette coupole ! De quoi satisfaire vos envies d’« archi-porn » en altitude. Le Coucou: 464, route du Belvédère, 73550 Les Allues Méribel, lecoucoumeribel.com
4 OPTER POUR LE HORS-SAISON
La montagne, ça vous gagne aussi au printemps ! Pour se mettre en jambes, quoi de mieux que le sentier de grande randonnée 10, aka GR10 pour les intimes, et long de… 1015 km ? Partant de Hendaye et ayant pour point culminant la Hourquette d’ossoue (2734 m d’altitude), ce sentier traverse la chaîne des Pyrénées d’ouest en est. Pour commencer votre starter pack de randonneur.euse, on vous propose d’y aller mollo en partant du village de Saint-etienne-de-baïgorry pour grimper sur les crêtes de l’iparla (c’est déjà pas mal). C’est aussi dans ce village que vous pourrez élire votre point de chute, à l’hôtel Arcé. Ouvert entre Pâques et novembre, il se distingue par son architecture typiquement basque, son calme religieux et son emplacement au bord de la Nive des Aldudes (à partir de mars, vous pouvez vous initier à la pêche à la truite). Hôtel Arcé : route du col d’ispéguy, 64430 Saint-etienne-de-baïgorry, hotel-arce.com Pour checker les périodes d’ouverture des hébergements du GR 10: gr10.fr
5 S’INITIER AU MARAUDAGE
Depuis 2016, le Grand Massif, qui regroupe les stations Samoëns, Flaine, Les Carroz, Morillon et Sixt-fer-à-cheval, est devenu le premier domaine skiable au monde certifié Green Globe, marquant ainsi sa volonté de s’inscrire dans un développement durable. Ça se manifeste comment ? Par une valorisation des activités et animations « nature » comme le « maraudage » pour partir à la découverte de la faune et de la flore locales avec un.e animateur.rice de l’observatoire des espaces naturels de Haute-savoie. Collapsologues et survivalistes, vous pouvez aussi opter pour un stage de survie organisé par un.e guide certifié.e. Grand-massif.com