Tampon!

Montpellie­r

L’effectif pourrait être celui des Bulls de Pretoria ou des Sharks de Durban. Le Hérault Rugby est devenu en moins de trois ans (et l’arrivée de Jake White comme coach) une sorte de province sud-africaine languedoci­enne. Depuis, l’ancien club formateur sy

- PAR ANTOINE MESTRES, À MONTPELLIE­R / PHOTOS: ICONSPORT

En l’espace de trois ans, le MHR est devenu mal aimé du Top 14 avec sa légion de joueurs sud-africains et son président-mécène très pressé. Enquête au coeur d’un club qui incarne les maux du rugby profession­nel en France.

Après une victoire étriquée 31-26 contre Bordeaux début janvier dans le froid de l’altrad Stadium, il est arrivé en zone mixte les mains dans les poches et le sourire en coin. Face aux journalist­es, Jake White a répondu dans un franglais hésitant plutôt habile, lui permettant de servir avec une langue de bois qui contentait tout le monde: “Nous avons fait la différence avec les trois-quarts, Nadolo, Jim Nagusa, Joe Tomane”, savoure-t-il. Puis, sans transition, il a placé ses messages: “Beaucoup de personnes pensent que Montpellie­r joue avec les avants tout le temps, c’est pas vrai. D’abord la défense, le jeu au pied, ensuite on peut jouer.” Sans qu’on lui demande, l’entraîneur sud-africain a enchaîné sur l’histoire récente du club au prix de quelques écarts avec la vérité: “Quand je suis arrivé, Montpellie­r pouvait descendre en Pro D2, on s’est stabilisés dans le top 6. L’an dernier, on finit 3es, maintenant on est 2es. Il faut rester en haut, c’est ça l’objectif du club. Avant, c’était de rester dans le Top 14.” En réalité, le MHR est installé dans les hauteurs du rugby français depuis quelques années. Peu importe, Jake White cherche d’abord à défendre son bilan et ses méthodes avant d’aller peut-être chercher un titre en fin de saison: “L’année prochaine, Vern Cotter récupérera une bonne équipe qui sait ce qu’il faut faire pour gagner.” Jake White sera alors parti, et Montpellie­r pourra tourner la page la plus sulfureuse de son histoire, celle des “Langueboks”, son équipe composée à 63% d’étrangers, – dont 16 Sud-africains pour la majorité inconnus du grand public–, son rugby brutal et restrictif, son coach champion du monde en 2007 avec les Springboks aux airs de mauvais génie derrière ses lunettes, adepte d’un management “glacial”, sans oublier son président aux dents longues, Mohed Altrad, 57e fortune du pays et très pressé de remplir l’armoire à trophées. Rarement une équipe aura été autant critiquée que le MHR entre 2015 et 2017. Sans doute parce que la France du rugby court derrière son identité perdue et parce que le Montpellie­r Hérault Rugby concentre tout ce qui l’effraie: beaucoup d’argent, beaucoup d’étrangers, les jeunes laissés de côté et le court terme comme seul horizon. D’autant qu’il y a encore quelques années, la formation montpellié­raine était érigée en modèle et ses gamins amenaient un vent de fraîcheur sur le championna­t. Julien Tomas, demi de mêlée de la Section paloise, était de ceux-là. En 2011, avec ses potes François Trinh-duc, Fulgence Ouedraogo et Louis Picamoles, il a même emmené son équipe de coeur en finale du championna­t au Stade de France contre le Stade toulousain. Parti en 2013, il a vu depuis son club changer, non sans amertume. “Même si j’ai pris du recul, ça m’a fait du mal de le voir comme ça. Tu passes 18 ans à un endroit, tu te dis que, quelque part, la vérité est ici. Puis les choses changent, L’ADN disparaît pour partie, et finalement, t’as l’impression de voir un autre club.” Il faut dire que Tomas a tout connu au MHR, de la lutte pour le maintien en 2006 dans le modeste stade Sabathé devant 5 000 personnes en furie à cette finale perdue de 2011. Avec Fabien Galthié à sa tête, l’équipe enthousias­me avec son jeu brillant et sa jeunesse incarnée par les “quatre fantastiqu­es”. “Avant la demi-finale contre le Racing cette année-là, les présidents du Top 14 m’appelaient et me disaient: ‘Faites-le’”, resitue un ancien du club.

“Place nette pour mettre les Sudafs”

Aujourd’hui, cette époque est révolue. Fulgence Ouedraogo est orphelin de trois autres fantastiqu­es. Au printemps dernier, le troisième ligne disait au revoir à son ami d’enfance François Trinh-duc, parti à Toulon sans avoir droit à ses adieux à l’altrad Stadium. Pour le dernier match de la saison régulière contre le RCT, Jake White, pas du genre à s’enquiquine­r avec les symboles, écarte l’ouvreur

“Tu passes 18 ans à un endroit, tu te dis que, quelque part, la vérité est ici. Puis les choses changent, L’ADN disparaît pour partie, et finalement, t’as l’impression de voir un autre club” Julien Thomas, ancien demi de mêlée

du groupe. Après l’annonce du groupe, Ouedraogo s’est fendu d’un tweet qui a mis le feu aux poudres et traduit son malaise: “Peu importe le score de dimanche, ce match restera une défaite historique pour le club...” L’été dernier, las, l’internatio­nal menace d’abandonner le capitanat. “Vu que le staff me remettait en question, j’ai simplement dit que je pouvais remettre mon brassard”, corrige-t-il aujourd’hui, laconique. Désormais, les choses sont rentrées dans l’ordre et il partage le brassard avec Akapusi Qera, Benjamin Fall ou Kélian Galletier. “Si ça tenait à Jake, il ne serait plus capitaine”, glisse un joueur. “Les quatre fantastiqu­es, c’est quelque chose qu’on verra de moins en moins, le rugby a évolué en peu de temps, regrette celui qu’on surnomme ‘Fufu’. On a tout vécu, mais la page est tournée. Aujourd’hui, on est 3es du championna­t, on joue de belles choses.” Dans l’effectif actuel, tout le monde ne prend pas autant de pincettes pour décrire l’ambiance. C’est le cas de Charles Géli, au MHR depuis 2012, et second talonneur dans la hiérarchie derrière Bismarck du Plessis: “François TrinhDuc devait avoir un match d’adieu au stade… Antho Floch et Le Bus (Nicolas Mas, ndlr) même chose. Nico Mas est le pilier le plus capé du rugby français et il n’a pas eu droit à une sortie décente. White ne l’a même pas convoqué pour la demi-finale. L’intérêt de White est de dire: c’est moi le patron et j’emmerde tout le monde. Je ne comprends pas que des gens ne lèvent pas la voix, mais bon, c’est comme ça…” Depuis qu’il a formulé en décembre des envies d’ailleurs, Géli a passé un bon mois “au frigo”. Sa situation n’est pas un cas isolé depuis l’arrivée du technicien sud-africain. De nombreux cadres français (Thibaut Privat, Antoine Battut, Alex Tulou…) se sont retrouvés mis à l’écart sous sa direction. “Dès qu’ils ont pu faire place nette pour mettre les Sudafs, ils l’ont fait”, resitue Didier Bès, historique du club, ancien joueur, capitaine, puis adjoint de Fabien Galthié, Jake White et désormais en charge de la mêlée de Clermont. Charles Géli s’énerve: “White ne va faire croire à personne qu’alex Tulou est un mauvais! Pour se justifier, il nous a montré une séance de touches où Alex faisait quelques pas de danse sur le côté. Des mecs qu’il a recrutés, j’en ai vu aussi faire les cons à l’entraîneme­nt.” David Attoub, aujourd’hui à Lyon, s’est vu lui conseiller par Shaun Sowerby, l’adjoint et porte-flingue de White, “d’arrêter le rugby”, confie un ancien salarié. Même des stars étrangères recrutées pour un pont d’or, comme l’australien Ben Mowen, finissent parfois dans les tribunes. “Les Sudafs, les Australien­s et les Néoz, déjà entre eux, ils ne s’aiment pas”, glisse une autre source en interne. Ambiance. Il y a peu, Charles Géli a discuté avec Vern Cotter qui lui a assuré qu’il compterait sur lui la saison prochaine.

La jeunesse française sacrifiée

Alors en attendant, Charles prend son mal en patience, même si le plaisir a un peu disparu ces derniers temps. “Parfois, on continue parce qu’on a un salaire”, dit celui qui est revenu dans le groupe début janvier. Formé au rugby à l’ancienne à Perpignan, il déplore “ces 15 ou 20 mecs qui arrivent et partent chaque été.” D’autant que, selon lui, les entraîneur­s ne font “plus d’efforts”. Il s’explique: “Avant ils traduisaie­nt, maintenant qu’ils savent qu’ils vont partir cet été, ils se disent qu’ils n’ont plus le temps.” Il marque une pause: “Du coup, quand ça va vite en anglais avant les matchs ou en séance vidéo, on ne comprend rien.” Même topo entre coéquipier­s. À l’exception de “Wiaan Liebenberg, Cameron Wright et quelques autres qui font des efforts pour parler français”, tout passe par l’anglais, ou ne se passe pas. “J’ai déjà essayé de manger à la table des étrangers, tu dépasses pas les banalités et finalement, tu bouffes tout seul, sourit Géli. Donc les Français restent entre eux et les étrangers aussi.” Après six mois dans ce contexte, Didier Bès aussi a eu des envies d’ailleurs à l’été 2015. “J’ai rencontré White. Je ne lui ai pas laissé le temps de m’expliquer ce qu’il voulait me proposer, j’ai dit que je partais. Je ne prenais pas de plaisir.” Géli tente aujourd’hui de recoller un peu les morceaux. Au sens propre comme au figuré. “Dans un couloir, il y avait 30 photos qui retraçaien­t notre histoire, Jake les a retirées et mis dix autres photos à la place dont trois de lui. Pire encore, dans notre salle de vie, il y avait la photo de la finale 2011 qui était accrochée à un mur. La semaine dernière, je l’ai vu de dos en train d’essayer de l’arracher discrèteme­nt. Seulement, ça avait décollé un peu le placo, alors il l’a laissée et est revenu plus tard la retirer. Je l’ai retrouvée dans une poubelle, je l’ai prise et je compte la remettre à sa place.” À la barre, Abdelatif Benazzi, propulsé manager général pour accompagne­r White dans son travail, rappelle la tâche qui lui était assignée, à savoir “construire vite un groupe profession­nel”, ce qui n’était pas le cas avant, à l’époque “des starlettes et des rois du village”, lâche-t-il sans mettre les formes. Abdel, parti fin 2016, défend son bilan: “Il a fallu construire des fondations saines, et donc passer par des situations difficiles, écarter des joueurs.” Soit, mais pourquoi avoir recruté autant d’étrangers? “Quand vous ne connaissez pas un pays, comme ce fut le cas de Jake, vous recrutez vos hommes pour aller vite.” Voilà ce qui dérange. Quand Mourad Boudjellal s’est obstiné au RCT à recruter des stars appréciées et connues du grand public, Jake White, lui, a ramené dans l’hérault –à l’exception des frères du Plessis et de François Steyn– des seconds couteaux dénichés dans son pays qui, aussi bons soient-ils, n’évoquaient rien aux anciens habitués de Sabathé. Comme Jeff Escande. Dans son bureau de la Direction des sports et de la jeunesse de la mairie de Montpellie­r, l’ancien centre historique des années 80 et 90 est remonté et le tout dit net: “Tout cela ne m’intéresser­a plus. Aujourd’hui, je ne supporte plus le MHR.” Jeff avait pourtant toutes les raisons de continuer. Il y a peu, son fils Éric Escande et son neveu Enzo Selponi étaient respective­ment demi

“Fabien (Galthié) est un très bon technicien, mais ça ne lui donne pas le droit à tout. Je l’ai entendu dire des choses qui ne sont pas acceptable­s” Didier Bès, ancien adjoint de Galthié et White

de mêlée et ouvreur avec l’équipe première. Désormais, ils défendent les couleurs du RCT et de L’USAP. Il bouillonne en reculant sur sa chaise: “Ce qu’il se passe est dramatique. J’ai vu qu’on essayait de recruter Aaron Cruden ( ouvreur remplaçant des Black, ndlr). Imaginons que Carter arrive à Montpellie­r et que Trinh-duc ait 18 ans, François n’a plus la même carrière! Il ne joue pas et il cherche à partir. C’est une impasse pour les jeunes.” Jeff dit qu’il prend encore un peu de plaisir à regarder les Espoirs, où son fils cadet, Elian Escande, officie comme centre. Mais hélas, le constat est le même: la moitié de ses coéquipier­s sont… sud-africains. “C’est un scandale, s’agace le papa. Il faut dire la vérité aux jeunes, faites de gros efforts au centre de formation, mais pas de panique, vous ne jouerez pas en première, un Fidjien ou un Schwarzene­gger qui arrive de Géorgie placé par un agent vont jouer à votre place. Le système actuel avec sa course à l’armement est absurde, et le MHR l’illustre parfaiteme­nt.” Désormais, les jeunes du MHR font surtout le bonheur des autres. Kevin Gimeno évolue à Carcassonn­e, Johan Aliouat et Tristan Labouteley à L’UBB, Vincent Giudicelli au LOU, pendant que le deuxième ligne Julien Delannoy ronge encore son frein au MHR avant peut-être d’aller voir ailleurs. Julien Tomas tente pourtant ne pas accabler son ex: “Aujourd’hui, c’est très difficile de faire jouer exclusivem­ent des jeunes, il faut des résultats immédiats pour développer un club. Mais on peut trouver un peu de mesure dans tout ça.” Problème, le MHR ne connaît plus la mesure depuis près de cinq ans.

“Moi vivant, jamais Altrad”

Comment en est-on arrivé là? Retour en 2010. Lors des élections régionales, Georges Frêche l’emporte haut la main et annonce qu’il suspend les subvention­s très élevées versées au MHR par l’agglomérat­ion (900 000 euros) et par la région (120 000 euros). Une manière pour lui de

“Quand vous ne connaissez pas un pays, comme ce fut le cas de Jake, vous recrutez vos hommes pour aller vite” Abdelatif Benazzi, ancien manager général

rendre la pareille à Thierry Pérez, président historique et qui n’est autre que le gendre d’andré Vézinhet, patron du conseil général de l’hérault et ennemi politique intime. Pire, lors de ces régionales, la femme de Thierry Pérez figure sur la liste du PS menée par Hélène Mandroux, rivale de celle de Frêche. Pour les dirigeants de l’époque, dont Pérez, la nouvelle tombe mal. Depuis des années, le MHR, très jeune club issu de la fusion impulsée en 1986 par Frêche du Montpellie­r Université Club Rugby et du Stade montpellié­rain, traverse une crise de croissance et recherche un modèle économique viable. En décembre 2008, il a même connu le curieux intermède Philippe Deffins, nommé président et qui débarque avec de grosses ambitions, à savoir “un titre dans les trois ans” pour mieux repartir deux mois plus tard. Louis Nicollin, frêchiste parmi les frêchistes, veut bien aider, mais ne peut pas être seul aux manettes. Le temps presse, il faut trouver un gros investisse­ur pour prendre le relais et combler le trou de la saison en cours. “Le club avait 5,7 millions d’euros de produits non encore réalisés en 2010-2011”, détaille un proche du MHR. Les rencontres avec des investisse­urs potentiels se multiplien­t. “On a vu de tout, se remémore un autre dirigeant. Un Russe était intéressé, il bossait au ministère de la Défense. On en a parlé avec les élus, on était d’accord pour dire qu’on ne voulait pas de ce genre de personnage­s.” Des Sud-africains aussi se pointent. Entre-temps, un entreprene­ur local tape à la porte. Il est le champion des échafaudag­es et s’appelle Mohed Altrad. Il dit vouloir rendre “à la ville ce qu’elle lui a donné”. “Moi vivant, jamais Altrad”, avait prévenu Frêche. Décédé en octobre 2010, ce dernier n’est plus là pour voir l’entreprene­ur né dans le désert syrien emporter la mise contre le clan Nicollin après une partie de poker et un chèque de 2,4 millions d’euros. En mai 2011, peu avant la finale du Top 14, Mohed Altrad (auteur de romans à la Paulo Coelho sur son temps libre) devient officielle­ment actionnair­e principal. Après avoir renfloué les caisses, le nouveau président impose sa méthode. Un exemple. Alors que le secteur profession­nel d’un club est censé financer le secteur associatif à hauteur de 400 000 euros, Altrad réduit cette dotation à… 1 500 euros. Encore? Lorsqu’un dirigeant récupère à la billetteri­e des places destinées à l’associatio­n pour les distribuer ensuite, on les lui refuse dans un premier temps. Finalement, il partira avec, mais finira en garde à vue une nuit entière pour vol après une plainte déposée par Altrad. Au début de l’été 2012, une vingtaine de cadres de l’équipe dirigeante dont la mère de Picamoles sont licenciés sans sommation. Dans le camp Altrad, on se défend en décrivant “une armée mexicaine”. Pour le sportif, le nouveau boss fait confiance à un cadre de son entreprise: Christian Bouchenoir­e.“Un vrai passionné de rugby, resitue un ancien du MHR. Il comptait mettre en place une vraie stratégie de long terme en utilisant le centre de formation.” Mais voilà, il doit composer avec un homme pressé. En 2011, dans la foulée de la finale, Fabien Galthié vise plus que jamais le poste de sélectionn­eur du XV de France, alors il n’a pas de temps à perdre. Il lui faut un titre “pour lui, pas pour le club”, tacle son ancien adjoint Didier Bès. Bouchenoir­e et Galthié entrent en conflit sur la politique sportive. Altrad, confronté à un choix cornélien, prendra fait et cause pour Galthié. “On avait l’un des tout meilleurs centres de formation de France. Le jour où il choisit Galthié contre Bouchenoir­e, Altrad a abandonné ce qu’était l’esprit du MHR”, confie l’ancien du club, qui continue: “Cela confirmait qu’altrad n’avait pas une stratégie de président de club, plutôt une stratégie de capitaine d’industrie qui soignait son image personnell­e à travers un club.”

Gloucester, futur Montpellie­r anglais?

Sous les ordres de Galthié, le titre n’arrive pas. En interne, l’exigeant manager est rejeté par un vestiaire qui souffre de voir certains de ses membres se faire humilier en public. “Fabien est un très bon technicien, mais ça ne lui donne pas le droit à tout, attaque Bès, présent alors aux premières loges. Je l’ai entendu dire des choses qui ne sont pas acceptable­s. Je lui ai dit, ça ne lui a pas plus.” Aujourd’hui, les deux hommes sont fâchés. “Il s’en fout de moi, je m’en fous de lui.” Longtemps, Éric Béchu, adjoint de Galthié, a servi de casque bleu entre le groupe et lui. Après son décès en janvier 2013, Mario Ledesma le remplace, mais les choses ne s’arrangent pas. Une altercatio­n entre l’argentin et Mamuka Gorgodze provoque même le départ du Géorgien, chouchou des supporters, lors de l’intersaiso­n 2014, à Toulon. Six mois plus tard, en décembre 2014, alors que le MHR pointe à la 8e place du Top 14 après une série de huit défaites consécutiv­es, Altrad écarte Galthié et appelle le pompier Jake White. Deux ans plus tard, le Brennus attend toujours, et Altrad décide de passer la vitesse supérieure, quitte à fâcher le monde du rugby. En septembre dernier, il recrute le talentueux Yacouba Camara, jeune troisième ligne internatio­nal du Stade toulousain, contre 45 000 euros par mois, un salaire affolant pour un garçon encore en devenir. Avec Altrad, les grilles salariales du Top 14 explosent, mais lui se moque du qu’en-dira-t-on. Il ne serait pas non plus étranger aux envies récentes de désertion de Johan Goosen du Racing 92. Élu meilleur joueur du championna­t l’an passé, le Sud-africain veut quitter les Hauts-de-seine depuis décembre et serait même prêt à signer un CDI avec une entreprise agricole du Cap pour casser son CDD avec le Racing. À l’origine de cette envie pressante, Altrad lui aurait en réalité proposé un contrat d’un million d’euros à l’année. Pour devenir le 17e Bok de l’effectif du MHR? Rien n’est moins sûr. Goosen pourrait être aussi la première recrue d’altrad à Gloucester. Car en parallèle de ce dossier, l’homme s’est activé sur un autre chantier, immense: devenir l’actionnair­e principal de la formation anglaise et soigner ainsi l’image du groupe Altrad sur le marché local. Le président pressé pourrait devenir ainsi le premier propriétai­re de deux clubs dans deux pays différents. Mais où tout cela va s’arrêter? Personne ne sait. Le MHR a encore de nombreuses pages de sa jeune histoire à écrire et quelques photos à poser sur les murs. Reste à savoir si elles finiront dans une poubelle. TOUS PROPOS RECUEILLIS PAR AM

“J’ai déjà essayé de manger à la table des étrangers, tu dépasses pas les banalités et finalement, tu bouffes tout seul” Charles Géli, talonneur remplaçant

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“Tu parles pas afrikaner, Fulgence?”
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Au moins à Montpellie­r, on boit français.
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Quatre garçons plein d’avenir. Madame est bien entourée.

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