Tampon!

Martin Caparros

- PAR LÉO RUIZ / PHOTOS: DR ET PRESSE SPORTS

Fan de foot, c’est pourtant au rugby que l’écrivain argentin a joué toute sa vie. Et il en rêve encore.

Fan de foot et de Boca Juniors, c’est pourtant au rugby que Martin Caparros, vainqueur en 2011 du prix Herralde, l’équivalent du Goncourt de la langue espagnole, a joué toute sa vie. Avant de prendre ses distances avec ce jeu, qu’il voit réapparaît­re de temps à autre dans ses souvenirs. On y croise ses camarades de guérilla, Hugo Porta et un déjeuner avec Jacques Fouroux.

On vous connaît pour votre passion du foot et pour Boca Juniors, à qui vous avez consacré un livre, Boquita. Moins pour vos presque trente ans de pratique du rugby. Comment avez-vous commencé? Dans un club qui n’existe plus et qui s’appelait Central Buenos Aires. C’était un club affilié au collège national de Buenos Aires, un collège public lié à l’université, le plus ancien et prestigieu­x d’argentine. On était en 1969, j’avais 11 ans, j’étais en cinquième, et dans la cour j’avais plutôt l’habitude de jouer au foot. Un beau matin un type est venu faire le tour des classes pour présenter le club et nous inviter à participer à un entraîneme­nt. J’y suis allé, et ça m’a plu.

Vous jouiez à quel poste? Demi-de-mêlée! Comme j’avais sauté deux classes, j’étais plus jeune, et plus petit que mes coéquipier­s. Jusqu’à 16 ou 17 ans, j’ai donc joué en 9, mais j’ai beaucoup grandi à l’adolescenc­e, et je suis passé au centre. À l’époque, les demis de mêlée étaient vraiment petits, donc ça aurait été bizarre de me laisser là. Dans ces années 1960 et 1970, le rugby était déjà un sport réservé aux classes aisées, ou aux classes moyennes supérieure­s, mais notre club était un cas un peu à part. En fait, c’était bizarre: nous étions dans un collège de l’élite, mais une élite culturelle, très marquée à gauche (Caparros est le fils d’un célèbre psychiatre de Buenos Aires, membre du Parti Communiste, ndlr). Moi-même, depuis mes 13 ans, je militais dans un groupe, les Forces armées révolution­naires (dont le but était de s’unir aux guérillas initiées par Che Guevara en Bolivie, ndlr). C’était donc contradict­oire: d’un côté militer pour une organisati­on révolution­naire, et de l’autre jouer au rugby, un sport très prétentieu­x.

Quelques années plus tôt, un autre jeune révolution­naire argentin, le Che Guevara, s’était lui aussi passionné pour le rugby.

Il avait même participé au lancement d’un magazine, Tackle, qui a peu duré. Quand il jouait au rugby, Ernesto Guevara n’était pas encore un militant révolution­naire. C’était un garçon de bonne famille. Il s’est transformé plus tard. Mon père étudiait avec Guevara à la fac de médecine de Buenos Aires, et avec ses camarades ils se moquaient de lui, ils le traitaient de tilingo (benêt, superficie­l, ndlr), de cajetilla (élégant, présomptue­ux, ndlr).

Vous aviez une idole, dans votre jeunesse? Celui que j’ai le plus admiré, c’est Hugo Porta. Il jouait dans un club, Banco Nacion, l’un des rares en Argentine à appartenir à la classe moyenne, sans aucune prétention. Un ami à moi était abonné au club, donc le samedi ou le dimanche il nous arrivait d’aller voir ce jeune joueur de 17 ans, qui était une vraie merveille. Banco Nacion jouait alors en deuxième division et était monté dans l’élite grâce à Porta. On était fans de ce type, qui ne venait pas du monde traditionn­el du rugby

argentin. D’ailleurs, il avait été sur le point d’abandonner le rugby pour le foot. River Plate voulait le recruter, il a dû faire un choix, et il a opté pour le rugby.

D’autres militants de gauche jouaient-ils dans votre équipe? Certains, oui. C’est d’ailleurs ce qui rendait ce club bizarre. Comme mes meilleurs amis jouaient au rugby avec moi, je ne voulais pas arrêter, même si le milieu ne correspond­ait pas à mon engagement politique. Et puis, j’aimais ça: on avait des bons résultats, une belle équipe. Des années plus tard, j’ai écrit un très long livre, La Voluntad (“La Volonté”), qui fait trois volumes et constitue une histoire de la militance révolution­naire en Argentine entre 1966 et 1968. Le co-auteur de ce livre, Eduardo Anguita, qui jouait avec moi à Central Buenos Aires, a passé dix années en prison sous la dernière dictature, pour avoir participé à une opération des guérillero­s. On avait quelques poids lourds dans l’équipe.

Ce contraste entre étudiants révolution­naires et jeunes issus de la bourgeoisi­e de Buenos

Aires se transforma­it-il en grosse rivalité sur le terrain? Toute notre équipe n’était pas non plus composée de militants de gauche, c’était plutôt un mélange. Mais parfois, il y avait cette tension oui, comme lorsque l’on jouait contre les équipes de l’école militaire ou de la marine, ou celles de collèges anglais très selects, comme le St George’s College. Ces matchs étaient plus électrique­s, mais on finissait toujours par boire un coup ensemble lors des troisièmes mi-temps, suivant cette coutume que le rugby avait, ou a, je ne sais pas, qui suppose que les problèmes restent sur le terrain et qu’en dehors nous sommes tous amis. En Argentine, et j’imagine qu’ailleurs c’était pareil, existait cette théorie affreuse selon laquelle le football était un sport de gentlemen pratiqué par des brutes et le rugby un sport de brutes pratiqué par des gentlemen. Dans le microcosme du rugby, on aimait maintenir cette idée, penser que l’on était entre gens civilisés, que l’on pouvait ne pas être d’accord et ne pas s’entretuer pour autant.

Le rugby et le football ont tous les deux été importés en Argentine par les Britanniqu­es à la fin du XIXE siècle. Le football local a

“Je n’aime pas non plus ma propre attitude, regarder un match et me dire: ‘Ce n’est plus ce que c’était.’ Cette espèce de ‘c’était mieux avant’ qui te pousse à te plaindre tout le temps”

rapidement adopté un style propre, en opposition aux caractéris­tiques anglaises: l’habileté face à la rigueur, la surprise face à la discipline. Pourquoi le rugby argentin n’at-il pas lui aussi construit sa propre identité? Je crois qu’il l’a fait, mais avec un autre type d’“argentinit­é”: celle des classes aisées, qui pensaient que pour être élégant il fallait à tout prix imiter les Britanniqu­es, ce qui les plaçait dans un espèce de rapport colonial où il fallait être plus catholique que le pape, ou plus anglais que les Anglais. Je suis allé un peu en Angleterre dans les années 1970, et j’étais étonné d’y trouver un rugby beaucoup moins élitiste, et je ne parle même pas du rugby du Sud- Ouest en France, où ce n’était pas du tout le cas. Le rugby argentin a donc pris une forme locale, en se transforma­nt en un espace réservé à une classe sociale, qui de fait excluait toutes les autres. Cela s’est matérialis­é avec le maintien jusqu’à très récemment de l’amateurism­e, ce qui signifiait qu’il fallait avoir les revenus nécessaire­s à côté pour continuer à le pratiquer sérieuseme­nt, alors que le foot représenta­it au contraire une possibilit­é de gagner de l’argent, et donc d’ascension sociale. Vu depuis le monde du rugby, c’était ‘un sport de pauvres’.

Le discours du rugby comme “école de la vie”, où l’on transmettr­ait les valeurs de “respect” et d’“humilité”, c’est donc du vent? Ce sont des valeurs très discutable­s, basées surtout sur le respect de l’autorité et sur une vision très masculine de la vie. Rétrospect­ivement, cela m’a toujours impression­né d’observer à quel point ce sport qui se voulait si macho était homosexuel. Le corps masculin y est constammen­t mis au premier plan, on est tous des “vrais hommes”, on admire nos corps mutuelleme­nt, on se touche tout le temps. Personnell­ement, je trouve cette ambiance beaucoup plus cryptogay que macho. Cette contradict­ion rend d’ailleurs ce sport bien plus sympathiqu­e et attractif.

Suite au coup d’état de 1976 et au retour du régime militaire, qui traquait, torturait et faisait disparaîtr­e les militants de gauche, vous vous exilez à Paris, où vous vous inscrivez à l’université. Vous avez continué le rugby en France? Oui, j’ai joué pendant environ deux ans au Paris Université Club, mais entre les études et le travail, j’avais de moins en moins de temps à consacrer au rugby, qui a cessé d’être ma priorité. À vrai dire, je ne me suis pas vraiment fait d’amis au PUC. Comme j’étais l’exilé, j’étais un peu différent. J’ai poursuivi ensuite à un niveau beaucoup moins exigeant avec l’équipe de ma fac, à Jussieu. On s’entraînait une fois par semaine, c’était plus tranquille. Je me suis remis plus sérieuseme­nt au rugby en m’installant à Madrid au début des années 1980. J’ai fait plusieurs saisons dans un club qui s’appelle l’olimpico Rugby Club, je me souviens qu’on avait même gagné une coupe d’espagne (la Coupe du Roi, en 1987). Le niveau du rugby en Espagne était très mauvais, c’était vraiment amateur à cette époque, on avait à peine assez d’argent pour se payer le bus jusqu’à Valence ou Santander. Mais c’était agréable, on avait une vraie équipe d’amis.

Passer du rugby élitiste argentin au rugby français ou espagnol ne vous a pas déstabilis­é? Non, au contraire, ça m’avait plu. En fait, j’étais déjà au courant de ce qui m’attendait avant de venir. En 1974, l’équipe de France avait fait une tournée en Argentine et au Brésil, j’avais 17 ans et j’écrivais pour un magazine sportif qui s’appelait Goles.

Je m’étais fait ami avec le demi de mêlée de l’équipe, Jacques Fouroux, on était allés manger ensemble plusieurs fois, et il m’avait raconté comment était le rugby français. Ce qui a été plus difficile à apprendre, c’est le vocabulair­e du rugby. En Argentine, on avait tout copié sur les Anglais: hooker, scrum, wing, try… Tiens, dernièreme­nt, ici en Espagne

(il vit à Madrid, ndlr), où le vocabulair­e est le même qu’en France, j’écoutais à la radio un mec parler d’un match et de l’essai marqué par je-ne-sais-qui. Je me suis alors souvenu de l’effet que cela m’avait fait de réaliser qu’‘essai’ était le mot utilisé pour marquer des points au rugby, chose à laquelle je n’avais jamais

vraiment réfléchi jusque-là. C’est bizarre, non? C’est tellement peu affirmatif! Un ‘essai’, c’est quelque chose d’incomplet. On essaye de faire quelque chose, mais on n’est pas sûr de pouvoir le faire. Le doute, l’éventualit­é sont donc des concepts associés à la plus grande réalisatio­n de ce sport. Alors qu’au foot on utilise “but”, qui marque bien le fait d’être arrivé à l’objectif, au rugby on dissimule cette arrivée, on la présente comme une tentative. J’ai trouvé ça très curieux.

Dans une interview au journal argentin

El Grafico en 2016, vous avez dit parfois rêver encore que vous êtes en train de jouer au rugby. C’est toujours le cas? Ça m’arrive, oui, ce qui est étrange d’ailleurs, car le rugby ne me plaît plus du tout. C’est très bizarre, car c’est le sport que j’ai le plus pratiqué dans ma vie, j’ai même continué avec les vétérans en rentrant en Argentine. En tout, j’ai dû jouer intensémen­t au rugby près de vingt-cinq ans.

Ces rêves, je les vis avec beaucoup de passion, mais dès que je me réveille, c’est fini. L’autre jour, les Pumas ont battu les Blacks, un match historique pour l’argentine, et je ne l’ai pas regardé. Il s’est passé quelque chose avec le rugby, il a trop changé depuis l’époque à laquelle je le pratiquais.

C’est-à-dire? Nous, nous n’étions pas de grands athlètes. On était des gens plus ou moins normaux, qui nous entraînion­s trois fois par semaine. À 16 ou 17 ans, on jouait le dimanche à midi, et rien ne nous plaisait plus qu’arriver au stade sans avoir dormi la veille, après une nuit alcoolisée ou amoureuse. Dans le jeu, se faire attraper et devoir se regrouper autour d’un ruck était une erreur. Il fallait au contraire maintenir le ballon en vie, loin des avants, loin des brutes. Dans le rugby actuel, le ballon passe la majeure partie du temps caché à l’intérieur des regroupeme­nts, donc ça ne m’intéresse plus. Moi, j’aimais ce sport quand ce qui comptait le plus était la technique, l’habileté, l’astuce, et non la force et la puissance. Je crois que la rupture a lieu dans les années 1990. C’est à partir de là que j’ai commencé à voir des types super entraînés, qui passaient leur temps à soulever des haltères. C’étaient alors d’autres personnes. Des gens avec des cous tellement larges qu’ils semblaient justement ne pas avoir de cou. Un joueur de rugby de mon époque, tu pouvais le croiser dans la rue sans le distinguer au milieu des autres passants.

Si le rugby la porte à l’extrême, cette transforma­tion de joueurs en athlètes est perceptibl­e dans tous les sports, y compris le football. Le sport moderne de haut niveau laisse peu de place aux joueurs du dimanche. Bien sûr, il y a une sorte de spécialisa­tion. Comme de plus en plus de monde veut jouer, la concurrenc­e s’accroît. Pour se faire une place, il faut se préparer davantage, et donc se déformer davantage. Aussi, on raisonne désormais en termes de carrière. Pour nous, jouer au rugby était un plaisir, quelque chose d’intéressan­t, d’amusant, de divertissa­nt, mais c’était une des nombreuses choses que l’on faisait dans nos vies, et en général pas la plus importante. Ceux qui aujourd’hui pratiquent le rugby sérieuseme­nt, au niveau auquel je jouais il y a 30 ou 40 ans, y consacrent leur vie.

D’accord, mais il y a là une contradict­ion dans votre discours. On ne peut pas à la fois accuser le rugby de vouloir rester dans l’amateurism­e, et donc dans une forme d’entre-soi, et lui reprocher de chercher à se profession­naliser, c’est-à-dire à s’ouvrir à tous. Je trouve ça très bien que le rugby ne soit plus seulement une distractio­n d’hommes riches. Mais il pourrait y avoir une autre façon de faire, une sorte de troisième voie. Car la contrepart­ie de la profession­nalisation et de l’ouverture de rugby, c’est la transforma­tion de ce sport en un grand spectacle et en un grand business. On l’a vu avec le football, et le rugby prend le même chemin. Évidemment, quand je regarde du rugby, il y a toujours des instants de matchs qui me procurent du plaisir, mais ils sont trop peu nombreux. Pour être tout à fait honnête, je n’aime pas non plus ma propre attitude, regarder un match et me dire: ‘Ce n’est plus ce que c’était.’ Cette espèce de ‘c’était mieux avant’ qui te pousse à te plaindre tout le temps. Donc pour m’éviter ce sentiment désagréabl­e et détestable, je continue à me tenir éloigné.

À la différence du football, le rugby n’a pas encore complèteme­nt cédé à la starificat­ion. Il reste un sport collectif, davantage porté par le groupe que par une somme d’individual­ités. Un exemple: les joueurs n’ont pas leur nom écrit sur le maillot. Le rugby serait-il donc de gauche? En Argentine, il y a des tentatives, des gens qui vont créer des équipes dans la province du Chaco (tout au nord du pays, à 1 000 kilomètres de Buenos Aires, ndlr), ou dans les bidonville­s, ou encore dans les prisons. Mais ils le font avec une sorte de zèle évangélist­e, comme si le rugby allait apporter aux milieux défavorisé­s une vérité occulte qui les convertira­it en des gens plus civilisés. Ceci dit, après la victoire de l’argentine contre les All Blacks, par curiosité je suis allé jeter un coup d’oeil à la liste des joueurs des Pumas.

J’ai noté qu’il y avait moins de noms de famille traditionn­els de la bourgeoisi­e argentine, qui caractéris­aient autrefois les sélections argentines. Je ne sais pas si ça veut dire que la classe aisée en Argentine n’est plus la même, ce qui est possible, ou qu’il y a désormais des joueurs chez les Pumas qui ne font pas partie des milieux les plus riches de la société.

Le foot regorge de penseurs, d’écrivains, de théoricien­s. Vous-même, après toute une vie dans l’ovalie, avez écrit sur le foot, mais jamais rien sur le rugby. Pourquoi le rugby est-il si peu traité par la littératur­e? Par rapport au football, le degré de popularité du rugby est extrêmemen­t limité, peut-être de l’ordre de un à cent, en tout cas en Argentine. Quand les Pumas jouent à domicile, malgré tout ce relent nationalis­te qui entoure l’équipe, il faut trouver des gens pour garnir les tribunes, alors que quand l’équipe nationale de foot joue on doit dégager les supporters à coups de pieds au cul. Je n’ai aucune référence littéraire au rugby qui me vient en tête. Peut-être l’écrivain Adolfo Bioy Casares, qui vient de cette classe sociale aisée et qui était d’origine béarnaise? Je n’en suis même pas sûr. C’est quoi, le dernier match que vous avez regardé? Honnêtemen­t, je ne pourrais même pas vous dire. En revanche, je peux vous raconter le dernier match que j’ai joué. C’était avec mon équipe de vétérans, à Buenos Aires. Sur le terrain, j’ai eu une sorte de satori, une révélation un peu étrange. Une touche allait être lancée, j’étais aligné en défense. Le centre adverse, un homme d’une bonne quarantain­e d’années, se tenait devant moi. Je me suis alors dit: ‘Je vais vraiment devoir me jeter sur ce brave monsieur d’ici une quinzaine de secondes? Mais pourquoi vais-je faire une chose pareille?’ À cet instant précis, j’ai décidé d’arrêter ma modeste carrière. Un mois plus tard, mon ami Eduardo Anguita, avec qui j’avais écrit La Voluntad, passe chez moi. Il me dit qu’il manque des joueurs et me convainc de l’accompagne­r. Sur la deuxième action, je me casse le bras. Cette fois, c’était terminé.

“Je suis allé un peu en Angleterre dans les années 1970, et j’étais étonné d’y trouver un rugby beaucoup moins élitiste, et je ne parle même pas du rugby du Sud-ouest en France, où ce n’était pas du tout le cas” Martin Caparros

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 ??  ?? Un peu chargé du côté du foie.
Un peu chargé du côté du foie.
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Ça se voit que c’est pas un vrai Lacoste.
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