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Neil ou Elle
Réflexion méta sur la jeunesse de l’auteur star Neil Gaiman ? Ode à la beauté alien d’Elle Fanning ? Le très camp How to Talk to Girls at Parties marche dans les deux sens.
En 1977, Neil Gaiman n’avait pas encore écrit Sandman, ni American
Gods, et n’était donc pas devenu l’un des hérauts geek les plus influents de la planète, se contentant de jouer avec ses copains dans un groupe de punk-rock. Muni de ce minuscule indice biographique, le spectateur de How to
Talk to Girls at Parties ( HTTTGAP) n’a besoin que de trente secondes pour comprendre que le lad boutonneux qui sirote ici ses premières pintes en écoutant les Damned est une version rétrospectivement fantasmée de Gaiman himself. Ce que confirmera un épilogue méta, suffisamment révérencieux pour qu’on comprenne qu’on ne peut désormais plus adapter un de ses bouquins sans souligner que c’est un immense événement. Même dans le cas, comme ici, d’une petite rom-com intergalactique gentiment zinzin… Le film raconte la rencontre du futur auteur star avec une bande d’E.T. azimutés habillés en combis latex, et son coup de foudre pour une jolie rebelle (Elle Fanning) qui veut en savoir plus sur cet étonnant concept, « The Punk ». C’est la petite hallu du film : l’extraordinaire mise en valeur de son actrice diaphane, un instantané de son émancipation du cocon teenage, en même temps qu’une manière de désigner littéralement sa beauté comme extra-terrestre – personne n’avait filmé comme John Cameron Mitchell son étonnant et adorable cou de girafe. Toujours à deux doigts de virer à la partouze visuelle éreintante, le film parvient à faire coaguler, l’espace de quelques scènes en apesanteur, la mythologie SF rigolote inventée par Gaiman et l’hymne à son héroïne, tout en traçant un parallèle pop et houblonné entre l’Angleterre des Sex Pistols et celle du Brexit. « England’s dreaming », beuglait Johnny
Rotten. HTTTGAP rappelle que le rêve continue.