AGNÈS B

Créatrice, galeriste, productrice, mécène, Agnes B nous rend visite sur le Techniboat. Il est 22H00, la fête bat son plein, on s’installe à l’avant du bateau.

–D’où arrivez-vous ?

Je sors juste de la projection de Twin Peaks ! J’aime beaucoup le Festival, où je retrouve beaucoup d’amis cinéastes et producteurs… J’étais déjà là pour le 60e anniversaire, j’avais même fait le smoking de Gilles Jacob. Cannes, pour moi, c’est aussi le festival de la boutique Agnès B qui ne désemplit pas. C’est la montée des marches en robes de couturiers. C’est le passage du temps sur les visages, comme celui de Polanski, avec son regard magnifique. Et puis à Cannes, il faut faire un choix : venir pour soi ou pour soutenir quelqu’un qui a besoin de votre présence.

– Elle est comment, cette 70e édition ?

Comme dit Bob Dylan, « the riding time of conformism ». Je trouve que le Festival, comme l’époque, s’est assagi. Il n’y a pas si longtemps, la Ciccolina nous montrait ses seins et on faisait des courses folles pour aller d’une fête à l’autre, dans des endroits improbables.

– Quelle est pour vous la tendance du moment ?

De Londres à Tokyo, je pense qu’on est aujourd’hui plus dans l’être que dans le paraître. C’est pas trop tôt ! Chez moi, la patte d’eph’ revient, j’en avais marre des pantalons ultra serrés.

– L’esprit français, pour vous, c’est…

Je suis née à Versailles et j’ai reçu une éducation très classique, française et bourgeoise… Je crois que l’esprit français, c’est l’élégance et la bonne éducation.

– Si le président de la République vous appelle et vous propose un poste d’ambassadrice, vous acceptez ?

Je n’ai pas besoin d’être nommée ambassadrice, je le suis déjà ! Je suis une amie de mon pays et je porte une certaine forme d’esprit français partout où je vais. J’adore la musique live et je soutiens de nombreux artistes. C’est ma façon de communiquer. Cannes, comme la France, c’est d’abord un endroit de partage.