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Eux et Orson Welles

Privé du film inédit de Welles par Netflix, Cannes se rattrape avec un docu de l’historien dandy Mark Cousins. Et le Don Quichotte de Terry Gilliam, concrétisa­tion d’un vieux fantasme wellesien… Orson superstar !

- Frédéric Foubert

Il y a Sorrentino et Cuaron, bien sûr, mais le cinéaste le plus regretté cette année à Cannes est un géant mort il y a 33 ans. Interdit de Croisette pour cause de guerre France / Netflix,

The Other Side of the Wind, le projet maudit d’Orson Welles tourné au début des 70’s et enfin achevé grâce à Reed Hastings, se dévoilera donc en streaming, à la maison, d’ici quelques semaines. Dépités, les wellesiens les plus endurcis s’étaient donnés rendez-vous hier à la projection des

Yeux d’Orson Welles, signé Mark Cousins (l’auteur de la somme fleuve

The Story of Film). Plus qu’un énième docu sur le réalisateu­r de Falstaff, c’est une sorte d’essai poétique, une lettre à Orson à la première personne, bourré de belles intuitions esthétique­s et de documents de première main (Cousins a eu accès à des centaines de croquis et peintures de Welles), même si un rien précieux. Une coïncidenc­e cinéphile magnifique (ou une preuve du talent des programmat­eurs) se niche dans le dernier plan : l’image d’éoliennes espagnoles, évoquant les moulins à vent de Don Quichotte et rappelant que Welles, longtemps avant Terry Gilliam, avait lui aussi tenté d’adapter Cervantes et s’était perdu « in la Mancha ». The Other Side of the Wind, L’homme qui tua Don Quichotte… Très bientôt, la réponse à cette brûlante question : les films inachevés gagnent-t-ils à le rester ?

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CANNES CLASSICS

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