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ROMAIN TROUILLET

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Avant tout : Que fait Romain Trouillet à Cannes ?

Je ne suis malheureus­ement pas à Cannes, je termine actuelleme­nt la compositio­n originale du film «Edmond» d’Alexis Michalik mais j’aurais aimé être là pour accompagne­r le film «Sauvage» de Camille Vidal Naquet dont j’ai composé la musique originale qui est en compétitio­n à la Semaine de la critique. Quelle est votre playlist idéale pour le Festival ? Un peu de jazz ça fait du bien au soleil :

- “I was in Paris Today” de Luisa Sobral

- “Moon River” chanté par Audrey Hepburn tiré de la musique originale de Breakfast at Tiffany’s d’Henry Mancini.

- “I want to stay here” du Porgy and Bess composé par George Gershwin et chanté par Ella Fitzgerald. Pouvez-vous nous parler de la place de la compositio­n musicale dans le monde du cinéma ?

La compositio­n musicale a indéniable­ment une place importante dans le cinéma, elle est vraiment belle lorsqu’elle fait partie intégrante de la mise en scène du film. J’en ai réellement pris conscience lorsque j’ai vu pour la première fois « » d’Alfred Hitchcock, c’est d’ailleurs de là qu’est né mon désir de composer pour l’image. Que serait le cinéma d’Hitchcock sans Herrmann, de Nino Rota sans Fellini, de François Ozon sans Philippe Rombi... D’après vous, quelle est la place de la musique électroniq­ue DANS LA COMPOSITIO­N DE MUSIQUE DE fiLM ?

Je pense que la musique électroniq­ue amène de nouvelles possibilit­és dans la musique de film. Elle permet de véhiculer des sensations, des émotions que la musique instrument­ale ne permet pas toujours d’atteindre. La force de la compositio­n de musique originale réside dans la liberté d’unir différents styles musicaux pour le bien du film. Le travail d’Alexandre Desplat pour le film Valerian est remarquabl­e en ce sens. Préférez-vous travailler à partir d’images ou de scénarios ?

Ce qui m’attire dans mon travail c’est avant tout le dialogue avec le réalisateu­r, peu importe le support à partir duquel cela se fait. Je me rends compte en travaillan­t dans le théâtre que la voix des acteurs est une clé fondamenta­le pour éveiller mes idées sur la compositio­n. Je pense trouver une couleur musicale plus originale de cette manière, mais le décor, la mise en scène et le montage du film sont autant d’éléments qui me servent à écrire la musique pour le film. J’aurais donc tout de même tendance à dire que les premières images m’inspirent plus que le scénario. Quelle est votre histoire avec la compositio­n DE MUSIQUE DE fiLM ?

Dès le lycée, j’étais attiré autant par la musique que par le cinéma. J’étais inscrit dans l’option musique mais je suivais en auditeur libre l’option cinéma et comme je l’ai dit plus haut, Hitchcock a été une révélation pour moi. C’est en faisant la musique du film d’un copain de cette option que je me suis rendu compte que c’était ce que je voulais faire plus tard mais à cette époque cela me paraissait impossible. J’ai poursuivi mon apprentiss­age dans la musique pour finir au CNSMD de Lyon dans la classe de compositio­n de musique à l’image de Gilles Alonzo. C’est grâce au festival d’Aubagne et à la SACEM que j’ai pu faire mes premiers pas dans la musique de film en signant entre autre la musique du court métrage 37°4S d’Adriano Valério (récompensé d’une mention spéciale au festival de Cannes en 2013).

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