Technikart

« JE SUIS OUT ! »

À BIENTÔT 50 ANS, L’AUSTRALIEN­NE LA PLUS SEXY DE TOUS LES TEMPS (EX AEQUO AVEC CROCODILE DUNDEE), SORT GOLDEN, UN ALBUM DE « COUNTRY AND DANCE » CAPABLE D’ENVOYER LE PLUS VIRIL DES COWBOYS SUR LE DANCEFLOOR. ON DIT « YEAH » ?

-

En plus de trente ans de carrière, Kylie Minogue a vendu 80 millions de disques. Son secret ?

Un suave timbre voilé mais également un profond enthousias­me pour tout ce qu’elle entreprend. Sur la pochette de son petit dernier, Golden, la presque-quinqua (elle soufflera ses 50 bougies le 28 mai) s’affiche en chemise western et jupe toujours courte, toujours aussi radieuse. Nous ayant donné rendez-vous au Ritz en pleine fashion-week, elle vient de se changer et a opté pour une tenue virginale. Car oui, la Kylie se change avant chaque interview.

« Dancing », le premier single tiré de l’album, parle autant du dancefloor que de la mort. C’est un peu anxiogène comme sujet, non ?

Kylie Minogue : Ah ah ! On peut dire ça, oui. Les paroles ont plusieurs niveaux de significat­ion. Au premier couplet, cela exprime une évidence : personne n’a envie d’être seul et abandonné. Donc c’est une sorte de conseil : « Allez-y, sortez pour rencontrer du monde. » Dans le deuxième couplet, j’y parle de danse, du sentiment de bonheur et de joie que cela procure. C’est vraiment un moment de partage et de félicité. Mais à la fin de la chanson, qui est une sorte de symbolique sur la fin de la vie, je veux aller danser pour toujours. C’est un peu une parabole parallèle à celle du début : personne ne veut être malheureux chez soi. Je ne voulais absolument pas amener de mélancolie, mais plutôt une philosophi­e de vie.

Qu’est-ce qui vous a donné envie physiqueme­nt de danser pour la première fois ?

J’avais 8 ans, c’était ABBA ou la comédie musicale Grease, j’adorais les deux. À cette époque, je puisais beaucoup dans la collection de mon papa pour écouter des disques : les Beatles, Donna Summer, Bonnie Tyler, et aussi quelques groupes australien­s, Skyhooks (un truc glam), Sherbet (un truc pop-soul). C’était du pop-rock je dirais. Tout ça, c’était vraiment la première partie de ma vie. Il y avait les Jackson 5 également.

Et quand vous étiez teenager ?

Alors là, Prince, Madonna, Michael Jackson, Whitney Houston ont pris le relais ! Aujourd’hui lorsque j’entends un morceau de Steve Winwood, Phil Collins, U2 ou INXS, ça me file des frissons. Mais celui dont j’étais complèteme­nt dingue, pour lequel j’avais vraiment une attirance physique, c’était Prince.

Vous aimez le dancefloor donc.

Oui, mais je suis en train de réaliser que je me suis un peu calmée. Il y a quelques années encore, je n’aurais pas hésité, j’aurais répondu à ton invitation pour aller danser jusqu’au bout de la nuit. Mais aujourd’hui, pour être tout à fait honnête, je vais plutôt sortir pour dîner, et peut-être qu’à un moment, s’il y a de la musique, alors oui, dans ce cas, je vais danser. Ce qui est très différent. Je ne sais même plus quels sont les meilleurs clubs branchés pour sortir ! Je suis out ! (Rires)

Vous sentez-vous seule parfois ?

Oui, c’est d’ailleurs l’une de mes grandes peurs dans la vie, cette solitude. C’est quelque chose qui m’effraie et j’essaye de ne pas y penser.

Vous êtes allée à Nashville pour enregistre­r ce disque. Pourquoi ?

Nous l’avons enregistré entre Londres, Los Angeles et Nashville, mais on ne retiendra que cette dernière ville parce qu’elle a donné la couleur à l’album. Je ne suis pas une chanteuse country, je ne pouvais pas soudain me transforme­r en cowgirl. J’ai écrit trois chansons à Nashville à proprement parler : « Dancing », « Golden » et « Sincerely Yours ». C’était la première fois que j’y allais, et j’y ai découvert que c’était la destinatio­n favorite de toutes les célibatair­es, ce que j’étais alors. Ça a déteint un peu dans les textes. Ma rupture (avec l’acteur de télé Joshua Sasse, ndlr) était encore fraîche, assez en tout cas pour que cela me donne envie de m’exprimer là-dessus.

Dans « One Last Kiss » par exemple ?

Oui, sans doute, évidemment, intéressan­t comme analyse… (Elle sourit) Il y a ce sentiment de nostalgie qui s’en dégage, mon esprit pense aux jours heureux envolés. C’est très country dans la thématique : « Puisque l’on ne va sans doute pas se revoir avant longtemps, alors offre-moi un dernier baiser » … C’est une chanson que les gens vont évidemment remarquer, car cela parle de reconstruc­tion aussi. Vous auriez enregistré un morceau avec Mirwais. C’est vrai ? J’en ai entendu parler pour la première fois via un ex-petit ami à moi qui avait réalisé un de ses clips (Stéphane Sednaoui, réal de « Disco Science », ndlr). C’était il y a deux ans, Mirwais m’a demandé de chanter sur un titre, ce que j’ai fait avec plaisir, mais je n’ai pas beaucoup de nouvelles depuis. Mirwais, where are you ?! (Rires) Comment s’est passée votre collaborat­ion avec un autre grand ténébreux, Nick Cave, sur la chanson « Where the Wild Roses Grow » en 1995 ? C’est Michael Hutchence, mon boyfriend de l’époque, qui m’a annoncé que Nick Cave était en train de composer un disque de ballades ( l’album Murder Ballads, ndlr), et qu’il essayait d’en écrire une pour moi. Nick m’a appelée pour m’expliquer le contexte, j’étais intriguée car il ne faisait pas du tout partie de mon monde, et je lui ai demandé : « Envoie-moi le CD. » Blixa Bargeld chantait ma partie sur le CD de démonstrat­ion, de ça je me souviens très bien (rires). Et dès que je l’ai entendu, j’étais convaincue. Oui, j’avais envie de la faire, bien sûr ! Il est le premier qui m’a fait chanter en parlant, et aujourd’hui encore je lui en suis reconnaiss­ante. Golden (Liberator Music)

« JE NE SUIS PAS UNE CHANTEUSE COUNTRY ! »

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France