UP DOWN
Probablement l’un des meilleurs bouquins making-of jamais édités, Sorcerer, sur le toit du monde de Samuel Blumenfeld raconte, avec des infos de première main et un vrai sens du romanesque, le tournage du plus grand coup de folie de William Friedkin. Jetez-vous là-dessus plutôt que de perdre votre temps dans les salles. Aussi épatante en geekette à mèche dans Ready Player One qu’en prostituée qui s’ignore dans Katie Says Goodbye, Olivia Cooke est notre révélation féminine préférée depuis au moins, ouh là, deux bons mois. Vous allez tous tomber très amoureux. Quand il s’agit de reconstituer un vieux dossier impliquant Israël et le FLP, on ne s’attend pas vraiment à ce que la mise en scène nous ouvre les portes de la perception. Pourtant, Otages à Entebbe de José Padilha se pose en fable politique omnisciente où personne n’est innocent, doublée d’un thriller concept dont le vrai héros reste aux abonnés absents. On aime trop ici les « deux Camille » (Chamoux et Cottin) pour s’attarder longuement sur le je-m’en-foutisme assumé de Larguées, sa Réunion filmée comme les plages de Berck et ses quiproquos d’un autre âge. On s’arrête donc ici, poliment, en attendant qu’elles se retroussent les manches. De l’espionnage, du cul, de la torture, de l’anti-communisme primaire, des accents qu’on oublie au fil des scènes : tous les ingrédients de Red Sparrow laissent croire au plaisir coupable authentique. Halte là : c’est surtout au mieux très ennuyeux, au pire complètement sordide.