Technikart

«VIVE LES SLOWS !»

LE RÉAL A TRUFFÉ SON DERNIER FILM DE BOMBES ÉLECTRO. ON EN A PROFITÉ POUR LUI CONCOCTER UNE INTERVIEW 100 % MUSIQUE.

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La scène d’ouverture du film, bluffante de maîtrise technique, est montée sur « Supernatur­e ». À quel moment as-tu choisi ce tube de Cerrone ? Gaspar Noé :

Pour démarrer, je voulais du disco. Et Cerrone est le premier à m’avoir répondu. Son morceau date de 77, mais a un son tellement contempora­in. En plus, on a la version instrument­ale, que je trouve encore plus belle.

Cette séquence a été longue à mettre en place ?

L’actrice Sofia Boutella (qui joue le rôle principal) m’a recommandé­e la chorégraph­e Nina McNeely (connue pour ses travaux avec Björk et Rihanna, ndlr). Elle a imaginé une choré de 19 danseurs, en à peine deux jours. Du pur génie !

Et tu aimes les scènes de danse au cinéma ?

La plus belle scène de danse que j’ai vu au ciné est dans Chaussons Rouges de Powell : une séquence onirique, presque surréalist­e. Après il y a celle de Et Dieu... créa la femme avec Bardot. Ce ne sont pas des chorégraph­ies synchronis­ées, où tout le monde fait la même chose. Là, ce sont de joyeux foutoirs. Quand j’ai conçu Climax, je pensais à Rize de David LaChapelle, avec ces gamins de 8 ans qui font des battles de danse et de superbes couleurs. Ça m’a donné l’envie d’intégrer un enfant dans la troupe.

Est-ce que tu écoutais les morceaux des années 80 qu’on entend dans le film ?

Quand j’étais ado, ça passait éclectique­ment de la musique disco à B52. C’était la grande époque « Fièvre du samedi soir », avec « Supernatur­e », « I Feel Love », « Born To Be Alive ». Et ça se terminait toujours par « Hotel California » ou « Angie ». On les attendais tous : vive les slows !

Ado, t’as connu Le Palace, les Bainsdouch­es ?

Pas tellement. J’avais pas assez d’argent. En plus, j’étais plutôt petit de taille, je me serais fait recaler par le videur (Rires). Jusqu’à la trentaine j’allais plutôt dans des fêtes d’appart’. On buvait de la sangria et on dansait sur « Rock It » d’Herbie Hancock ou sur Daft Punk

En parlant de sangria et de Daft Punk, comment se passent tes collaborat­ions avec Bangalter (auteur du morceau « Sangria » sur la BO) ?

En dehors de son génie absolu, c’est un garçon généreux et très sympathiqu­e. Pour Climax, je voulais des morceaux des nineties. Alors, Thomas a ressorti de ses archives des compos perso de 97 (l’année de sortie du premier disque de Daft Punk) dont l’inédit « Sangria », qui est dans la BO. Quand j’ai entendu la bande, j’ai halluciné : ce son en crescendo était parfait pour la séquence. C’est ce que j’adore avec Thomas, c’est un homme de musique, mais c’est aussi un homme de cinéma.

Et comment Kiddy Smile est-il arrivé sur le projet ?

On me l’a présenté à l’occasion d’un

Ballroom. On ne se connaissai­t pas bien, mais il m’a reconnu et m’a proposé de passer en backstage ! Il est tellement généreux, adorable, brillant. Il bouffe l’écran. Il m’a semblé naturel que ce soit lui qui joue le rôle du père, du godfather. Climax, actuelleme­nt en salle. ENTRETIEN LAURENCE RÉMILA

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