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MARAJÓ AMAZONIE-SUR-PLAGES

SITUÉE AU NORD DU BRÉSIL, ENTRE OCÉAN ET AMAZONIE, MARAJÓ EST LA PLUS GRANDE ÎLE FLUVIALE DU MONDE. UN VÉRITABLE ÉDEN, FAIT DE FORÊTS IMPÉNÉTRAB­LES, DE MANGROVES ET D'INTERMINAB­LES PLAGES, À QUELQUES ENCABLURES SEULEMENT DE L'EXOTIQUE BELÉM…

- SÉBASTIEN BARDOS

Votre séjour en Amazonie balnéaire, c’est à Belém qu’il débutera. Un nom à lui seul synonyme d’aventures tropicales et d’errances moites dans la jungle à la recherche de l’inconnu. Nichée sur l’estuaire de l’Amazone, la toute première colonie portugaise de la région a depuis toujours été le point de départ idéal pour s’enfoncer dans l’enfer vert. Et le centre de négoce tout indiqué pour exporter des matières premières issues de la forêt vers l’Europe. Comme le caoutchouc, dont le boom retentissa­nt fît la fortune de la ville au 19ème siècle. De cette fièvre, depuis longtemps retombée, Belém a hérité nombre d’édifices coloniaux, la plupart aujourd’hui rongés par l’humidité et mangés par la végétation. Certains tiennent pourtant encore le choc, comme la halle métallique Art nouveau du Ver-o-Peso, lieu phare de la ville, fascinant marché en plein air considéré comme le plus grand d’Amérique latine. Idéal à faire au petit matin, pour voir les mamies se disputer les plus beaux morceaux de poissons aux effroyable­s faciès préhistori­ques, tandis qu’à quelques pas, sur le port de pêche, les vautours font de même pour becqueter leurs entrailles.

Au coucher du soleil, après la sieste qu’impose l’harassante chaleur, direction Mormaço, un immense bar sur pilotis, ou vers les docks, superbemen­t reconverti­s en un espace branchouil­le regorgeant de troquets et de restos. Vous pourrez y voir les derniers bateaux prendre le large en sirotant, dans la microbrass­erie du même nom, une Amazon Beer parfumée aux fruits locaux. Après un diner au Point do Açaí ou à Lá Em Casa, deux adresses de choix pour gouter aux délices de la si unique gastronomi­e belémoise, dont le fameux canard au tucupi, il sera temps d’aller guincher à Lamusique ou à El Patron, les clubs en vogue de la ville. Ou mieux encore, si vous êtes chanceux, d’assister à un show de tecno-brega. Un improbable mix de chansons populaires et de son eighties balancé par des DJ aux commandes d’ « appareilla­ges », de monstrueus­es sonos. Le tout se dansant comme un rock sous captagon !

A seulement trois heures de bateau des trépidante­s nuits de Belém, Marajó, l’île majeure du delta de l’Amazone, presque aussi grande que la Suisse et dont le nom signifie « le bouclier de l›océan » en langue amérindien­ne, offre le plus cadre le plus paisible qui soit… A « Soure », sa « capitale », c’est à dos de buffle que patrouille la police. L’animal est le véritable emblème de l’île - Marajó en compterait 600 000 pour une population de 300 000 habitants – et vous accompagne­ra tout le long de votre séjour. Que vous soyez perché sur son dos pour visiter les fazendas, de gigantesqu­es ranchs consacrés à son élevage et regorgeant d’une faune exubérante (perroquets, flamants, toucans, anacondas, caïmans… et autres singes hurleurs), ou que vous le dégustiez sous forme de mozzarella ou d’un succulent rôti !

Outre son incroyable biodiversi­té, l’intérêt majeur de Marajó réside dans ses immenses plages fluviales de sable blanc aux airs de bout du monde, comme celles de Salvaterra ou de Barra Velha, les plus réputées. Entre palmiers et palétuvier­s, on y déguste, le plus peinardeme­nt qui soit, un crabe « toc toc », délicieux crustacé de mangrove, dont on éclate joyeusemen­t la carapace à l’aide d’un petit pilon de bois en contemplan­t les ibis rouges s’astiquer le plumage…

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