ANATOMIE DE L’AMANT DE MA FEMME
MÉNAGE ADROIT. Une fois que les ennuyeux mastodontes de la rentrée littéraire ont fait pschitt, il est temps de s'aérer l'esprit en savourant des livres sortis plus discrètement – et qu'on aurait mieux fait de repérer plus tôt. C'est le cas du premier roman de Raphaël Rupert, l'hilarant Anatomie de l’amant de ma femme. Il y est question d'un architecte découvrant dans le journal intime de son épouse que celle-ci prend du bon temps avec un certain Léon, qui semble ne rien avoir à envier à Rocco Siffredi.
Là-dessus, c'est parti pour une enquête sur son rival, prétexte à une suite de digressions érotiques et comiques. Il y a du Philip Roth dans l'air (époque Professeur de désir), ainsi que du Milan Kundera, du Adam Thirlwell, voire du Italo Svevo ; bref, que du bon. La manière dont le narrateur décrit les sites pornos, vus comme une uchronie, est particulièrement tordante. Au fond, qu'en a-t-il à faire, de l'amant de sa femme ? Erudit, allègre et malin, son récit n'est-il pas beaucoup mieux foutu ? LOUIS-HENRI DE LA ROCHEFOUCAULD (L'Arbre Vengeur, 198 p., 14 €)