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« LA SDB EST UN MOTEUR »

- C.H

PSYCHOLOGU­E ET COACH EN ENTREPRISE, ROLAND DE SAINT ETIENNE, AUTEUR DE L’OUVRAGE LE COEUR AU TRAVAIL, PRÉVIENT : SI LA SÉDUCTION EN ENTREPRISE RESTE UN MOTEUR, IL FAUT LE MANIER AVEC PRÉCAUTION. Pourquoi la sexualité de bureau devient-elle aussi importante ?

Il y a de l'amour au travail mais sous différente­s facettes. Le fait d'être altruiste, d'être dans son coin, plutôt solitaire, de rechercher l'amour de sa boîte aussi, l'amour du travail bien fait. Cet amour, cet affect s'epxrime de différente­s manières, mais on en parle pas, il y a un tabou. Le mot amour est un tabou.

Alors que c’est un des moteurs.

Oui mais comme l'amour au sens général. Il ne faut pas mélanger les différente­s facettes de l'amour, car ce n'est peut-être pas pour les mêmes raisons. Il y a cette croyance que l'on va être aliéné, lié, si on a des relations affectueus­es, amoureuses, ou de coeur avec ses collaborat­eurs. On pense que l'on va avoir plus de mal a assumer notre indépendan­ce et notre liberté de pouvoir rompre un contrat, que ce soit de salariat ou de collaborat­ions avec l'extérieur. L'amour, ce lien, ça peut faire peur. Il y a aussi toute la culture qui va rejoindre le fait que l'amour, l'affect est du domaine de la faiblesse, finalement, c'est ce que je retrouve très souvent en tant que coach en entreprise. On exprime pas cette part importante de nous-même, on s'interdit d'avoir de l'émotion, de les mettre en avant.

Dans les cas où cela se passe bien, quels sont les moteurs qui en découlent ?

Là ou je nuance mon discours, à travers ma pratique, c'est que bien que ce soit effectivem­ent un moteur, c'est tout de même dangereux. Parce que le cacher, parce qu'il y a forcément un lien de pouvoir dangereux et difficile, l'équité dans le management me paraît importante et dans ce genre de cas on sera forcément pas équitable si on a une relation sexuelle, je ne parle pas de relation affectives. Je fais partie de ceux qui pensent qu'il faut éviter de travailler avec qui on couche. Néanmoins, cela existe statistiqu­ement, mais il faudrait pour éviter les problèmes que l'un des deux se séparent de l'entreprise au minima.

Le fait d’avoir cette excitation en plus lorsqu’on est engagé dans un jeu de seduction peut-il nous pousser à être irréprocha­ble ?

Je sépare le rapport de séduction avec le passage à l'acte. Pour moi il y a une très grande différence. On ne peut pas interdire la séduction, si l'on a une relation commercial­e, de vie, de partenaria­t. Et là je suis d'accord, c'est certaineme­nt quelque chose de moteur, d'intéressan­t et toute la difficulté c'est le passage à l'acte. C'est la limite à ne pas franchir.

Les experts s’intéressen­t de plus en plus à ce côté SDB. Comment l’expliquez-vous ?

Je pense que le besoin de séduire, de sexe, d'affection, de reconnaiss­ance, tout ça c'est un besoin bien réel. Sauf qu'il est dangereux. On est face à un paradoxe. C'est quelque chose que l'on recherche mais qui est dangereux. C'est moteur mais le problème reste le côté de la séparation et de l'équité. Il peux y avoir du conflit, ce sont des relations de pouvoir, et tout ça fait que cela peux avoir un impact négatif sur le business. Mais en terme d'enthousias­me, c'est positif, ça crée de l'émulation évidemment. Ca ne m'étonne pas comme ça que l'on s'étonne au sujet.

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