« MES DERNIÈRES À L’OLYMPIA, ÇA S’ARROSE !»
Caviste-poète et rafales de quilles… À quelques jours de ses dernières dates à Paris, Technikart a rencontré l’humoriste et comédien qui débouche plus vite que son ombre ! Petit apéro improvisé sur la gymnastique artistique du leveur de coude (avec modération). François-Xavier Demaison, c’est quoi les premières bouteilles que vous ayez achetées ?
Mes premières bouteilles de vins, je ne les achetais pas, je les volais ! Ca se passait dans la cave de mon père. Il avait une petite collection de Médoc, Pauillac, Margaux, Saint-Julien et Saint-Estèphe pas désagréable…
Tous des grands Bordeaux?
Oui, mais heureusement ils n’étaient pas aussi chers qu’aujourd’hui.
Vous avez continué d’aimer les vins de Bordeaux?
J’aime toujours les Bordeaux, mais pas seulement. Je ne suis ni dans le « Bordeaux intégrisme », ni le « Bordeaux bashing ». C’est ma devise…
Est-ce que vous faites comme ces grands collectionneurs de vins qui achètent des bouteilles mais ne les boivent jamais?
Ah non, moi je suis à flux tendu Monsieur ! Je n’ai pas le temps de faire du stock. Dès que j’ai des copains chez moi, je débouche un, deux, trois, quatre bouteilles. Et tant pis si on ne les finit pas le soir même, il y aura toujours une occasion le lendemain.
Comment ça se passe quand vous allez chez le caviste?
Je fais une vraie razzia ! Comme j’ai beaucoup de mal à choisir un vin plutôt qu’un autre, en général je les prends les deux.
C’est quoi vos dernières découvertes?
Beaucoup de bouteilles accessibles dans les vins de Loire et dans le Roussillon ! Il suffit d’être bien conseillé par son caviste pour boire de vraies petites merveilles à prix abordables. Les cavistes sont des passeurs, des raconteurs d’histoires. Le monde a besoin de plus de cavistes (rires) !
Comment ça?
Je trouve qu’ils ont un vrai rôle social d’éducation au vin comme mon ami Nicolas Stromboni à Ajaccio - qui a également publié un livre extra (Du pain, du vin et des oursins, Marabout) sur la gastronomie Corse - ou Cyril Coniglio à Pont de l’Isère (Drôme) qui vient de remporter le titre de Meilleur Caviste de France. Les sommeliers, c’est bon pour le restaurant. Mais les cavistes, c’est pour soi. Et c’est important...
À quoi reconnaît-on un bon caviste?
Au relationnel, à l’envie de faire plaisir, à leur connaissance du travail du vigneron… En fait, je crois que je n’ai jamais rencontré de mauvais caviste. À Paris, par exemple, je peux passer beaucoup de temps chez Thomas Bravo-Maza, un ancien journaliste de la Revue du Vin de France qui me donne de précieux conseils dans sa cave de la rue Hérold (Divins, Paris 2ème). Ou encore dans l’ancienne carrière de craie d’Yves Legrand* à Issy-les-Moulineaux (Hauts de Seine) où il stocke des milliers de bouteilles sous un coteau et fait du vin avec les écoliers du coin.
Où en êtes-vous avec votre projet de cuvée Demaison (avec le M.O.F. Dominique Laporte) ?
Elle est en barrique cher ami ! Elle vieillit, elle nous attend pour la dégustation. On va sans doute mettre les blancs en bouteille cet été et les rouges à l’automne. On sera sur une majorité de Macabeu en blanc et une dominante de Syrah (50%) pour les rouges.
Quels sont les artistes avec qui vous partagez le plus cette passion des vins?
Stéphane de Groodt, Manu Payet, François Berléand, etc…
Mathilde Seigner?
Mathilde Seigner, elle est plutôt Champagne.
C’est quoi le tournage le plus « Chabrolien » que vous ayez vécu?
Sans conteste, celui de Normandie Nue dans l’Orne avec François Cluzet et le réalisateur Philippe Le Guay. On dégustait des quilles fantastiques, on tournait avec des agriculteurs, c’était le paradis !
On vous retrouve les 18 et 19 Avril 2019 à l’Olympia pour les dernières dates de votre tournée*. Ca s’arrose ?
Et comment ! Ca va être une fête énorme avec plein de surprises, des guests, tous les amis, Serge Ghoukassian (Chez Serge à Carpentras) qui va faire de la truffe en loge, etc. Et aussi, j’espère, beaucoup de vignerons dans la salle...