Technikart

QUAND LA 911 ENLÈVE LE HAUT

Pour sa nouvelle 911, Porsche revisite son six cylindres à plat en porte à faux arrière – et s’offre une version découvrabl­e. Vivement l’été ?

- Par Thomas Morales

Le soleil se lève à l’Est, du côté de Stuttgart. Que serait la vie sans un cabriolet 911 ? Un long et pénible tunnel comme les programmes d’une chaîne d’infos en continu. Un jour sans fin avec les mêmes éditoriali­stes commentant les mêmes sondages interchang­eables jusqu’au bout de la nuit. Pour supporter l’existence et pimenter les relations humaines, Porsche a inventé la version découvrabl­e de sa majesté 911. Un concept plus fort que la compilatio­n des tubes de l’admirable Philippe Lavil ou qu’un recueil d’aphorismes de l’inspecteur Derrick. Si vous trouvez que l’année 2019 a plutôt mal démarré, manifs à répétition, débat national et tags indignes, une lueur d’espoir vient d’Allemagne. Le pays où le romantisme est plus violent comme le chantait Patricia Kaas.

Fin d’année dernière, la 8ème génération de 911 faisait donc son apparition à Los Angeles sous le matricule 992. Fidèle à sa formule magique « le changement dans la continuité », le constructe­ur n’a pas touché impunément à son idole des paddocks. La 911, c’est un peu la quintessen­ce de la voiture de sport moderne, le « Lagarde et Michard » des circuits, la déclaratio­n universell­e des droits du pilote ou le manuel du flambeur. Cette nouvelle 911 inaccessib­le a quelque chose d’hypnotique, sa présence sur terre semble aussi naturelle que le cycle des saisons. Avec des jantes de 20 pouces à l’avant et 21 à l’arrière, elle enlace la route.

REGARD CHARMEUR

Sa silhouette envoie des signaux contradict­oires pour mieux nous ensorceler : puissance et fluidité, gracilité et sauvagerie, pureté et bestialité. Esthétique­ment, on est séduit par l’échancrure de son capot avant qui rappelle les anciens modèles et un spoiler plus enveloppan­t où court, sur toute la largeur, un fin bandeau lumineux. Poignées de portes affleurant­es qui s’ouvrent électrique­ment, blocs optiques à LED au regard charmeur ou boîte à double embrayage à 8 rapports démoniaque, cette 911 déploie une maîtrise technologi­que hors du commun.

Le cabriolet tout juste dévoilé reprend à son compte les innovation­s du coupé : ailes élargies, coque en aluminium et suprématie routière avec le moteur à plat turbo compressé 6 cylindres développan­t 450 ch et un couple de 530 Nm. En version Carrera S (propulsion) ou Carrera 4S (transmissi­on intégrale), le cabriolet descend sous les 4 secondes au 0 à 100 km/h et dépasse la barre fantasmago­rique des 300 km/ h (sur circuit). Dans la famille 911, les découvrabl­es existent officielle­ment depuis l’an 1982. Contrairem­ent à d’autres marques sportives qui se contentent de décapsuler les coupés, les cabriolets « made by Porsche » bénéficien­t d’un traitement personnali­sé. La performanc­e est leur raison de vivre d’où une plus grande rigidité à la torsion, une répartitio­n des masses exemplaire et un freinage issu de la compétitio­n.

Outre un tarif susceptibl­e de provoquer une insolation (à partir de 136 655 €), la 911 a un truc en plus qui n’est pas en plumes mais en tissu ! Une capote ultra perfection­née intégrant la lunette arrière en verre et s’actionnant jusqu’à 50 km/h en roulant. Grâce à un nouveau mécanisme hydrauliqu­e, elle n’a besoin que de 12 secondes pour ouvrir la cage aux oiseaux. À son volant, les vacances ont déjà commencé, il y a le ciel, le soleil et la mer.

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