QUAND LA 911 ENLÈVE LE HAUT
Pour sa nouvelle 911, Porsche revisite son six cylindres à plat en porte à faux arrière – et s’offre une version découvrable. Vivement l’été ?
Le soleil se lève à l’Est, du côté de Stuttgart. Que serait la vie sans un cabriolet 911 ? Un long et pénible tunnel comme les programmes d’une chaîne d’infos en continu. Un jour sans fin avec les mêmes éditorialistes commentant les mêmes sondages interchangeables jusqu’au bout de la nuit. Pour supporter l’existence et pimenter les relations humaines, Porsche a inventé la version découvrable de sa majesté 911. Un concept plus fort que la compilation des tubes de l’admirable Philippe Lavil ou qu’un recueil d’aphorismes de l’inspecteur Derrick. Si vous trouvez que l’année 2019 a plutôt mal démarré, manifs à répétition, débat national et tags indignes, une lueur d’espoir vient d’Allemagne. Le pays où le romantisme est plus violent comme le chantait Patricia Kaas.
Fin d’année dernière, la 8ème génération de 911 faisait donc son apparition à Los Angeles sous le matricule 992. Fidèle à sa formule magique « le changement dans la continuité », le constructeur n’a pas touché impunément à son idole des paddocks. La 911, c’est un peu la quintessence de la voiture de sport moderne, le « Lagarde et Michard » des circuits, la déclaration universelle des droits du pilote ou le manuel du flambeur. Cette nouvelle 911 inaccessible a quelque chose d’hypnotique, sa présence sur terre semble aussi naturelle que le cycle des saisons. Avec des jantes de 20 pouces à l’avant et 21 à l’arrière, elle enlace la route.
REGARD CHARMEUR
Sa silhouette envoie des signaux contradictoires pour mieux nous ensorceler : puissance et fluidité, gracilité et sauvagerie, pureté et bestialité. Esthétiquement, on est séduit par l’échancrure de son capot avant qui rappelle les anciens modèles et un spoiler plus enveloppant où court, sur toute la largeur, un fin bandeau lumineux. Poignées de portes affleurantes qui s’ouvrent électriquement, blocs optiques à LED au regard charmeur ou boîte à double embrayage à 8 rapports démoniaque, cette 911 déploie une maîtrise technologique hors du commun.
Le cabriolet tout juste dévoilé reprend à son compte les innovations du coupé : ailes élargies, coque en aluminium et suprématie routière avec le moteur à plat turbo compressé 6 cylindres développant 450 ch et un couple de 530 Nm. En version Carrera S (propulsion) ou Carrera 4S (transmission intégrale), le cabriolet descend sous les 4 secondes au 0 à 100 km/h et dépasse la barre fantasmagorique des 300 km/ h (sur circuit). Dans la famille 911, les découvrables existent officiellement depuis l’an 1982. Contrairement à d’autres marques sportives qui se contentent de décapsuler les coupés, les cabriolets « made by Porsche » bénéficient d’un traitement personnalisé. La performance est leur raison de vivre d’où une plus grande rigidité à la torsion, une répartition des masses exemplaire et un freinage issu de la compétition.
Outre un tarif susceptible de provoquer une insolation (à partir de 136 655 €), la 911 a un truc en plus qui n’est pas en plumes mais en tissu ! Une capote ultra perfectionnée intégrant la lunette arrière en verre et s’actionnant jusqu’à 50 km/h en roulant. Grâce à un nouveau mécanisme hydraulique, elle n’a besoin que de 12 secondes pour ouvrir la cage aux oiseaux. À son volant, les vacances ont déjà commencé, il y a le ciel, le soleil et la mer.