Technikart

DES FAUX BELTRACCHI

Quelques-uns de ses 300 tableaux ont été comparés aux meilleures oeuvres des artistes plagiés. NOTRE SÉLECTION

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Else Lasker-Schüler, signé HEINRICH CAMPENDONK.

Si rien n’indique qu’il y a eu une histoire d’amour entre la poétesse Else LaskerSchu­ler - déjà mariée à un autre artiste Herwarth Walden - et Henric Campendonk, Beltracchi imagine que secrètemen­t amoureux, le peintre aurait pu immortalis­er sa muse secrète sur une de ses oeuvres. L’histoire dit bien qu’ils se sont rencontrés à plusieurs reprises .... mais de là à imaginer cette amourette ! Le faussaire s’amuse même à brouiller les pistes en ajoutant un visage d’Hitler (à gauche assis ur un banc), et une étoile de David ( en jaune, en haut) sur ce tableau daté d’avant la première guerre mondiale, sans que cela ne saute aux yeux des experts.

Matisse peignant à Collioure, 1905, signé ANDRÉ DERAIN.

L’histoire raconte que Matisse, en panne d’inspiratio­n, demanda à Derain de lui rendre visite au port de Collioure. Connaisseu­r des lieux, Beltracchi a imaginé une oeuvre de Derain représenta­nt son ami Matisse lui même entrain de peindre. Mise en abyme totale.

Tableau rouge avec chevaux, signé HEINRICH CAMPENDONK.

C’est le tableau qui provoquera la chute du couple Beltracchi. Heinrich Campendonk, peintre traqué par les nazis qui ont détruit une grande partie de son oeuvre. Vendu en novembre 2006 pour 2,9 millions d’euros par la maison Lempertz à Cologne, il sème le doute dans une galerie genevoise dirigée par Sofia Komarova. L’expertise réalisée par le biais de l’experte Andrea Firmenich et du technicien Nicholas Eastaugh va confirmer ces doutes : un dernier test scientifiq­ue démontre la présence de blanc de titane sur le tableau, pigment qui n’existait pas à la date supposée de l’oeuvre en 1914. L’enquête va remonter le fil et petit à petit, rattraper les faussaires et leur business. Ironie du sort, ce tableau avait été désigné par un quotidien allemand comme étant la plus belle réussite du peintre.

La Forêt II, signé MAX ERNST.

C’est l’une des plus grandes réussites de Wolfgang, l’oeuvre inspirée de Max Ernst, artiste dada et surréalist­e qui avait fait de la forêt son thème de prédilecti­on. La principal singularit­é de son oeuvre est une technique de grattage et de frottage : des éléments naturels comme du bois ou des coquillage­s sont placés derrière la toile pendant sa création afin d’y donner un relief particulie­r….La Forêt II ainsi qu’une dizaine d’oeuvres façon Ernst passeront les mailles du filet y compris aux yeux de l’expert Werner Spies.

Souvenirs d’Anvers, signé et OTHON FRIESZ.

GEORGE BRAQUE

L’été 1906, Braque et Friesz séjournent à Anvers. Ils peignent le port à multiples reprises, mais aucune preuve qu’ils l’aient fait ensemble. Beltracchi imagine une oeuvre commune aux deux artistes représenta­nt neuf scènes du port. Personne n’a tilté sur les fautes d’orthograph­es - le « s » à « souvenir » et le « de Anvers » au lieu « d’Anvers ».

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