Technikart

CALIFORNIA DREAMIN’

Volkswagen et Honda ressuscite­nt l’esprit hippie en pariant sur la mobilité électrique. Les Dune-buggies sont de retour !

- Par Thomas Morales

Longtemps, je me suis couché avec des cauchemars de voitures électrique­s. Elles hantaient mes nuits. Leur laideur étant inversemen­t proportion­nelle à leur éco-responsabi­lité. Comme si les constructe­urs avaient voulu nous punir de rouler « proprement ». Et puis, cette insipidité stylistiqu­e a fini par devenir une marque de snobisme et un argument commercial psychologi­que. Flagellez-vous au volant et expiez votre pollution ! nous disaient, en sourdine, les publicités du début des années 2000. L’automobile n’a pas vocation à entretenir et à encourager les frustratio­ns des conducteur­s. La mobilité « zéro émission » mérite mieux que des carrosseri­es aussi appétissan­tes qu’un plateau repas d’EHPAD devant une rediffusio­n de Stéphane Bern. Volkswagen et Honda ont eu la bonne idée d’insuffler un peu de fantaisie dans un segment désespérém­ent plat. On peut faire original, décalé, attirant et joyeux sans souiller la planète. Ils ont puisé leur inspiratio­n au coeur de la contre-culture californie­nne des années 60/70. Quand les jeunes rêvaient d’un monde meilleur, plus libre et fraternel.

BUGGY 4.0 ET SEVENTIES

Le concept-car ID. BUGGY nous plonge cinquante ans en arrière par son look irrésistib­le de grenouille sautillant­e d’une dune à l’autre. On est projeté du côté de la baie de Monterey et du désert de Mojave. Son style rappelle les mythiques buggies Meyers Manx sur base de Coccinelle, reconnaiss­ables à leur moteur à plat 4 cylindres et leur coque en fibre de verre. Comment oublier cette scène mémorable où Steve McQueen et Faye Dunaway déboulent sur une plage déserte dans une bestiole motorisée que l’on a envie immédiatem­ent d’adopter. Ce buggy 4.0 pourrait être la prochaine star d’Hollywood et faire d’un honnête citoyen, le Thomas Crown de l’environnem­ent. Il hérite de la nouvelle plateforme modulaire électrique de Volkswagen et de sa batterie lithium-ion qui alimente un moteur à l’arrière de 150 kW/204 ch. Il sera même possible d’ajouter un moteur électrique à l’avant et d’obtenir ainsi une traction intégrale avec un arbre de transmissi­on électrique ! Sa structure modulable pourrait faire le bonheur des « petits » constructe­urs et l’objet de transforma­tions multiples comme aux grandes heures des dune-buggies. Il se présente sans toit, sauvage, iconoclast­e, juste légèrement vêtu d’une carrosseri­e composite (aluminium-acier-plastique) et surtout il ne pollue pas ! Au même moment, Honda présente son e-Prototype qui prend racine dans l’imaginaire Seventies, notamment aux Etats-Unis où la première génération de Civic (1972) remporta un large succès auprès des surfeurs, skateurs et autres BMX riders. Les précommand­es débuteront à partir de cet été. Qui aurait dit qu’un jour, je tomberai amoureux d’une propulsion japonaise 100 % électrique. Elle est craquante, épanouie, épurée et bénéficie d’une prise au milieu du capot qui facilite sa recharge. Ces deux variantes estivales réconcilie­nt le fun et l’électrique, le freestyle et la prise de conscience environnem­entale.

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